Quand on a clairement quelque chose à prouver après un premier opus plus que discutable et qu’on s’appelle Homefront: The Revolution, on a plutôt intérêt à avoir tout ce qu’il faut en stock pour tout décalquer sur plusieurs décennies, surtout quand on sort quelques jours après un DOOM survolté. Un indice : c’est raté. On voit ça en détail ici, tout de suite, maintenant, rien que pour vos beaux yeux.
Les USA au plus mal, les graphismes pas loin derrière
Comme d’habitude, j’aime bien commencer par ce qui est le plus évident avant de creuser un peu plus loin. En réalité, ici, il faut bien avancer un petit peu pour se rendre compte des choses, car Homefront: The Revolution est, au premier abord, relativement joli et on se souvient alors que Deep Silver et Dambuster Studios avaient fait une bonne partie de leur promo sur la qualité des graphismes. Effectivement, les premières cinématiques sont assez chouettes et encourageantes, on se dit qu’on est quand même plutôt bien tombé… que nenni ! Dès qu’on arrive dans les phases de gameplay à proprement parler, c’est loin d’être aussi propret et les textures laissent rapidement à désirer. Manque de détails, visages aussi expressifs que des bulots, sang façon ketchup bas de gamme… tout y est. Dans l’ensemble, on n’est pas non plus repoussé, mais il faut bien reconnaître que tout cela nous donne une sacré addition et, au bout du compte, on ne voit plus que ça et des paysages au final plutôt pas mal ne rattrapent pas ces soucis.
Je vous passe la fluidité qui n’est pas au rendez-vous. C’est un peu comme regarder Canal + en crypté, c’est intéressant entre 21h56 et 21h57 quand on arrive à trouver la bonne plissure des yeux avant de la perdre… ou visionner Cyril Hanouna en clair. Pour le coup, voilà qui est tout de même bien dommage car si les graphismes ne font certes pas tout, le confort de jeu est quant à lui un élément absolument déterminant. En bref, ce que je veux dire par là, c’est que le titre ne semble pas très bien optimisé. Là où DOOM tourne comme un charme avec un ensemble visuel bien plus plaisant et aboutit, Homefront: The Revolution nous afflige régulièrement de performances discutables.
Pour ce qui est de la direction artistique, on oscille entre les pâtés de maisons délabrées plutôt bien foutus et rappelant vraiment une métropole ravagée par la guerre (Philadelphie dans le cas présent) et les quartiers fadasses aux textures pauvres. La mise en scène n’est pas forcément incroyable non-plus… dommage car comme pour les graphismes, les choses démarraient plutôt bien avec une séquence assez stressante où deux de nos coéquipiers se faisaient dessouder par un bourreau complètement givré. Passé ce point, on dirait que les développeurs ont lâché l’affaire.
Jack, il faut que tu sauves John. Ou bien était-ce l’inverse ?
Exactement comme pour le reste, les choses partent bien sur le pitch de Homefront: The Revolution, puis tout retombe comme le kloug de M. Preskovitch. Les États-Unis ont été envahis par les nord-coréens, qui imposent depuis leur autorité d’une main de fer. Les conséquences pour la population sont tragiques : faim, pauvreté, misère… Et le mieux, c’est qu’on en est arrivé là à cause de mesures économiques et diplomatiques imposées à l’Amérique par la Corée du Nord. Ces contraintes sont presque crédibles et font de l’introduction de Homefront: The Revolution un véritable objet d’intérêt qu’on aurait aimé voir développé correctement dans la suite du jeu. Au lieu de ça, vous êtes un nouveau-venu dans la résistance, dont le saint patron va se faire cueillir par les “nord-cos”. Vous devrez donc vous atteler à le libérer, en faisant de même pour divers quartiers de Philadelphie sur votre passage et bla bla bla… Aucun intérêt, circulez y’a rien à voir. En même temps, nous avons ici affaire à un FPS et ce n’est donc clairement pas là qu’on s’attend à ce que Dambuster Studios ait mis toutes ses billes. Soit, mais avec un tel pitch de départ, la déception est forcément au rendez-vous.
Vous devez donc libérer la ville des vilaines forces de l’APC. Là-dessus, rien de bien foufou et beaucoup de pompage intensif sur ce que fait Far Cry, couplé à un peu d’Assassin’s Creed pour le côté “cachons-nous dans une poubelle histoire que les ennemis débiles ne pensent pas à regarder dedans”. En effet, la métropole est divisée en quartiers et dans chacun d’entre eux, il y aura des lieux à libérer et des actions à réaliser afin de faire monter la ferveur révolutionnaire. Quand vous atteignez les 100%, les gens arrêtent d’être des moutons de Panurge et se rebellent. En soi, le nombre de choses à faire est plaisant mais subit un côté répétitif non négligeable. Que l’on vous demande de libérer un civil ou d’assassiner une cible, c’est en fin de compte toujours le même délire, et pas toujours des plus passionnants. Même chose du côté des radios à mettre sur la station de la révolution ou des postes de propagande à saboter : tout cela revient à se pointer devant l’objet et à appuyer sur “E”. Je ne pouvais pas passer là-dessus sans mentionner ces fameuses radios. Rendez-vous bien compte : vous, fier combattant de la révolution, devez trouver des transistors datant probablement de l’an 40 et tourner la petite molette pour programmer la station de la révolution afin de propager la bonne parole. Sérieusement ? On se retrouve même à le faire dans les abris des révolutionnaires, bonjour l’utilité / la cohérence. C’est un peu la mort du fun. Le véritable élément plutôt sympa consiste surtout en la libération de certains bâtiments au profit de la révolution puisqu’elle constitue la principale occasion de se faire une bonne grosse fusillade… et encore, tout est relatif.
