Des puzzles games, on pense toujours qu’on en a soupé. Réfléchir, c’est vraiment fatigant, souvent frustrant, mais on y revient toujours. Alors quand il s’agit de mettre plusieurs cerveaux en réseau, c’est plus souvent le bordel que bénéfique. Crises de nerfs et fous rires garantis.
On ne va pas y aller par quatre chemins, Death Squared ne révolutionne absolument rien. Vous contrôlez un espèce de cube-robot qui doit résoudre des énigmes dans divers niveaux. En fait, vous êtes plusieurs cubes-robots… et c’est là que les ennuis commencent.
Déjà sorti sur Steam en début d’année, Death Squared débarque sur Nintendo Switch et compte bien profiter des options de convivialité de la console pour rendre l’expérience aussi agréable que possible. Si vous avez trois potes et quatre Joy-Cons, le jeu se prend en main de manière immédiate, car la seule chose que vous pourrez faire avec votre robot est se déplacer. Vous devrez donc vous coordonner à plusieurs pour arriver au bout du puzzle, et ceci n’est pas une mince affaire, car la moindre erreur symbolise la destruction de l’un des joueurs, et vous devrez tout recommencer. Le jeu ne demande généralement pas de prises de décisions rapides, mais chaque niveau se doit être résolu dans une séquence bien particulière qui prend parfois du temps à saisir, d’autant plus qu’il est difficile de réfléchir quand votes potes vous hurle dessus des instructions contradictoires.
Un niveau de Death Squared comporte plusieurs éléments à identifier comme les manières de mourir : pics, lasers et chutes mortelles sont le pain quotidien des puzzles du jeu, le plus souvent activés par vos amis. En effet, les règles sont établies au départ du niveau et souvent mélangées. Si le but est toujours d’activer les différents interrupteurs en même temps, se déplacer dans le niveau va également déplacer des éléments du décor qui peuvent être votre fin à tous. Par exemple, quand le joueur rouge avance dans une direction, des cubes rouges dans le niveau peuvent également se déplacer en adéquation avec les mouvements du joueur, mais ce dernier pourra les traverser puisqu’ils sont de la même couleur que lui. En fait, un joueur est insensible aux pièges et éléments du décor de la même couleur, et ça devient vite l’embolie cérébrale quand un bot contrôle des pièges qui ne sont pas de la même couleur que la sienne. Le déplacement des joueurs pourra même déplacer les importants interrupteurs.
Le gameplay est donc d’une simplicité enfantine, mais le level design le rend tout de suite brillant. Si les premiers niveaux sont plats, la notion de verticalité arrive vite et il faudra parfois en plus jouer les équilibristes avec ses potes comme au Cirque du Soleil pour arriver à atteindre certaines hauteurs, ce qui échouera telle une tour de Jenga la plupart du temps. Le moindre faux mouvement se paie cash. Si la construction des niveaux est faite en grille, les développeurs ont gardé l’idée sadique de faire les déplacements dans la précision. Comme les règles ne sont pas claires dès le départ sans expérimentation, l’échange entre les joueurs est primordial pour comprendre qui fait quoi. D’ailleurs, expérimentation rime souvent avec échec, il ne faut alors pas se décourager. Profitez-en toujours pour vous foutre de la gueule de votre pote qui vient de tomber vers sa fin.
Le jeu comprend 80 niveaux à deux joueurs et 40 niveaux à quatre, avec une difficulté allant crescendo déjà bien balèze au départ. Death Squared gardera votre canapé au chaud bien longtemps si vous et vos camarades comptez parvenir au bout. De plus, une fois les deux modes terminés, vous débloquerez The Vault : des énigmes supplémentaires avec une difficulté avec un cran encore au dessus.
Vous pouvez jouer seul à Death Squared, mais vous vous retrouverez juste à contrôler deux bots en même temps en switchant à la volée. Pas bien fun sans copain ou copine à engueuler, mais le challenge reste le même. Il est juste dommage que les développeurs n’aient pas fait l’effort de créer un mode de jeu à trois. Si vous n’êtes que trois joueurs, le premier devra juste purger double peine et contrôler deux robots en même temps. Ça dépanne, mais ce n’est pas le coeur du jeu. Il paraitrait qu’il y a une histoire, mais la narration de cette dernière ne se fait qu’en mode un ou deux joueurs avec une conversation débile entre un certain David et son I.A (2001, l’Odysée de l’Espace, toussa toussa). Souvent drôle et bourré de références sur le monde littéraire de la robotique, ça fait marrer les lecteurs d’Asiimov (en bitant l’anglais), mais ça ne va pas plus loin.
Death Squared possède un game design des plus épuré, mais pour le moins efficace. Le puzzle game en coopération ultime depuis Portal 2. Ok, j’exagère un chouia, mais le coeur y est. Il faudra trouver trois potes à qui la réflexion est leur came, mais si vous arrivez à organiser quelques soirées bière/pizzas dans le but de se défoncer les neurones pour prouver que l’union fait la force, Death Squared est fait pour vous (quatre). Avec une difficulté au rendez-vous et quelques scènes absurdes, prévoyez des ruptures de contrats d’amitié et quelques fous rires. Avec un prix tout doux et sans prétention, le soft de SMG Studio peut être un très bon investissement si vous aimez les jeux en local avec vos potes ou si vous cherchez un jeu qui profite à fond des fonctionnalités conviviales de la Switch.
► Points forts
- Gameplay simple et efficace
- Level Design de bonne facture et inspirés
- Pas trop frustrant à comprendre les mécaniques des niveaux
- Du challenge
- Durée de vie
- Drôle au détriment des joueurs
► Points faibles
- Pas de mode trois joueurs
- Direction artistique un peu trop simpliste
- Bande-son inexistante
- Parfois frustrant à cause d’une fausse manipulation
Cerveaux en LAN
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse Nintendo Switch fournie par le développeur de ce jeu.
Death Squared est disponible sur PC, PS4, XB1 et Nintendo Switch.
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