La sortie d’un Mario 3D est toujours un évènement majeur pour Nintendo et les fans du moustachu en salopette bleue. Depuis Super Mario Galaxy 2, voilà 7 ans que Mario n’avait pas eu son titre rien qu’à lui. Si la firme de Kyoto arrive à tirer son épingle du jeu, Super Mario Odyssey pourrait bien être le System Seller qui vendrait des Switch paquebots entiers, achevant le travail de Zelda: Breath of the Wild. Après des mois de teasing de la part de Nintendo, Mario débarque enfin sur nos consoles.
Test Super Mario Odyssey – Sur les chapeaux de roues
Bowser a kidnappé Peach… encore. Cependant, plutôt que de la retenir captive dans son château une énième fois, il compte bien rendre ça de façon permanente avec la pire prison de toutes : le mariage. Évidemment, Mario est sur la brèche et ne compte pas laisser la princesse à la merci de son pire ennemi. Si l’histoire semble se répéter, cette fois, Mario est bel et bien en situation de faiblesse et perd face à Bowser. Ce dernier s’enfuit avec Peach à bord d’un Gallion volant décoré en anticipation de l’”heureux” évènement. Abattu et sa mythique casquette déchirée, Mario ne sait pas comment s’y prendre pour rattraper Bowser. Par le plus heureux des hasards, il fait la connaissance de Cappy, un être issu du pays des Chapeaux qui s’est vu également enlever sa belle, devenue alors la tiare de Peach pour accompagner sa robe de mariée. Bowser serait en train de faire le tour du monde pour récupérer les derniers objets nécessaires à son union avec la princesse. Motivés par un objectif commun, Cappy devient la nouvelle casquette de Mario et les deux compères partent ensemble à la poursuite de Bowser autour du globe, s’aventurant à travers des contrées alors insoupçonnées dans une Odyssée épique de longue haleine.
Cappy devient la nouvelle casquette de Mario et les deux compères partent ensemble à la poursuite de Bowser autour du globe
Super Mario Odyssey est donc une invitation à l’exploration et la découverte, où chaque pays visité est une source perpétuelle d’étonnement et d’émerveillement. S’il est facile de faire écho avec la formule du monde ouvert du dernier Zelda, Odyssey reste un pur jeu Mario où le moustachu a su se réinventer tout en restant fidèle à lui même avec un genre qui semble pourtant dépassé et démodé: le jeu de plateforme. Appel du pied des fans qui regrettent les niveaux ouverts bien foutus de Super Mario 64 (même pour les standards d’aujourd’hui), Odyssey propose au joueur de découvrir différents mondes ouverts afin d’y dénicher tous leurs secrets (parfois atteignables de différentes manières, libres à l’imagination du joueur). Ces niveaux sont très grands, offrent tous leur propre potentiel de gameplay et devront être visités plusieurs fois pour être fouillés de fond en comble. Comme dans les précédents Mario 3D, la progression passe par la collection d’objets qui permettront au vaisseau de Mario d’aller toujours plus loin et de découvrir de nouveaux pays. Les Lunes à collecter pour alimenter l’Odyssée sont soient évident à trouver, parfois bien cachés, souvent des récompenses de challenges bien ardus et occasionnellement un vrai casse-tête à trouver. Si l’histoire principale s’arpente de manière fluide et sans temps mort, il faut compter une grosse trentaine d’heures pour arriver au boss final, à travers une douzaine de pays plus ou moins vastes (dont deux cachés). Si vous êtes un complétionniste et que vous comptez absolument tout trouver et débloquer, multipliez ce temps par trois et les crises de nerfs qui vont avec… car le challenge est de taille.
il faut compter une grosse trentaine d’heures pour arriver au boss final, à travers une douzaine de pays plus ou moins vastes
Niveau technique, le jeu est un pur produit Nintendo : pas de bugs à déplorer et une direction artistique solide qui sert avant tout la jouabilité. Si la résolution est de 900p sur le dock, le framerate de 60FPS est quant à lui solide, que ce soit sur la télé ou en portable. En mode portable, l’écran de la Switch sublime le jeu, malgré quelques concessions sur les ombres, mais rien de méchant voire de notable instinctivement. C’est quand même appréciable de voir un jeu de nos jours qui prône avant tout la fluidité de son expérience avant son rendu “cinématographique”.
