Je sais: le titre est à peine explicite quant à mon avis sur Rise of the Tomb Raider. Mais il faut bien lui reconnaître cette qualité car Lara Croft nous revient, une fois de plus sous l’égide de Crystal Dynamics, au meilleur de sa forme. L’équipe de développement a pris ce qu’elle avait fait de mieux dans le reboot de 2013 et l’a poussé plus loin encore. Si la plus célèbre des aventurières s’est clairement inspirée de son concurrent Nathan Drake de la série Uncharted, il est désormais clair que l’élève à au moins atteint, sinon dépassé, le niveau du maître sur tous les plans. Et si on voyait ce que ça donne dans le détail? C’est parti!
BOOM SHAKALAKA
Bienvenue dans ce qui est aujourd’hui le plus beau jeu Xbox One. Je parle ici d’une véritable majestuosité de pixels, de la quintessence de la direction artistique, du fleuron de graphisme, de… Bon, j’ai épuisé le stock. Rise of the Tomb Rider est tout simplement splendide, et ça se voit dans les moindres recoins. Les jeux d’ombre et de lumière sont plus vrais que nature et offrent un dynamisme intéressant à certaines scènes; la finesse de la modélisation des personnages et des décors fait véritablement plaisir à voir (par pitié, arrêtez-vous cinq minutes pour observer les paysages); la direction artistique est sublime. Quand je joue à un jeu vidéo, aussi beau soit-il, je m’arrête rarement ne serait-ce que deux secondes pour admirer l’horizon. Dans ce nouvel épisode de Lara Croft, je n’ai pas pu m’en empêcher, risquant de fausser mon jugement sur la durée de vie du titre! Mention spéciale également à la diversité des décors: on a vraiment l’impression de faire le tour du monde, entre les steppes ensablées de Syrie et les montagnes immaculées de Sibérie, le talent des artistes de Crystal Dynamics ne faiblissant jamais. Tant qu’on est sur l’aspect visuel du titre, je remercie chaleureusement les développeurs de ne pas avoir fait de l’héroïne une espèce de bombasse plantureuse avec des boobs dignes du level max d’Omega Labyrinth et un QI accompagné d’une profondeur d’âme relevant plus de l’huître que de l’être humain. Bon, c’est pas le tout, mais quitte à avoir des flingues, j’ai beau me retrouver dans la peau d’une archéologue, ce que je veux, c’est “la bagarre“!
Les combats de Rise of the Tomb Raider sont dynamiques et alternent avec brio phases d’infiltration et moments de fusillade pure et dure. L’IA est vraiment bien fichue puisqu’elle essaiera systématiquement de vous prendre par le flanc afin de contourner votre couverture. De même, si un cadavre est découvert, soyez sûr que vos ennemis ne vont pas regarder autour d’eux, étonnés, puis reprendre bien tranquillement leur ronde, comme c’est parfois le cas dans d’autres jeux. Non. Ici, croyez-moi, vous voulez descendre rapidement celui qui découvre un cadavre afin de vous épargner des ennuis. Les combats sont nerveux et vous demande de viser rapidement et précisément puisqu’il y aura souvent un ennemi qui s’occupera de vous canarder pendant que son copain de jeu recharge son arme. Utilisez judicieusement le système de couverture et privilégiez les positions qui peuvent difficilement être contournées. L’arc, élément incontournable du gameplay du premier opus fait par ailleurs son retour dès le départ et est toujours aussi appréciable, que ça soit en séquence d’infiltration ou de bataille à canons déployés. Petit conseil: optez pour la difficulté maximale, qui vous propose un véritable défi avec des ennemis plus intelligents, plus stratèges, ainsi que des balles limitées. Vous vous retrouverez véritablement dans une aventure où la survie est omniprésente, ce que Crystal Dynamics voulait dès le départ. Le feeling des armes est assez bon mais, en-dehors de l’arc, manquent un peu de patate, notamment au niveau de leur bruitage. Les trois-quarts de mon aventure, je me suis beaucoup servi de l’arc qui reste clairement la meilleure arme en possession de Lara Croft.
Moins de boobs, plus de femme fatale
Comme je vous le disais, l’aventurière est beaucoup moins “plastique” qu’auparavant, et c’est tant mieux! En effet, les développeurs ont choisi entre le budget remplissage de soutif et remplissage de personnalité et il est clair que la part des choses est toujours d’actualité. Grâce à l’épisode premier de ce reboot de l’archéologue la plus célèbre au monde, elle a désormais pris plus d’assurance et hésite moins à se salir les mains du sang de ses adversaires. Nécessairement choquée irrémédiablement par les Solarii et le Yamatai, son âme s’est endurcie sans pour autant perdre de son humanité. On a affaire à un personnage avec une vraie complexité d’âme et tiraillé par des sentiments que l’on retrouverait forcément dans une jeune femme de son âge. Loin du Rambo féminin ou du Nathan Drake désinvolte, Lara Croft est avide de secrets et, ici plus particulièrement, désireuse de laver l’honneur de son père, lui-même feu archéologue. Bien entendu, elle n’est pas la seule à convoiter ce que son paternel a toujours recherché et il faudra qu’elle se débarasse des méchants voulant faire régner la terreur sur tout le monde connu. Bien entendu, je ne vous spoilerai à aucun moment le scénario, mais je me permets simplement de vous dire que si celui-ci ne casse pas franchement des briques, la mise en scène et l’enchaînement des événements fait qu’il passe très bien. Voir défiler les rebondissements est vraiment sympathique je préfère limite une histoire dont les différents pignons s’imbriquent intelligemment plutôt que la narration complètement foirée d’un script savoureux.
