Ubisoft décide d’arrêter de vous enfler avec les DLC
D’avance pardon, je ne peux que libérer Salt Man – mon Mister Hyde à moi – sur une actu pareille. Ubisoft vient de réaliser que proposer des DLC indispensables pour profiter d’un jeu constituait peut-être une mauvaise idée, tout bien réfléchi. “Faites des études”, qu’ils disaient…
Le bilan de plusieurs années de recherches intensives
Après la radioactivité par Becquerel, après la relativité par Einstein, après le Big Bang par Gamow et après l’ADN par Francis Crick et James Watson, Ubisoft a découvert que vendre un jeu par morceaux, c’était bidon et potentiellement très peu respectueux du consommateur – j’avoue, pour ce dernier point, j’extrapole, on ne va pas trop en demander non plus.
C’est lors d’une interview avec GI.biz que la vice présidente des live operations chez Ubi a fait part de cette découverte saisissante et qui ne manquera pas de surprendre le public. En prenant appui sur les DLC de Rainbow Six Siege, l’entreprise française a beaucoup appris au sujet des sorties de contenu additionnel et de leur monétisation. Voyez-vous, en ce qui concerne le FPS multijoueur, vous n’achetez que des opérateurs, des customisations… rien de vital pour votre expérience en tant que joueur. Donc rien de bien incroyable jusque-là, me direz-vous. Mais c’est là que l’on reconnaît le véritable génie :
Nous devons être très vigilants au sujet de la monétisation et mon équipe veille à ce que nous trouvions le bon équilibre. Si [un DLC] n’ajoute pas de contenu supplémentaire en supplément de l’expérience de jeu à proprement parler, ce n’est pas bon car vous demandez plus d’argent pour les mauvaises raisons. De plus, si le contenu est obligatoire pour les joueurs, ce n’est pas bon non plus. Ça ne fonctionnerait pas. Il s’agit d’une façon de proposer plus d’amusement aux joueurs, mais ils doivent avoir le choix d’acheter cet amusement supplémentaire ou de le décliner.
Avouez que le raisonnement est époustouflant, d’autant que personne en dehors de l’industrie ne le signale depuis des années. Me voilà tout de même très angoissé. Car, désormais, je recevrai le jeu dans son intégralité, préservé de toute amputation destinée à être transformée en DLC ? Mais que vais-je faire de tout cet argent ?
https://youtu.be/FgnNksTb2MU?t=1m12s
Finis les DLC que vous devez acheter si vous voulez profiter de l’expérience complète. Vous avez le jeu et, si vous voulez l’étendre – en fonction de comment vous voulez vivre le jeu – vous êtes libre d’en acheter un ou non.
Ça y est, je commence à avoir des sueurs froides. Sommes-nous partis pour revenir à l’âge sombre et terrifiant d’avant les années 2000, celui-là même qui nous voyait dépenser notre argent pour obtenir… un jeu complet, les extensions étant alors de véritables extensions et non la fin du jeu ?
La fin d’une époque ?
Blondel-Jouin, l’impertinente, va jusqu’à déclarer qu’il est de la responsabilité d’Ubisoft de procurer aux joueurs la meilleure qualité possible, que les DLC de customisation ne sont que des bonus de revenus, plus justes envers les joueurs et qui les satisfont. Au final, il s’agirait d’une situation “gagnant-gagnant” pour l’entreprise et le consommateur. NON ! Je m’y oppose fermement. Livrez-nous des jeux en kit, dont le développement est à peine terminé et où des éléments essentiels ont été retirés pour être vendus en “option” obligatoire par la suite.
Espérons que les autres représentants de l’industrie ne s’y mettent pas également, cela provoquerait une rupture du continuum espace-temps.
Oui, car ce que décrit Anne Blondel-Jouin, c’est bel et bien le système du passé : on achète un jeu entier, les extensions – et non les DLC, qui ne devraient en effet constituer qu’un supplément cosmétique, au plus – prolongent l’expérience, elles ne la conditionnent pas. Ce qu’avoue Anne Blondel-Jouin à travers ces propos, c’est qu’Ubisoft – et l’industrie du jeu vidéo de manière générale – vous enfle depuis des années avec des “DLC que vous devez acheter si vous voulez profiter de l’expérience complète.”
Et que manigance Ubisoft en faisant ce genre de déclaration très “joueur-friendly”, comme il y a peu ? Eh bien l’entreprise veut passer pour “la gentille” de l’histoire, celle qui aura tourné le dos à ces vilaines pratiques. Je tiens à rappeler ici que cela fait des années que d’autres le font. Mais ne vous laissez pas duper. Si Ubi réagit aujourd’hui, c’est justement pour des raisons d’argent, l’altruisme n’existe pas dans l’industrie.
Pluie de sel sur vous et votre descendance.
À ces mots, Salt Man s’envole au loin, pas trop haut dans le ciel, l’humidité pourrait le faire fondre.
Je me suis arrêté à la découverte du Gang-Bang par Gamow.
Clap, Clap, Clap.
On a un peu l’impression d’être a la foire du coin dans l’allée des Camelots. Leurs produits sont à la pointe, leurs offres imbattables, et ils sont tellement gentils et aimables qu’il nous font des cadeaux en primes. Ooooh quel débordement d’amour du prochain. Smack tiens ! <3
Belle déclaration, j’attends de voir ça sur le long thermes quand même.
A voir si d’autres lui emboite le pas aussi.
Ouais tu m’étonnes, moi non plus !