Test Halo Wars 2 – Master Chief est pas tout seul à s’amuser
Avec un univers aussi développé et aussi fouillé que celui de Halo, le genre de la stratégie était tout trouvé pour un spin-off de la célèbre licence de Microsoft. Après un épisode sympathique sur Xbox 360, le second opus arrive tout juste, compte bien s’aligner sur le marché de la stratégie actuelle et prendre d’assaut le PC au passage.
Test Halo Wars 2 – C’est trois Spartans qui rentrent dans un bar…
Je n’ai pas joué à Halo Wars premier du nom, à mon grand regret. Arriver à rattraper le scénario est un peu compliqué si, en plus, on n’a jamais joué à Halo. Mais pas de panique, je m’occupe de tout. Halo Wars présentait l’histoire du Spirit of Fire, fier bâtiment de l’UNSC au tout début du conflit Covenant. On y suivait donc le capitaine James Cutter et son équipage dans ce nouveau conflit hors-norme, alors que les fans du premier Halo le connaissaient déjà comme bien étant ancré. À la fin du scénario, le Spirit of Fire est perdu dans le sous-espace et dérive sans fin dans les confins de la Voie Lactée.
Halo Wars 2 se déroule 30 ans plus tard. Un signal de détresse vient réveiller l’équipage du Spirit of Fire de son hypersommeil. Ce dernier se trouve alors en orbite autour de l’Arche, lieu important déjà visité par le Master Chief dans Halo 3. Cependant, le monde qu’ils connaissaient a bien changé, puisque la guerre est finie depuis longtemps. Cependant, heureusement que le Capitaine Cutter et sa clique se trouvent dans les environs, puisqu’un groupe rebelle Covenante a pris possession de l’Arche et semble vouloir s’approprier la technologie des Forerunners pour un funeste dessein. Alors incapable de joindre l’UNSC pour prévenir du danger, le Spirit of Fire se lance corps et âme dans une bataille pour la suprématie de l’Arche.
À travers des missions bien scénarisées et des cinématiques pour le moins assez oufs, nous sommes plongés dans l’univers Halo de la meilleure des façons possibles : une compagnie de soldats de l’UNSC rien que pour nous. De plus, le Spirit of Fire a un atout de choix, puisqu’il possède la Red Team : la dernière unité Spartan encore fraîche et prête à combattre, presque aussi badass que Master Chief en personne. Tous les éléments scénaristiques sont bien plus que de simples clins d’œil, apportent réellement une pierre à l’édifice de la diégèse Halo et cela se ressent. Je ne suis moi-même pas un fan pur jus, mais je dois avouer avoir parcouru la campagne avec l’agréable surprise de la trouver assez variée, accompagnée de situations qui ne se répètent pas, de missions avec des mécaniques qui leur sont propres ou encore de boss qui demanderont du sang-froid pour être battus (même si on n’atteint pas le génie d’un Starcraft II). Comptez douze missions de 30 à 45 minutes pour boucler la campagne.
Test Halo Wars 2 – Je fais comme Patrick Bruel, j’applique le All-in
On ne va pas se mentir, la première réserve qu’on pouvait avoir avec Halo Wars 2 (surtout sur PC) est sa prise en main. Jouer à un jeu de stratégie — surtout en temps réel — à la manette est toujours un exercice risqué et compliqué. Soit on se retrouve avec un jeu avec des fonctions limitées et peu intéressantes à cause du support choisi, soit on conserve une expérience riche avec le risque de manquer de doigts sur la manette (Command & Conquer 64, si tu m’entends). Grâce à un bon retour sur Halo Wars, Halo Wars 2 arrive à naviguer entre deux eaux et à allier simplicité et profondeur de jeu.
Halo Wars 2 est un RTS tout ce qu’il y a de plus classique. Mais comme c’est un genre qui se fait rare — surtout dans le grand public —, on ne dira trop rien sur ce point. C’est un jeu à mi-chemin entre un StarCraft et un Dawn Of War : vous contrôlez une base et l’améliorez en construisant des bâtiments, débloquez un arbre de technologie au fur et à mesure de ce développement et accélérez votre évolution en glanant les points de ressources sur la carte, vous obligeant alors à répartir vos troupes pour garantir la suprématie sur le terrain avant de pouvoir achever votre adversaire.
Le choix d’unités est assez varié et large, et propose quelques options tactiques intéressantes et bienvenues. Mais dans l’ensemble, même si le jeu se joue très bien et est agréable, il ne prend absolument aucun risque. De la gestion de la base, à la création d’unités, jusqu’à la recherche technologique, absolument toutes les mécaniques de jeu ont déjà été vues quelque part. On applique la stratégie du pierre-feuille-ciseau dans son choix d’unités et tout roule. Oui, on a toutes les unités emblématiques de la série sous nos ordres. Oui, le jeu est plutôt joli. Oui, voilà des références à l’univers Halo en veux-tu, en voilà. Oui, le marine qui se plaint que quelqu’un lui a mis des trucs chelous dans sa combi est très drôle, mais il est juste dommage qu’une production aussi conséquente et peaufinée n’ait pas rendu service au genre lui-même.
