En ce début de mois de février où crêpes, nutella et Grand Marnier se font désirer, sur Guild Wars 2 coté PvE certains ressentent déjà l’indigestion, qu’en est-il de cet aspect du jeu ? Hyperglycémie pour les boulimiques des instances ou carence en fundose pour les mordus des combats scriptés ?
Vers l’infini et l’au delà, mais pas trop mon jetpack est cassé
La sortie des Fractales des brumes fut une belle innovation de la part d’ArenaNet qui a su se montrer original avec le principe de la difficulté croissante infinie. Le principe est simple, le donjon propose 10 instances qui se présentent de manière aléatoire, une fois 3 instances accomplies successivement on passe un niveau de difficulté. Tous les niveaux de difficulté paire un meta-boss doit être tué pour le valider en échange d’un gros coffre et une récompense journalière qui permet d’acquérir de l’équipement élevé. L’équipement élevé permet de gagner une résistance à une altération propre aux fractales: l’agonie.
Beaucoup de joueurs acharnés et friands de défis ce sont lancés dans la conquête du plus gros chiffre dès l’apparition de cette instance, malheureusement plusieurs bugs et mécaniques pénibles ont eu raison de la motivation d’une bonne majorité. Aujourd’hui avec la récente mise à jour, la plupart de ces problèmes ont été résolus, ainsi vous pouvez désormais rentrer dans l’instance en cours si vous avez eu une déconnexion ou encore grouper avec des joueurs de niveaux plus faibles sans vous pénaliser. Oui, autant vous dire que les débuts des fractales rimaient souvent avec frustrations, insultes et larmes viriles. Les éternels hipsters nostalgiques du “C’était mieux avant” peuvent clairement prendre une Costa Croisière pour Mikonos, qu’on se le dise.
Cependant le véritable problème qui nous démotive à monter toujours plus haut – non, je ne chante pas le générique d’extrême limite – c’est bel et bien la manière dont l’augmentation de la difficulté est gérée. Rajoutez grossièrement des monstres et grossissez leurs rangs à chaque fois, quitte à finir piétiné par une masse de draguerres aussi nombreux qu’un jour de soldes pour perceuses chez Bricorama. Au final, on se retrouve à faire plus de roulades d’esquives que dans une partie de The Witcher 2 en mode de difficulté maximale, c’est un peu con car si le comble de la difficulté c’est de faire un concours de gymnastique rythmique autant ouvrir un ladder compétitif pour Track & Fields.
Et la cerise sur la tartiflette, c’est bien le scaling de l’agonie. Jusqu’à l’arrivée de la dernière mise à jour, la résistance maximale possible était d’une valeur de 30 ce qui grossièrement permettait de survivre aux difficultés 31-40 mais de justesse. Au delà, même avec cette valeur maximale, vous êtes obligés de mourir de l’agonie. Du coup pour avancer il faut s’équiper d’orbes de résurrection (achetables avec des gemmes dans le cash shop) ce qui est contraignant et pas forcément amusant. Donc à moins d’être amateur de soirées cuir et latex, de vous exalter dans la douleur, il est difficilement amusant de progresser au delà des niveaux 40-50, ce qui est dommage pour une instance à la difficulté illimitée. Les joueurs aiment être bloqués par la complexité technique et les exécutions tordues, rarement par des foutues résistances et encore moins quand celles-ci sont très limitées par la disponibilité des objets liés.
Donjons mais pas dragons
Les instances plus classiques aux multiples chemins quant à elles, se retrouvent être juste “visitées” pour leur rentabilité financière dans la majorité des cas. Un peu comme un gamin pourri gâté qui irait voir sa grand-mère dans une maison de retraite juste pour lui gratter un petit billet, sale gosse ! Quelques chemins restent “difficiles” et boudés par les amateurs du “Rush fast vite rapidos” mais une fois terminés on trouve rarement l’envie de recommencer, de part le manque de véritable difficulté pensée et faite pour le gameplay de Guild wars 2. Se dispenser de la Sainte Trinité ouvre sur un style de jeu dynamique et différent de ce qu’on a majoritairement connu, mais pour l’heure on déplore plus de Boss type “sac à PV” qu’autres choses. Dommage, à croire qu’ArenaNet n’assume qu’à moitié ses choix ou peut-être n’ont-ils pas conscience du potentiel PvE ?
La politique du nerf semble aussi sévir sur la Tyrie puisque les récents changements de la Citadelle des flammes par exemple, ont rendu les chemins 2 et 3 encore plus faciles qu’avant ce qui renforce l’aspect MacDonaloot de ce donjon. Cinq mois après la sortie officielle du jeu, de moins en moins de joueurs font ces instances dans la découverte ou pour chercher l’équipement, favorisant ainsi les groupes de farm et la recherche du run le plus rapide. Heureusement que dans l’absolu GW2 est joué pour son WvW et son sPvP car la partie PvE stagne toujours entre deux eaux, entre l’envie de satisfaire les amateurs de challenge et ne pas contraindre celles et ceux qui n’en ont rien à faire à part changer d’apparence et se faire un “fat skin”. Parfois lourdingues, parfois trop courtes, des boss interminables, des mécanismes qui manquent de finitions. Il manque de ce petit quelque chose qui fait la magie de l’exploration et des combats contre les gros pas beaux scriptés.
En espérant que le temps gommera ces imperfections et que les nouveaux projets seront bien plus aboutis pour rendre les séances d’explorations ou de farming plus exaltantes et agréables qu’elles ne le sont aujourd’hui. Pour patienter et/ou pour oublier, il y a les champs de batailles pour taper des envahisseurs belliqueux.