Et d’un coup, PAF, tu t’ennuies
Le très gros problème de Homefront: The Revolution, au-delà de tout le reste, est certainement le fait que les ennemis sont purement et simplement cons. Alors je sais que les américains ne portent pas particulièrement les nord-coréens dans leur cœur, mais de là à en faire des écervelés pareils, qui de surcroît auraient conquis les États-Unis en se partageant trois neurones… La plus grande puissance militaire du monde a donc été vaincue par des péquenots qui trouvent le moyen de rester à découvert au milieu de la route à attendre de se faire descendre, qui remontent des escaliers pour débusquer un révolutionnaire… mais en marche arrière (wtf ?), ou encore qui ne te voient pas. Tu passes à deux mètres avec ton fusil d’assaut, le mec se dit “meh, c’est rien”, tu le troll en courant à pas lourds derrière lui et il ne se retourne pas. Con. Il n’y a pas d’autre mot. Oui mais voilà, un FPS sans ennemis intéressants, c’est un FPS diablement emmerdant.
Et ce ne sont pas les missions qui vont rattraper tout ça, ni même la tension dramatique. Comme je vous le disais, on va du pareil au même, à cheval sur une moto à la maniabilité largement approximative (à priori montée par un mécano aveugle). Durant les échanges de coups de feu, on ne nous indique que très peu clairement qu’on va clamser, ce qui devient rapidement un brin irritant, et les armes ont un feeling assez peu probant, sans être complètement à côté de la plaque.
Pour ce qui est de l’armement justement, on apprécie la possibilité de personnaliser ses armes à travers leurs différentes parties. À chaque fois, plusieurs accessoires sont disponibles et permettent de se faire un petit arsenal de compet’ très satisfaisant et qui nous permettra de parer à toute situation. C’est à mon sens le principal point positif de Homefront: The Revolution et les développeurs se sont clairement beaucoup amusés là-dessus en y accolant une charte résolument “guérilla” : on fait comme on peut avec ce qu’on a.
En dehors de cela, ce fameux aspect guérilla est assez bien rendu dans le sens où la junte militaire est présente partout et qu’il faut user de tactique pour éviter d’être repéré et de se faire mitrailler sur la place publique. Vous devez ainsi systématiquement vous assurer d’avoir un civil entre vous et l’œil d’une caméra de sécurité, de façon à ce qu’il vous protège du regard numérique inquisiteur. Les choses sont plutôt bien pensées de ce côté-là mais le problème qui en découle directement est une lenteur assez prononcée du gameplay qui ne plaira décemment pas à tout le monde. Si vous êtes un adepte des Hitman ET des FPS, vous pourriez y trouver votre compte. Dans le cas contraire, ce rythme risque de rapidement vous courir sur le haricot.
Un mot sur la bande son : mot.
“C’était pas ma guerre”
C’est malheureusement sur un échec que nous revient Homefront avec ce nouvel opus intitulé “The Revolution” : celui de ne pas être à la hauteur de ce qu’on en attendait. Après une intro qui nous laisse justement envisager que tout espoir est permis, ceux-ci sont rapidement réduits à néant quand on s’avance en fier combattant de la liberté. Le pitch et le contexte auraient réellement pu faire de ce titre un FPS d’intérêt majeur, mais les textures clairement à l’ouest, la direction artistique tantôt correcte, tantôt fade, l’IA d’huître et les combats mollassons ont raison de ce nouveau Homefront. Le multijoueur ne parvient malheureusement pas à relever le niveau et se révèle lui aussi très peu enjôleur. On notera toutefois une personnalisation des armes poussée et agréable ainsi qu’un jeu à la sauce “guérilla”, original sans pour autant être suffisamment convaincant.
► Les points forts
- Arsenal complet et personnalisable
- La guérilla, commandante !
- Un pitch prolifique…
► Les points faibles
- … Mais au final mal exploité
- Des graphismes à la traîne
- Direction artistique irrégulière
- IA de fruit de mer
- Combats molassons
- Feeling des armes perfectible
- Redondant au possible
8/20, aoutch… C’est effectivement dommage car le pitch de base a l’air intéressant. Après c’est ni le premier, ni le dernier jeu avec un bon pitch de départ mais où l’histoire est très mal développée…
parlons peu parlons mal
8/20 t es trop méchant
superwho !!!
"au-delà de tout le reste, est certainement le fait que les ennemis sont purement et simplement cons"
Clair, net, précis. Jerry : >
Je n’en rajouterais pas Who à assez eu de punition a faire le test :D
Sans concession ce test, comme on les aime –
Un test bien argumenté, franc et direct, ça fait plaisir !! :D