Sur PC, on ressent des stigmates d’un jeu profondément pensé pour la console, malgré un effort ressenti. Outre le fait qu’il manque des outils obligatoires pour tout bon jeu de stratégie, comme des tooltips aidant à la compréhension des mécaniques et des capacités d’unités, ou une possibilité de gérer sa base sans quitter son armée des yeux, le jeu souffre de bugs parfois gênants qui sont toujours liés à l’interface PC : impossible de cliquer sur la mini-carte, disparition de la sélection, un pathfinding aux fraises, etc. Les options et les menus peuvent représenter un véritable calvaire et le jeu a beau se vanter du fait qu’on puisse remapper toutes les actions du jeu, la seule action que je voulais changer ne pouvait pas l’être. J’ai dû aussi chercher pendant 3 minutes la touche sur laquelle je devais appuyer pour montrer les objectifs (c’est F9).
Un point positif à préciser tout de même : si vous possédez une Xbox One, grâce au Xbox Anywhere, vous pouvez jouer sur votre PC ou votre console comme vous le sentez avec le même jeu. Les sauvegardes et progressions sont même partagées.
Test Halo Wars 2 – Master Chief joue à Clash Royale
Le mode multijoueur est à l’image du jeu lui-même : classique. Jouable en 1v1, 2v2 ou 3v3, on choisit sa race entre l’UNSC et les Parias avec le commandant qui définira votre style de jeu via les pouvoirs spéciaux et les unités spécialisées. Assurer le contrôle de la map est primordial pour se développer plus vite et produire plus que l’adversaire. Trois modes de jeux sont disponibles entre un mode annihilation, domination ou bases, où vous devrez contrôler plus de bases que votre adversaire. Et pis woilà.
Si les Terriens et les Covenants ont l’air de s’opposer en tout, les deux races sont malheureusement trop similaires et on retrouve bien trop souvent de simples homologues dans le camp d’en face à quelques exceptions près. On sait que dans l’univers Halo, les belligérants potentiels adaptés pour un jeu de stratégie ne sont pas légion, mais un distinguo aurait pu être plus prononcé dans leur gestion ou dans leur prise en main.
Mais le mode de jeu qui fait mouiller la culotte des marketeux, c’est le mode Blitz qui était en démo bêta ouverte il y a quelques semaines. Le mode Blitz est l’aveu qu’après la vague MOBA, Clash Royale est le futur du RTS… et ça fait froid dans le dos.
Vendu comme un mode de jeu rapide et sans prise de tête, dans le Blitz, vous vous battez dans un mode domination pour garder le contrôle du terrain. Les unités que vous pouvez appeler sur le champ de bataille vous sont proposées sous forme de cartes tirées à partir d’un deck créé par vos soins. À vous donc de créer un deck équilibré et/ou spécialisé selon votre style de jeu. Vos cartes coûtent de l’énergie et vous devrez récupérer les largages aux quatre coins de la map avant votre adversaire pour assouvir un certain avantage et avoir une réserve d’avance. Le mode est finalement plutôt amusant quand on se prend au jeu et qu’on essaie de constituer un deck qui nous ressemble. Mais il y a de quoi être découragé quand l’adversaire tombe sur LA super unité qui renverse le cours du combat.
Évidemment, vous débloquez au fur et à mesure des boosters de cartes pour étoffer votre collection. Rajoutez à cela des cartes exclusives à certains commandants d’une des deux races, et vous allez un peu galérer à avoir la carte qui vous intéresse. Heureusement, la boutique est là pour vous couvrir.
Test Halo Wars 2 – [C’est] Halo, quoi…
Je vais aller en enfer pour cette blague…
Halo Wars 2 est un excellent ajout à la franchise. La campagne rythmée, le multijoueur solide, son gameplay efficace et le mode Blitz en font une valeur sûre pour s’amuser. Cependant, la non-prise de risque de la part de The Creative Assembly est assez déroutante, et surtout saupoudrée de quelques problèmes techniques. Si vous êtes un amoureux de la stratégie, Halo Wars 2 ne sera pas une grande perte pour votre ludothèque. En revanche, si vous êtes curieux et/ou un fan invétéré du Major, le soft sera tout sauf un mauvais achat.
► Points forts
- L’univers Halo.
- Un scénario intéressant et haletant.
- Des cinématiques de gueudins.
- Une action lisible en toutes circonstances.
- Bonne prise en main manette.
- Un choix d’unités riche et varié.
- Mode Blitz plus sympa que prévu.
- Xbox Anywhere fonctionne.
► Points faibles
- Plus classique que Mozart, tu meurs.
- Profondeur abonnée absente.
- Interface PC mi-figue mi-raisin.
- Des ralentissements rapportés sur Xbox One.
- Pathfinding parfois à la rue.
- Encore de la microtransaction…
Les Spartans ne meurent pas… Je les ai juste paumés dans le feu de l’action.
War Legend a bénéficié d’une copie presse PC fournie par l’éditeur de ce jeu.
Vous pouvez vous procurer Halo Wars 2 chez notre sponsor, GoCléCD (PC / Xbox One).
Celui-là je pense que je vais le laisser dans les rayons.merci