Test For Honor – AOUH Oui la gué-guerre !
Pas loin de trois ans après son annonce, For Honor, le TPS médiéval d’Ubisoft, fait enfin son entrée ! En ce jour où certains vont célébrer l’amour avec des chocolats, d’autres vont pouvoir opter pour des vikings, chevaliers et des samouraïs se foutant (romantiquement) sur la tronche.
Y’a pas que ma bi** et mon couteau, y’a aussi mon poing dans ta gueule
On le disait lors de notre aperçu, les réactions du public lors de la découverte de For Honor étaient loin d’avoir fait l’unanimité. Le jeu a en effet eu du mal à emballer les foules, faute à une communication quelque peu bancale sur la ligne de départ, couplée à des trailers peu convaincants. Au final, la question que tout le monde se posait encore récemment était : qu’est ce que For Honor ? Est-ce là un simple jeu de gué-guerre dont le seul argument est la baston multi-folklorique entre vikings, chevaliers et samouraïs ? Si c’est là effectivement le cœur du titre, Ubisoft ne s’est heureusement pas contenté de ça. For Honor se démarque aussi par son style aux diverses influences, de la baston médiévale à la Chivalry au beat’em all de masse (Muso) à la Dynasty Warriors, en passant par un léger aspect MOBA. Autant dire que le jeu dispose d’un arsenal de poids, et avec plus de trois millions de joueurs ayant tranché des têtes lors de la bêta ouverte, For Honor à déjà gagné une bataille : susciter l’intérêt des joueurs.
C’est l’histoire de gens qui butaient d’autres gens
For Honor se veut certes un jeu multijoueur, mais il propose également un mode histoire. À une époque où le multijoueur ne laisse que très peu de place au jeu solo dans ce genre de titre, on ne pourra que reconnaître l’effort d’Ubisoft sur ce point. Pour ce qui est de l’histoire en elle-même… Bon, ne vous attendez pas à de la grande mise en scène ni à un scénario profond – ou à un scénario tout court – on se contente d’enchaîner les missions une à une, ces dernières n’étant ni plus ni moins des modes de jeu du multijoueur, mais contre des IA. Un effort certes, mais qui n’a pas été poussé bien loin.
La campagne est répartie en trois chapitres (comme le nombre de factions, étrange…), chacun contenant plusieurs missions qui nous feront incarner les différents personnages du jeu. Une bonne partie de la narration est réalisée par le protagoniste que l’on incarne, et si elle s’avère correcte, on en revient souvent à la même question : mais bordel, qu’est ce que je fous là ? Parce que oui, dès le début, la seule chose dont on est sûr, c’est que l’on doit buter des gens. Et au final, c’est la seule et unique chose que l’on fera. On ajoute à cela des dialogues qui donnent parfois l’impression de sortir d’une série B et on obtient un mode de jeu presque burlesque. On y trouvera tout de même une certaine rejouabilité, puisque quatre niveaux de difficulté sont disponibles, de facile à “réaliste”. Des “éléments observables” ainsi que des “objets destructibles” sont également à dénicher dans chacune des missions pour ceux qui désirent un soupçon d’exploration.
Au final, le mode histoire s’avère être davantage un tutoriel élaboré qu’une réelle campagne solo. Ce qui n’est pas plus mal d’un côté, étant donné qu’il faudra bien plusieurs heures pour bien comprendre et assimiler les spécificités des combats de For Honor. L’IA n’étant pas des plus stupides, vous risquez de souvent vous prendre des coups d’épées dans la gueule au début. Pour ce qui est de la durée de vie, même en voulant la terminer à 100%, quelques heures suffiront amplement à en venir à bout. Un mode solo en demi-teinte donc, mais qui à tout de même le mérite d’exister.
Ça tranche, ça bloque et ça retranche derrière !
Si il y’a bien une chose dans For Honor qui semait le doute chez les joueurs, c’était bel et bien son gameplay. Les trailers qui le présentaient ne faisaient que renforcer nos incertitudes, ne nous montrant que des héros lourdauds faisant virevolter leurs armes à tout va sur les champs de bataille ou dans des duels peu palpitants. Toutefois, on est finalement assez loin du compte, puisque le gameplay s’avère être un élément relativement bien réussi. Ubisoft à d’ailleurs réalisé un tour de force ici : proposer un gameplay extrêmement simple tout en étant exigeant. Le principe est en effet très simple : très loin de proposer des combos à rallonge ou un nombre infini de techniques aux noms imprononçables, on se contente ici de taper ou bloquer. On a à notre disposition des attaques légères ou lourdes, ainsi que quelques combos courts. Là où For Honor se montre exigeant, c’est dans la gestion des “postures”. Le joueur doit ainsi adopter la plus adéquate en fonction de celle de son adversaire, à l’aide du joystick droit ou de la souris. Vous décidez dans quelle direction vous attaquez ou parez et ce en tentant d’anticiper les mouvements de votre ennemi. Vous pouvez aussi utiliser le brise-garde, avec lequel vous pourrez vous fendre la poire plus d’une fois (Même si c’est parfois c’est votre tronche qui sera fendue). Ici le facteur chance est quasi inexistant, maîtriser son personnage ainsi que les rudiments du gameplay apporte une réelle différence. La précision est de rigueur, et la concentration une nécessité.
