Electronic Arts, ce n’est pas qu’une société qui aime votre porte-monnaie, c’est avant tout une entreprise qui a été fondée sur la passion du jeu vidéo, et Unravel est clairement né d’une passion. Le titre vous place aux commandes d’un petit personnage tout de laine vêtu (et même composé), pour un résultat touchant mêlant jeu de plates-formes et casse-tête.
Il y a de la poésie là-dedans
Dès qu’on l’a découvert à l’E3, on l’a aimé instantanément. Unravel semblait faire partie de ces jeux rares qui sont emplis d’une beauté intrinsèque et d’une poésie rare. En plus, sa qualité d’indépendant lui confère une aura particulière, puisqu’on sait que cette scène est particulièrement prolifique depuis quelques années. Au moment où l’on démarre Unravel, on ressent tout ça ainsi que le cœur que les développeurs ont mis dans leur projet. Notre petit Yarny s’incarne suite à un accident malheureux: la vieille dame solitaire qui habitait la maison dans laquelle on se retrouve glisse sur une pelote de laine rouge et sa vie prend fin sur le coup. Vous l’aurez compris, c’est cette petite pelote qui va devenir notre héros miniature. Le contexte a son importance puisque l’habitation à la décoration aussi usée que feu se propriétaire constitue le point central de notre aventure. Toutes les photos de celle qui vient malgré elle de donner naissance à Yarny sont en fait autant de niveaux dans lesquels on peut se plonger à la recherche de souvenirs perdus. On remarque d’emblée que la vieille dame décède en voulant monter à l’étage, symbole ici de la montée au ciel. Ses souvenirs perdus sont tout ce qu’il reste d’elle et il nous faut la ressusciter par le biais de cette mémoire. La poésie et la mélancolie nous envahissent donc bel et bien pour une très jolie aventure riche de symbolisme.
Un gameplay original et classique à la fois
Le monde de Yarny est immense, notamment en raison de sa taille riquiqui. Le design des niveaux est donc particulièrement intéressant puisqu’on pense immédiatement aux Minimoys ou, pour les plus vieux d’entre-vous, aux Leprechauns. Afin de traverser les dix niveaux qui vous séparent de la fin du jeu, vous allez devoir tirer parti du corps de notre cher héros de laine. En effet, les énigmes vont requérir de vous une utilisation des fils de laine telle que vous ne l’auriez jamais envisagé: cordes de rappel, trampolines, rampes… tout est bon pour venir à bout des défis de l’environnement qui est pour nous celui de tous les jours. L’originalité ici provient du fait que Yarny a toujours un fil qui traîne et qu’il n’est donc plus en mesure d’avancer au bout d’un certain temps; ceci l’oblige à trouver des pelotes de laine afin de “recharger les batteries” (façon de parler, sinon notre petit Yarny nous referait en remake de Jeanne d’Arc). Unravel est dans l’ensemble très accessible et se jouera sans aucun problème ou difficulté particulière. Je me dois à ce propos de faire remarquer qu’il est évident que les développeurs ont davantage envisagé ce jeu comme une façon originale et sensible de raconter une histoire plutôt que comme un challenge à part entière. En ça, le gameplay reste dans le fond très classique et ne brille donc par conséquent pas par les apports qu’il fait au genre, mais je le répète: ce n’est pas tellement le but et il est important de le comprendre pour apprécier Unravel à sa juste valeur.
Aussi beau dans l’esprit que dans la pratique
Là où Unravel parvient indéniablement à ravir, en plus de toutes ses autres qualités, c’est au niveau des graphismes. On s’approche en effet par moment du photoréalisme et le résultat est tout simplement bluffant. Magnifique est d’ailleurs le mot qui me semble le plus approprié. Ceci se couple à une direction artistique exécutée de main de maître, jouant de la diversité des environnements et des effets de lumière saisissant que le studio nous a réservés. Par ailleurs et comme vous le savez peut-être, j’attache systématiquement une importance capitale au son. Unravel ne déçoit pas non-plus de ce côté-là puisque les bruitages sont maîtrisés et la musique colle parfaitement aux aventures du petit Yarny, à la fois mignonne et radicalement immersive, en accord parfait avec le reste du jeu.
Unravel est un superbe jeu qui vous fera passer un bon moment. Certes, ce moment reste relativement court mais vous avez là un beau morceau de poésie en jeu vidéo pour une vingtaine d’euros. Encouragez les développeurs indépendants pleins de créativité qui participent à créer la beauté sur notre support préféré et empêcheront quiconque de ne pas l’appeler un art. Les énigmes et la difficulté ne sont pas folles mais l’histoire est touchante et supportée par des superbes graphismes et une bande son très sympathique.
[Points Positifs]
- Une histoire touchante
- De la poésie
- Magnifique, graphiquement et artistiquement
- Très jolie bande son
- Accessible et intuitif
[Points Négatifs]
- Un petit peu court, surtout aux vues de la facilité
- Les musiques peuvent être un brin répétitives à la longue
Unravel est disponible chez notre partenaire GoCleCd.fr.
merci pour le test :)