Il vous faudra donc retrouver une relique légendaire en marchant allègrement sur la face des Trinitaires, une espèce de secte de timbrés voulant utiliser ladite relique à des fins plus sombres que les vôtres. Ce qui est franchement cool, c’est que même les ennemis ne sont pas les décalqués du cibouleau habituels. On se rend compte au fil de l’aventure et des témoignages que l’on retrouve que beaucoup se sont engagés là-dedans pour raison financière ou autre mais qu’ils se sont finalement rendus compte que c’était pas l’idée du siècle en découvrant plus en avant les projets de leurs employeurs. Une caractéristique que je trouve très sympa puisque, même si on n’a pas franchement un pincement au cœur en éliminant ceux qui font feu sur Lara, cela permet de relativiser le terme “ennemi” et de se rendre compte que dans le tas, il y a aussi des gens potentiellement doués d’intelligence qui réalisent qu’ils se sont gourrés de voie, et ça, c’est tout à l’honneur de Crystal Dynamics et d’un “simple” jeu d’action. Des figures éminentes dirigeant les opérations doutent d’ailleurs elles-même de leurs boss. Tout n’est pas tout blanc ou tout noir. Même si le nom des Trinitaires vous donnent un indice assez clair sur l’origine de cette secte, je vous laisse la surprise de découvrir leurs petits secrets.
Conserve de cassoulet + trombonne = bombe à rayon plasma
Crystal Dynamics poursuit ce qu’il avait amorcé de Tomb Raider en 2013 avec le système d’artisanat. Vous pouvez grandement améliorer vos différentes armes à mesure que vous progressez dans le jeu. Cela va du simple ajout de viseur à l’augmentation des dégâts, de la stabilité de l’arme, etc… Très classique de ce côté-là mais un à-côté assez sympa vous permettant de booster vos engins préférés. Autant vous dire que mon arc est le nec plus ultra de ce qui se fait en matière d’archerie, même si je l’ai trouvé dans un coin perdu de Sibérie à l’origine. On note la possibilité de ramasser des boîtes de conserve judicieusement abandonnées près des éléments de couverture et de fabriquer en 4 secondes montre en main une bombe à clous à faire péter sur vos adversaires. Décidément, notre aventurière est pleine de ressources! D’ailleurs, des ressources, il vous faudra en ramasser un sacré paquet pour pouvoir subvenir à toutes vos envies de modifications d’armes les plus folles. Pensez donc à ramasser du petit bois, des plumes d’oiseaux, et autres joyeusetés de la vie en pleine nature. Cet aspect aurait pu être plutôt fastidieux mais au final vous n’aurez aucun mal à trouver la plupart des objets d’artisanat dont vous avez besoin le long de votre chemin, donc tout va bien.
Le côté RPG est toujours présent avec des compétences à débloquer pour notre archéologue. De ce côté-là, les choses sont plus étoffées et il vous faudra choisir intelligemment l’ordre dans lequel vous prenez ces fameux atouts. Si vous jouez en difficulté maximale, je vous recommande chaudement tout ce qui est lié aux munitions. Au fil de l’aventure, vous prenez donc de plus en plus de puissance et de manière assez régulière et adaptée à l’expérience qu’engrange Lara au fil de ses actions. Les traditionnelles flèches à corde sont toujours de la partie, mais aussi le crochetage par exemple. Ceci vous permettra d’ouvrir des accès qui au début vous serons interdits. Je considère cela plutôt comme un élément négatifs car le problème est qu’au final on récupère un poil tard (mais tard dans le début de l’aventure; tout est donc relatif, comme toujours) ces éléments et on n’oublie donc très facilement où se situaient ces portes ou ces entrées de tombeaux que l’on voulait ouvrir. Heureusement, une map détaillée et bien fichue est présente, mais si vous vous demandez où se situait un placard particulièrement attirant en particulier, c’est tant pis pour vous. L’avantage, tout de même, est que l’on a tendance à revenir régulièrement dans des zones précédemment visitées; l’occasion de retomber par hasard sur ce que vous aviez perdu de vue.
