Aperçu Nioh – Dark Souls en mode difficile
Cela fait quelques jours que je dois vous parler de Nioh, mais j’ai malheureusement été pris de cours par un certain Resident Evil 7. À pile deux semaines de la sortie, je pense que ce jour est en réalité parfait pour vous dire tout le bien que je pense du jeu de Team Ninja.
Pousser le concept Dark Souls plus loin
Nioh est en développement depuis une décennie et, depuis quelques temps, ça s’agite du côté de l’équipe de développement, qui multiplie les interviews, annonces et trailers. Ce qu’il en ressort, c’est que le titre de Team Ninja est à la fois très beau et largement inspiré de Dark Souls et que l’équipe ne s’en cache pas. Elle aurait bien du mal à le faire, de toute manière, tant l’influence de la licence de FromSoftware dégouline, pour ainsi dire, du gameplay de Nioh. Ce n’est pas une mauvaise chose, bien au contraire, puisque toute reprise faite avec talent est bonne à prendre. Qu’est-ce qu’une bonne reprise ? Pas le dernier album de M. Pokora, par exemple. Comment ça, je tire sur l’ambulance ? Je ne fais que vous mettre en condition, car c’est également sans pitié que Nioh vous accueillera dans son monde médiéval fantastique au pays du soleil levant.
Si vous estimez être un cador de la trilogie Dark Souls (notre test du troisième opus là, son extension ici), Team Ninja entend bien vous donner une belle leçon avec son jeu qui reprend certes le concept des jeux FromSoftware mais se permet en plus de le pousser encore plus loin. Les ennemis sont pour la plupart impitoyables et tenteront, là aussi, de vous étriper avec des mouvements difficilement contrables (départ d’attaque rapide puis ralentissement juste avant de frapper, etc.). Mais là où Nioh fait mieux, c’est qu’il soumet les ennemis aux mêmes règles que William, le héros de l’histoire que l’on incarne : on voit leur barre d’endurance, ce qui permet d’anticiper un épuisement, de prévoir ses coups, son style d’attaque… De plus, le titre est plus complexe au niveau de son combat, ce qui est déroutant dans un premier temps mais extrêmement jouissif une fois le temps d’adaptation passé.
La voie du samouraï
En quoi consiste ce système de combat ? Il est décomposé en trois postures : haute (coups puissants et lents), normale (vitesse et coups modérés), basse (attaques très rapides mais peu de dégâts). Vous devrez alterner afin de tirer le meilleur parti de la vitesse d’attaque et de la puissance des coups en fonction de l’adversaire auquel vous faites face. Par exemple, un ennemi très chargé en PV et aux assauts très lourds mais lents sera plus facile à éliminer avec une posture haute. Si c’était aussi simple… mais dans Nioh, il faudra bien souvent alterner entre les différentes postures pour espérer vaincre, notamment pour les boss et mini-boss ou ennemis lambdas mais solides. Oui en fait, pour à peu près tout (je vous l’ai dit, Nioh ne fait pas de cadeau). Comme dans un Dark Souls, vous devrez donc apprendre les patterns des adversaires, mais vous devrez opérer une gestion bien plus poussée de vos styles de combat et de votre barre d’endurance, appelée Ki, Japon oblige.
Et le Ki a cela de particulier qu’il peut se régénérer si vous appuyer sur R1 au bon moment. Si de surcroît vous changez de posture à cet instant, vous obtenez un bonus d’endurance supplémentaire. Le coup de génie de Team Ninja ici, c’est de forcer le dynamisme des combats grâce à cet élément. Dans Dark Souls, une fois la barre d’endurance à sec, vous ne pouvez que battre en retraite ou tout du moins éviter de vous faire toucher pour attendre qu’elle se reremplisse. Dans Nioh, si vous gérez correctement, vous pouvez devenir une véritable machine à baffes – même si, malgré tout, votre Ki finira par s’épuiser. Toutefois, si vous n’utilisez pas la régénération, vous allez rapidement vous rendre compte à quel point votre endurance diminue à vitesse grand V et vous aurez bien du mal pour beaucoup de combat. Dans la démo présentée le week-end dernier, je n’ai pu battre le boss que grâce à une alternance permanente entre la posture haute et la posture normale, au bon moment qui plus est, car sans le regain de Ki, c’était la mort assurée… Il est bon de signaler que si votre barre d’endurance se vide entièrement, elle devient rouge. Si vous tentez de réaliser une action autre que bouger à ce moment, William se fige pour reprendre son souffle quelques secondes. Quelques secondes, c’est long dans un combat. Si c’est la barre de Ki de l’ennemi qui est dans le rouge, approchez-vous et appuyez sur triangle pour déclencher une attaque puissante impressionnante.