Ce gameplay unique en son genre arrive à se diversifier avec les différentes classes de personnage : Assassin, Tank, Hybride et Gardien. Ces dernières sont réparties sur douze personnages, quatre pour chacune des factions. Si leur style de jeu n’est pas foncièrement différent au premier abord, chacun d’entre eux possèdent néanmoins ces propres spécificités . Si le gameplay dans sa globalité demande à être maîtrisé, il en va de même pour les héros. Les quelques combos du jeu (environ une dizaine) auront un impact différent selon le personnage, il vous faudra ainsi vous adapter, que vous les contrôliez ou les affrontiez. D’ailleurs, bien que le jeu vous demande au départ pour quelle faction vous souhaitez combattre, il est bon de noter qu’il est parfaitement possible de jouer n’importe quel personnage dans n’importe quel camp. Ainsi vous pouvez très bien jouez l‘Orochi en vous battant pour les Chevaliers, ou la Sentinelle pour les Vikings. Au moins pour ce qui est foutre le bordel, y’a pas de problème !
Le système de jeu est aussi doté d’une aptitude nommée “Vengeance” et elle sert… bah à vous venger, littéralement. En bas à gauche de l’écran se trouve une jauge qui se remplira lorsqu’un héros ennemi viendra vous marteler la face. Une fois remplie, il vous sera possible d’activer une aura donnant un coup de boost à votre Attaque, votre défense et votre endurance. Ces quelques secondes vous permettront maintes fois de vous sortir des situations les plus périlleuses, parfois même de manière complètement badass lorsque vous parvenez à trucider les 3 types qui voulaient votre peau.
Ce gameplay For sympathique est malheureusement entaché par un effet de lourdeur des personnages, qui laisse une impression de lenteur parfois dérangeante. Bien que moindre pour des classes comme les assassins, on à quand même l’impression que le personnage a tout simplement du mal à se mouvoir. Cet effet se ressent encore plus lorsque l’on effectue des roulades, surtout avec les Tanks ! Certains viendront sans doute justifier cela avec un désir de réalisme – il est vrai qu’effectuer des roulades en armure, ce n’est pas donné à tout le monde – mais on ne peut s’empêcher de ressentir une lenteur que certains n’apprécieront guère et ce, peu importe le héros que l’on incarne.
For Moba !
À l’heure où sont écrites ces lignes, il y a – sans compter le mode campagne – un total de quatre modes de jeu : Duels, Rixe, Match à mort et Dominion.
Les trois premiers sont ni plus ni moins que des modes centrés sur les combats entre héros; 1c1 pour les Duels, 2c2 pour les Rixes et 4c4 pour les Match à mort. Ces derniers permettent de pleinement profiter du système de combat de For Honor, et seront certainement les chouchous des joueurs en quête de gloire. Cela dit, le cœur de For Honor réside dans le mode Dominion, lieu des champs de bataille à l’aura épique ! Dans celui-ci s’affrontent deux équipes de cinq joueurs, l’une étant les Défenseurs et l’autre les Attaquants. Ces derniers doivent capturer des zones de la carte pour engranger des points. Pas de limite de réapparition, le but ici est d’atteindre mille points afin de mettre l’équipe adverse en “déroute”, rendant alors pour elle la réapparition à la base impossible. Une fois les cinq joueurs éliminés, la partie se termine.
En plus des duels qu’il est évidemment toujours possible de faire dans ce mode, on retrouve deux styles de jeu bien connus du grand public : le beat’em all et le MOBA. En effet, au milieu de la carte s’affrontent les troupes (AKA les minions) de chacune des équipes, l’objectif étant de les faire avancer le plus possible afin de capturer la zone dans laquelle ils se trouvent. Pour tuer les min… soldats ennemis, plus besoin de viser et de gérer les postures, là on bourre simplement dans le tas, comme dans un bon vieux Dynasty Warriors. On retrouve également une montée de niveau en jeu qui débloque au fur et à mesure des capacités supplémentaires, tel que le lancé de hache ou la régénération de PV. Un système très utilisé dans le genre MOBA, Dota 2 ou League of Legends par exemple, pour ne citer que ces deux-là.