Des quêtes secondaires en pagaille
On le sait: la trame principale, c’est bien beau, mais aujourd’hui, les joueurs sont très friands des choses à réaliser en plus de celle-ci. Rassurez-vous, Rise of the Tomb Raider ne déroge point à la règle et vous aurez donc votre lot de quêtes secondaires à réaliser. Premièrement, vous n’être pas la seule à lutter contre les Trinitaires. En effet, un village d’irréductibles gaulois… Attendez, c’est pas la bonne histoire ça. Voilà, j’ai trouvé. Donc, comme je disais, de vaillants gardiens sont chargés de protéger la relique que vous chercher d’une quelconque intrusion. Les Trinitaires sont des intrus, ils doivent donc les combattre. Régulièrement, vous rencontrerez donc de ces résistants qui vous demanderont d’accomplir diverses tâches, du sabotage des relais de communication de l’ennemi au nettoyage d’une grotte infestée de loup pour que l’un d’eux, blessé, se cache, j’en passe et des meilleures! Vous n’êtes absolument pas obligé de vous en occuper, comme c’est de rigueur dans ces cas-là, mais ces types-là ont du matos à vous filer en récompense et je ne saurais que trop vous suggérer de vous exécuter. En plus, ça vous donnera le sentiment de servir une noble cause, ce qui est excellent pour votre estime personnelle.
Qui dit Tomb Raider dit… tombeaux évidemment! Suivez, merde! Si vous avez apprécié cette caractéristique du reboot, vous serez ravi d’apprendre qu’ils sont bien plus présents ici. Nombreux seront les passages dérobés et les grottes conduisant à des vestiges du passé plus ou moins lointains renfermant des challenges pour votre cerveau ainsi que des récompenses pour Lara Croft. Il y a des compétences pour l’héroïne à la clé, donc évitez de passer à côté! On note également au passage la possibilité pour l’archéologue d’améliorer ses compétences dans différentes langues pour pouvoir lire les messages présents dans le monde. Certains écriteaux réclameront par exemple un niveau 3 en russe et il vous faudra lire des écrits de niveau inférieur pour l’atteindre. Plutôt cool, non? Ca ne casse pas trois pattes à un canard je vous l’accorde, mais au niveau de la cohérence du développement des capacités de Miss Croft, je trouve ça assez bien pensé.
Ces différents éléments secondaires vous conduiront donc sur des sentiers bifurquant de l’histoire principale mais vous permettant de débloquer des bonus dont l’utilité est indéniable. De plus, cela permet de mieux rythmer l’aventure. A la différence d’un Uncharted, pour ne citer que lui, vous n’enchaînez pas combat sur combat en mode “cerveau off” mais plusieurs types de gameplay s’imbriquent de façon à vous proposer un jeu varié et renouvelant son expérience. A noter également la présence du mode “Expédition” vous permettant de rejouer les niveaux de Rise of the Tomb Raider selon des paramètres établis par vous. A la clé: un tableau des scores vous donnant la possibilité de voir avec vos amis “qui qu’a la plus grosse“. Pas fou, mais sympathique.
La montée en puissance de Lara Croft
Plus beau, plus élaboré, plus fort, plus tout, Rise of the Tomb Raider s’impose comme le jeu d’action/aventure de cette année. Lara Croft, avec sa personnalité travaillée et profonde, est à la fois touchante et forte. Le scénario n’est certes pas celui du siècle mais sa mise en scène est parfaitement maîtrisée. Classique, mais efficace comme on dit! La variété du gameplay et l’omniprésence des tombeaux ainsi que l’alternance des phases d’infiltration et de fusillade offre au titre de Crystal Dynamics une superbe dynamique pour des heures de plaisir. Enfin, je ne peux m’empêcher de pointer aux graphismes incroyables de ce nouveau Tomb Raider qui en font, pour moi, le jeu le plus beau de la Xbox One à l’heure actuelle, tant sur le plan graphique pur que sur la direction artistique. Chapeau bas pour cet excellent chef d’œuvre vidéoludique.
[Points Positifs]
- Superbe réalisation graphique, sur tous les plans
- Variété du gameplay
- Plus de tombeaux à explorer
- Lara Croft avec une vraie personnalité
- Des ennemis parfois ni tout blancs, ni tout noirs
- Des quêtes secondaires à la pelle
- Combats dynamiques
- IA intelligente
- Durée de vie très correcte (vingtaine d’heures)
[Points Négatifs]
- Un peu trop de collectibles avec textes à la clé
- Scénario trop classique
- La possibilité d’afficher à tout moment les points d’intérêt
Si vous ne possédez pas de Xbox One, rien ne vous empêche de vous faire plaisir ce Noël ou d’attendre l’arrivée du titre sur PC en début d’année 2016. D’ailleurs, la précommande est disponible sur GoCleCd.fr.
Merci pour le test !
Encore un TR que je pourrais regarder mais que de loin en tout super test qui donne envie ^^
Merci pour ce test. ça donne envie.