Des combos à apprendre, plusieurs armes sur un pied d’égalité
Ce que je trouve particulièrement savoureux dans Nioh, en plus du système de Ki, c’est qu’il y a aussi des compétences à apprendre, des combos à la sauce versus fighting. Comprenez par là que vous devrez mémoriser des combinaisons de touches pour apprendre des attaques en particulier et les incorporer dans votre façon de jouer. Le plus fort, c’est que chaque famille d’arme a ses propres combos (bien souvent, il s’agit tout de même des mêmes combinaisons de touche, la différence résidant dans l’effet produit) : avec une lance, vous pourrez par exemple lancer une attaque basse circulaire pour mettre vos ennemis à terre, avec le double katana, vous pourrez vous projeter en avant, toutes lames dehors. Chaque famille d’arme a son arbre de talents, chaque arme a une barre de familiarité, que vous remplissez à force de jouer avec elle, ce qui augmente vos dégâts avec cette arme en particulier. En plus des arbres de talent réservés aux armes, il y a aussi des compétences “Ninja” et magie… que demande le peuple ?
Dans Nioh, vous trouverez des marteaux, des katanas, des double katanas, des lances, des arcs, des fusils, etc. l’embarras du choix, en somme. Ce qui est à la fois bien et pas bien, c’est que toutes les armes sont assez similaires : elles offrent trois postures, ce qui vous permet d’être rapide et de faire de lourds dégâts dans un combat. Bien entendu, un marteau sera plus lent qu’un katana, mais passez en posture rapide et le tour est joué. Ce qu’il y a de bien avec ce système, c’est qu’on est sur un véritable équilibre – il n’y a pas d’arme à dénigrer. En cas de duel PvP, les affrontements promettent d’être intenses. La véritable différence, dans le fond, va se situer dans les fameux combos cités plus hauts (et aussi dans les animations). On part donc du principe que vous pouvez jouer absolument n’importe quelle arme sans vous sentir lésé. Le point négatif, bien entendu, c’est que l’individualité disparaît, et ça ne sera pas au goût de tout le monde. Maintenant, j’ai tendance à penser que le système de combo est un bon remède à cela. Au passage, un artisanat sera incorporé et vous permettra de forger vos armes… notamment à partir d’éléments démoniaques.
Cinquantes nuances de souffrance
J’ai honte de faire référence au fin fond du puits à merde de la littérature, mais pour une fois que ce livre peut se révéler utile autrement que pour caler un meuble…
Team Ninja vous a concocté une aventure épique, exigeante mais incroyablement gratifiante. Les équipements sont tous inspirés d’objets historiques de l’ère médiévale japonaise et rien que ça, ça fait plaisir. Le jeu est très beau et tire bien parti de la PS4 Pro ; en plus, vous pouvez choisir entre résolution et fluidité via les modes proposés, tous très performants. Les affrontements sont géniaux et je ne m’en lasse pas un seul instant. La difficulté, bien trop surdosée lors de la bêta et de l’alpha, a été rééquilibrée tout en restant pimentée. Vous ai-je dit que les développeurs sont largement à l’écoute des joueurs et qu’ils ont scrupuleusement intégré les critiques dans leur processus de développement ? Le résultat est là : les premières phases de test m’avaient bien peu convaincu, la démo du week-end dernier m’a embarqué aussi sec à bord du hype train et je n’attends désormais qu’une chose : la sortie de Nioh. J’ajoute au passage que le level design est absolument superbe et le positionnement des ennemis très judicieux. Bien plus que dans Dark Souls, vous allez faire gaffe à votre petit cul en vous promenant dans le Japon médiéval, l’arrivée des adversaires étant bien plus imprédictible que chez FromSoftware. Une belle prouesse de la part de Team Ninja que ce Nioh. Ah, et une fois que vous avez torché un niveau, sa version “Crépuscule” est disponible, avec de nouveaux monstres… qui ont jusqu’à 25 niveaux de plus que vous. Bisous tout doux.
Bilan : Très bon
Nioh sortira le 9 février en exclusivité sur PS4/PS4 Pro.
Précommande sur Amazon.
Ça c’est un jeu pour <a href=’http://www.warlegend.net/members/denpxc/’ rel=’nofollow’>@denpxc</a> le tryharder
Bravo,je crois que je n’aurais pas la patience et l’envie d’essuyer de nombreux échecs en mode difficile mais celà doit être agréable pour un passionné qui désire et surtout qui en a le temps pour l’accomplir.