Halo Wars 2 – Aperçu de la bêta
Il faut avouer que même si l’univers Halo n’est pas vraiment folichon comparé à de grandes pontes de la science-fiction, il a tout de même un petit coté américano-badass-sous-stéroïdes qui n’est pas déplaisant. Enfin, le minimum syndical pour vouloir en étendre la diégèse.
La stratélique
Je regrette de ne jamais avoir joué à Halo Wars premier du nom pour tenter de faire une comparaison, mais il paraît qu’il était bien foutu, assez profond pour qu’on s’y attarde et vachement appuyé par l’univers du Master Chief. Bref, un STR sympathique mais qui a eu l’hérésie de ne jamais être sorti sur PC.
Microsoft ayant changé de stratégie concernant ses exclusivités Xbox, il était alors tout à fait naturel et censé que ce nouveau Halo Wars sorte sur la Master Race afin que la stratégie se reprenne en main, et de préférence avec une souris. Je le dis tout de suite, j’ai un à priori avec les STR sur consoles, sûrement traumatisé par un Dune 2000 sur PSX et un Command & Conquer 3 sur Xbox 360, alors qu’ils étaient excellents sur PC.
Space Blitzkrieg
Le problème de cette bêta de Halo Wars 2, c’est qu’on ne peut pas juger entièrement la qualité du jeu avec. On commence à en avoir l’habitude, mais c’est le genre de bêta qui n’est là que pour venter les mérites d’un aspect du titre pour mieux le vendre par la suite.
Dans le cas échéant, je vois bien les marketeux dans la division Xbox faire un truc du style : “Alors ? C’est quoi qui marche en ce moment, niveau stratégie ? Non, je parle pas qualité, je parle chiffres. Clash Royale ? Hearthstone ? Roh, je suis sûr que les gars de 343 peuvent faire un truc avec ça sur le prochain Halo, non ? Non ? C’était une question rhétorique, je veux une première copie sur mon bureau, demain matin.”
Et donc le mode Blitz est né. Sur le papier, une manière rapide de faire des parties multijoueurs. Dans les faits, un argument marketing pour attirer les joueurs occasionnels de stratégie, micro-transactions à la clé.
Le mode Blitz se joue en 1v1, 2v2 ou 3v3. Chaque joueur se constitue un deck de cartes qui représentent les unités qu’il pourra invoquer sur le terrain. Évidemment, ces cartes se débloquent au fur et à mesure des parties via des boosters et sont classées selon un niveau de rareté. De plus, les cartes sont réservées soit à l’UNSC, soit aux Covenants. Ajoutez à cela le fait que certaines cartes soient réservées à un leader en particulier, vous allez galérer à créer le deck de vos rêves. Heureusement que la boutique est là, mot-dièse : sarcasme.
Penchons-nous un peu plus sur le gameplay en lui-même. Sur une petite carte symétrique avec trois points de contrôle répartis, vous commencez avec des unités de départ différentes selon votre leader et vous devrez vous débrouiller pour contrôler un point de plus que votre adversaire. C’est là que vos cartes entrent dans l’équation.
Halo Poker All Stars
Avec un compteur d’énergie qui monte graduellement, vous pourrez payer le coût d’une des quatre cartes de votre deck pour invoquer l’unité directement sur le terrain, où vous voulez. Si appeler une unité sur votre QG ne donne pas de malus, le fait de la faire débouler en plein milieu du champ de bataille peut être un avantage tactique, mais c’est très risqué en raison du fait qu’elle n’apparaît qu’avec un tiers de sa vie, qui finira par remonter si l’unité n’est pas/plus en combat. À partir de là, il faut essayer d’étoffer son deck et d’utiliser ses cartes de manière intelligente avec un bon vieux système de shi-fu-mi : certaines unités sont meilleures contre l’infanterie, d’autres contre les véhicules, etc… Invoquez les cartes dont vous avez besoin selon les circonstances et en fonction de l’armée adverse.
Une autre manière de prendre l’ascendant est de récupérer avant l’ennemi des largages de points d’énergie qui apparaissent aléatoirement sur la carte, augmentant le taux de génération de vos ressources. Si vous vous concentrez trop sur les points de contrôle, vous risquez vite de vous faire submerger sans trop avoir de moyens de répliquer efficacement. Il arrive très souvent qu’une partie soit pliée d’avance si vous n’arrivez pas à renverser la vapeur rapidement.
Dans les faits et dans le ressenti, c’est très brouillon. Toutes les parties que j’ai faites étaient assez similaires : on prend le premier point de contrôle, on récupère l’énergie au passage et on applique la méthode du ALL IN, tel un Patrick Bruel du char Scorpion. Il est rarement conseillé de séparer son armée, et si une unité tombe sur son contre, elle meurt vite, trop vite, sans que vous ayez vraiment l’occasion de réagir. Vous pourrez, cela dit, envoyer un clampin récupérer des ressources que votre adversaire aurait oubliées. Le secret de la victoire est de savoir comment constituer son armée et saisir les opportunités pour rouler sur l’autre. Mais si vous avez le malheur de perdre le plus gros de vos troupes d’un coup, bonne chance pour remonter, à moins que vous ayez LA super unité qui peut retourner le champ de bataille. Et encore, j’en ai vu qu’une en vingt parties. Les combats semblent aussi avoir un côté aléatoire qu’on ne peut pas trop maîtriser. Et cela est un peu dû, justement, aux cartes qui ne sont qu’au nombre de quatre quand on doit les choisir, et impossible de défausser quand on doit en choisir une. Si vous êtes bloqué avec des cartes trop chères, tant pis pour vous, revoyez votre deck.
À quelques semaines de la sortie, il reste encore pas mal de défauts : une interface peu claire et pensée pour la console, un pathfinding des unités assez bizarre, des bugs dans les commandes, l’interface qui ne réagit pas très bien, et malgré des compétences d’unité qui ajoutent un aspect micro gestion, il manque une certaine profondeur dans les affrontements, à la manière d’un StarCraft II, dont il s’inspire pourtant aisément ; d’où l’idée du ALL IN de tout à l’heure : on a du mal à gérer les unités une par une pour déterminer efficacement qui doit tirer sur qui. On espère avoir les troupes qui vont bien et advienne que pourra.
Les Spartans ne meurent pas, on ne les retrouve plus dans tout ce bordel.
C’est pour ces raisons-là seules que cette bêta manque cruellement d’intérêt. Même si ce mode Blitz est plutôt sympathique, il ne sera pas un argument de vente assez solide pour se procurer le titre. Il reste donc à savoir si un gameplay un peu plus posé – une campagne – ou une meilleure profondeur dans un match classique sauront faire en sorte qu’Halo Wars 2 mérite l’héritage que porte la licence. Les joueurs PC l’attendent au coin de la ruelle de pied ferme, prêts à le tabasser à coups de clavier au moindre faux pas.
Bilan : Moyen
Halo Wars 2 sera disponible le 21 février 2017. La bêta ouverte est disponible via le store Windows 10 jusqu’au 30 janvier.
Vous pouvez précommander Halo Wars 2 sur Xbox One (Amazon).