Enfin, le système de faction n’est pas là uniquement pour faire joli : il s’agit d’un système à part entière dans lequel chaque joueur à un rôle à jouer. Au fil de vos glorieux combats, vous amasserez des ressources qui vous serviront à faire gagner du territoire à votre camp. Les territoires sont ensuite “redistribués” en fonction des ressources investies par la faction, l’occasion pour les plus féroces combattants d’assouvir leur soif de domination ! Les modes de jeu changent également de territoire à la fin du cycle, modifiant par conséquent la carte sur laquelle ils se déroulent.
Le système s’avère pour l’heure un peu timide, mais a sans aucun doute du potentiel. Il ne tient qu’à Ubisoft de le dévoiler.
Bien s’habiller pour décapiter
Passer vos glorieuses batailles, il est temps de passer à l’amélioration de votre équipement. Et si ce genre de fonctionnalité n’est pas forcément au goût de tout le monde, For Honor propose de bonnes chose dans ce domaine, dont un système de craft plutôt complet.
A la fin de chacun de vos épiques combats – oui même toi Jean-Kévin tu peux faire des combats épiques – vous êtes en mesures d’obtenir du butin pour votre personnage. Il peut s’agir d’armes, de plastron, de casques,… Bref, toute sorte d’objets qui pourront améliorer les statistiques de votre héros. Cette fonctionnalité, couplé au nivelage des personnages qui leur débloquent des compétences, permet entre autre la conception de « build », offrant ainsi une diversité dans les styles de jeu. Ainsi, plus vous jouez un héros, plus celui-ci gagne en niveau et en compétences. Ces dernières sont toutefois destinées au mode Dominion, dans lequel les fameux « build » prendront tout leur sens. Le système permet également de démanteler des pièces d’équipements, vous faisant obtenir des matériaux qui vous donneront la possibilité d’améliorer d’autres pièces d’équipements. Pour résumer tout ça : Tuer des gens, gagner des tunes, de l’expérience et de l’équipement, puis recommencer à tuer des gens.
Un autre élément sur lequel s’appuie For Honor est la personnalisation. Plus ou moins tout peut être personnalisé : Tenue, motifs, ornements…Si le personnage en question le permet, il est aussi possible de changer de sexe. Vous pouvez également changer l’aspect de votre équipement en y “appliquant un visuel”, autrement dit lui donner l’aspect d’un autre équipement. Des exécutions et des provocations sont aussi déblocables, comme ça, vous choisissez comment vous les butez et comment vous les salez !
Si l’intégralité des éléments déblocables le sont avec la monnaie du jeu, Ubisoft ne s’est pas privé des micro-transactions et donne la possibilité de débourser de l’argent réel pour en obtenir plus rapidement. Ce système est très souvent sujet à débat, mais il est vrai qu’il peut apporter ici sont lot de déséquilibres, puisque une option nommée « Statut Champion » peut être débloquée. Celle-ci permet ni plus ni moins que d’obtenir plus d’expériences, plus de butins, et plus de matériaux. Dans un jeu où la montée de niveau et l’équipement jouent un rôle cruciale dans le gameplay, ce genre d’ajouts ne sont pas toujours les bienvenues. L’avenir nous dira ce qu’il en est pour For Honor.
Dans l’esprit, bien que certains y trouveront leur compte, l’aspect personnalisable reste néanmoins assez gadget pour un jeu de cet acabit.
Honor-able
Peu importe l’avis que l’on pouvait se faire du jeu au fil de son développement, on ne pouvait que constater un travail conséquent pour les cartes du jeu. La direction artistique rend hommage à l’architecture médiévale et nous offre des décors sublimes et respectés pour nos trois factions guerrières. Toutes les cartes sans exceptions proposent une atmosphère excellente, qui se distingue les unes des autres. Mention d’honneur aux effets météo qui sert avec brio nos glorieuses batailles. Le tout est accompagné de textures de bonne facture, bien que quelques peu inégales par endroits – la verdure, par exemple, est en deçà de la qualité globale. Enfin bon, après tout, qui se soucie de la verdure ou de la neige quand il est en train de se foutre sur la gueule avec des guerriers sur un champ de bataille… Autre élément fichtrement bien réussi : les armures. Celles-ci sont truffées de jolis détails, saupoudrés d’une lueur enchanteresse ; c’est beau, ça brille, bref, on ne porte pas du toc.
