Mais les actionnaires seront contents
La déclaration d’EA a de quoi faire lever un sourcil : on a rarement vu une transition si brutale entre auto-félicitations, vague analyse de l’industrie, et annonce soudaine de licenciements. C’est pourtant bien ce que l’on peut retenir de ce laïus un peu confus. Cette “restructuration” coutera ainsi près de 125 millions de dollars à la société, comme le signale Game Developer, et devrait la “conduire à une croissance durable, des rentrées d’argent fortes et des dividendes pour les actionnaires.” Nul doute que ça consolera le personnel renvoyé.
On apprend également dans le même message qu’EA compte s’éloigner des adaptations de licences externes pour se concentrer principalement sur ses franchises maisons, les jeux de sport ainsi que les “communautés en ligne massives” sans que l’on ne comprenne exactement ce que cela peut bien signifier. Petite entorse à la règle tout de même : l’éditeur devrait continuer à choyer sa relation avec Disney / Marvel.
Dans tous les cas, ce changement de philosophie se manifeste déjà par l’annulation ou la fermeture pure et simple de certains titres. Quatre jeux mobiles d’abord vont passer à la trappe : MLB Tap Sports, F1 Mobile Racing, Kim Kardashian Hollywood et The Lord of the Rings: Heroes of Middle-Earth. Mais le projet de FPS Star Wars porté par Respawn tombe également à l’eau, tandis que ses développeurs vont être transférés sur Apex Legends, Iron Man, Black Panther ou encore le prochain jeu Star Wars Jedi. Et pour rester sur le thème des projets de la firme, une équipe travaillerait bel et bien en pré-prod sur le futur Mass Effect, même si le gros de Bioware resterait évidemment concentré sur Dragon Age: Dreadwolf.
Des changements internes sont par ailleurs à prévoir : le départ de Marcus Lehto signe une restructuration des équipes de développement de Battlefield, Ridgeline Games va fermer ses portes et ses employés vont être mutés chez Ripple Effect, enfin, Danny Isaac et Darren White de Criterion vont superviser la partie solo de la série. Mais pour en revenir aux licenciements, qui sont tout de même le point le plus important de cette affaire, notez que ce n’est pas la première fois qu’un événement de ce type se produit chez EA. Un an plus tôt, en mars 2023, la firme s’était débarrassée de 800 employés en dépit d’excellents profits, ce qui n’avait pas manqué de faire réagir la presse.