En ce qui concerne les animations, celles-ci sont globalement fluides. Celles des personnages manquent cependant de panache, probablement dû à ce fameux effet de lourdeur qui les accable tous. Il faut dire que quand on nous fait contrôler du cinq tonnes, ce n’est pas bien compliqué de rendre une simple roulade “fluide”. Cette lenteur indéniable, que l’on décriait plus haut est certes un défaut qui pourra en rebuter certains, mais celle-ci vient en fait servir un tout autre dessein : Une sensation presque époustouflante des combats. Le poids des armes, la difficulté dans leur maniement, la puissance des coups… tout est retranscris à la perfection et parvient à créer une immersion hors du commun. Malheureusement, comme on a pu le constater au fil des différentes vidéos du jeu, ces sensations, si jouissifs soient-elles, ne le sont que manette en main. Lorsqu’on se contente de regarder, c’est tout de suite bien plus ennuyeux et la mise en scène, bien que soignée, ne suffit pas à nous tenir en haleine. Ubisoft l’ayant clairement destinée à l’E-sport, ça risque de bloquer quelque part…
Si les premières impressions n’étaient pas forcément très bonnes pour une bonne majorité d’entre nous, For Honor parvient clairement à tirer son épingle du jeu. Le contenu qu’il propose au lancement s’avère honnête, bien que peut-être un peu léger, surtout au niveau du nombre de mode de jeu. Le nouveau titre d’Ubisoft est cela dit destiné à évoluer dans le temps, on sait par ailleurs qu’il proposera du contenu supplémentaire gratuitement, tel que les cartes et les modes de jeu. En ce qui concerne les prochains héros, ces derniers devraient également faire partie du contenu gratuit, le season pass ne faisant que les rendre disponibles plus tôt. Savoir que l’on peut continuer à jouer sur un jeu complet sans assécher le portefeuille, c’est toujours agréable (Pour pas dire jouissif).
On notera pour finir qu’il est réellement dommage qu’il soit obligatoire d’avoir une connexion internet pour pouvoir profiter du jeu. Il est vrai que si une bonne partie de For Honor dépend du multijoueur, celui-ci propose néanmoins de jouer contre des IA, ainsi qu’un mode solo, pour lesquels il n’y a nul besoin d’avoir une connexion.
En définitif, For Honor s’avère être un bon jeu dans l’ensemble. C’est beau, jouissif, addictif, on en vient à aimer la guerre et à se prendre des gnons dans la gueule. Il ne tient plus qu’a Ubisoft de lui offrir le suivit adéquat, afin de peut être en faire la référence d’un nouveau genre.
► Points forts
- Un gameplay simple et exigeant à la fois
- Une direction artistique qui capture l’atmosphère médiévale avec brio
- Bien optimisé
- Des personnages globalement réussis
- Une animation fluide…
- La sensation que procure les combats
- Le “cross-faction”
- Des chevaliers, des vikings et des samouraïs qui se foutent sur la tronche, c’est quand même fun
► Points faibles
- Un mode histoire qui n’a que peu d’intérêt
- Un côté répétitif qui ne plaira pas à tout le monde
- Contenu un poil faible pour le lancement
- La lourdeur des personnages
- … mais qui manque de panache
- Connexion internet obligatoire
Baston, gloire et décapitation
Le jeu est disponible chez notre sponsor GoCleCd (PC) ainsi que sur Amazon(PS4/Xbox One).
Merci pour les infos,bon travail
Perso ce qui me rebute c’est vraiment le gameplay trop lent, on a l’impression de contrôler des 38tonnes, ça manque de patate.
J’ai fais la bêta mais pas question d’acheter le jeu avant qu’ils augmentent la vitesse des animations d’au moins 20% !
<a class=’bp-suggestions-mention’ href=’http://www.warlegend.net/members/Gorilla/’ rel=’nofollow’>@Gorilla</a> Tu as testé les héros rapides ? :)
DEUS VULT !
<a class=’bp-suggestions-mention’ href=’http://www.warlegend.net/members/Gorilla/’ rel=’nofollow’>@Gorilla</a> C’est une vraie volonté de gameplay, dans un souci de créer un jeu d’escrime crédible et plus tactique que bourrine. En effet, ça convient pas à tout le monde, mais ça marche extrêmement bien une fois qu’on a assimilé toutes les techniques d’un personnage. Et d’ailleurs, les personnages types Spadassin, Berzerker ou Orochi ne sont basés que sur l’agilité, les réflexes et la vitesse.
Concernant la "lenteur" du gameplay, elle dépend en effet beaucoup du personnage.
Pour les persos les plus lourds, il faut souvent ruser pour placer les attaques les plus lentes (et les plus dévastatrices) : combos, contrôles, feintes… Il faut réfléchir à la façon dont on déclenche un échange si on ne veut pas s’exposer à une contre-attaque punitive, notamment contre les classes plus rapides. C’est une composante du gameplay que je trouve plutôt sympa, perso.
Merci pour le test en tout cas, je ne regrette pas mon achat ! :)