Test Super Mario Odyssey – La croisière s’amuse beaucoup trop
Le gameplay de ce nouveau Mario est au premier abord très similaire de ses aînés. Déplacer le moustachu et le faire sauter à travers les niveaux est complètement instinctif et redevient une seconde nature une fois bien pris en main. Le jeu nous frappe de par sa précision et dans le plaisir immédiat que procure l’évolution de Mario dans l’aire de jeu. Faire des roues, triples saltos ou des sauts muraux restent les principaux outils de Mario et ce pour quoi on aime le contrôler. Sa liste de mouvements possibles a même été étoffée de nouvelles capacités avec par exemple la possibilité de se rouler en boule pour dévaler les pentes et arpenter plus rapidement les niveaux ou encore pour se faufiler rapidement dans des trous étroits. De ce côté là, Mario reste Mario et ne réinvente pas la roue, mais il confirme être toujours la Rolls des jeux de plateforme. La précision et la réactivité sont toujours les maîtres mots pour exploiter tout le potentiel de l’ex-plombier et il faudra beaucoup de doigté et de sang froid pour accomplir certaines phases. Même si le jeu oblige le joueur à activer la reconnaissance de mouvement pour exécuter quelques actions en plus, cela ne se ressent pas comme une corvée et ne vous rendra pas ridicule devant votre TV, c’est promis.
Mario reste Mario et ne réinvente pas la roue, mais il confirme être toujours la Rolls des jeux de plateforme
Jouer avec Mario c’est déjà bien, mais avec de nouvelles capacités issues de l’imagination débordante de Nintendo, c’est vachement mieux. C’est ainsi que Super Mario Odyssey introduit Cappy, une sorte d’esprit qui réside dans la casquette de Mario lui conférant alors de nouvelles manières d’arpenter son environnement. Lancer Cappy permettra de frapper les ennemis, récupérer des objets, servir de plateforme temporaire ou activer certains mécanismes. La plus importante de toutes est sans aucun doute la capacité à posséder certains ennemis ou créatures présents dans le niveau et d’exploiter leurs caractéristiques pour progresser dans la collecte de Lunes. C’est vraiment à ce moment-là que Mario Odyssey devient sa propre aventure Mario, comme Mario Sunshine avec son introduction du J.E.T. Le nombre d’objets et de créatures à posséder dans les différents niveaux est très grand, et ces derniers proposent chacun leur propre phase de gameplay unique. Possédez un tank et le jeu se transforme en jeu de shoot ; une Bille Balle peut voler rapidement d’un endroit à un autre ; les Goombas peuvent s’empiler pour atteindre de nouvelles hauteurs et posséder un poisson pourra vous faciliter votre vie sous-marine. Mon chouchou est une chenille qui peut s’étirer en accordéon pour s’accrocher d’une plateforme à une autre, tout en se contorsionnant, alors capable de se faufiler dans des lieux cachés et inaccessibles autrement. Il existe 62 possessions différentes, tout aussi saugrenues que bien pensées, avec la petite moustache qui va avec.
Il existe 62 possessions différentes, tout aussi saugrenues que bien pensées, avec la petite moustache qui va avec.
Test Super Mario Odyssey – Fantastique à tous les niveaux
Les différents pays de Super Mario Odyssey sont aussi surprenants qu’intéressants, avec un level design léché digne de la créativité du studio de Yoshiaki Koizumi. Entre un monde primitif qui rappelle Jurassic Park, le niveau aquatique (miraculeusement réussi) de la Robelle, la vaste étendue du Royaume des sables ou la ville à l’aspect “réaliste” de New Donk City, la variété est au rendez-vous pour les différents environnements de Super Mario Odyssey. Couplé avec les différentes mécaniques de gameplay très nombreuses citées plus haut, Mario Odyssey surprend en permanence et garde le joueur dans un état de découverte et d’apprentissage constant.
Mario Odyssey surprend en permanence et garde le joueur dans un état de découverte et d’apprentissage constant.
Outre l’ambiance qui règne sur les différents mondes, la progression des phases des plateformes et l’exploration du niveau pour dénicher les Lunes fonctionnent en parfaite symbiose, le joueur tentant d’analyser toutes les 5 secondes la marche à suivre tout en essayant de dompter le gameplay afin d’arriver au bout du parcours qui s’offre là lui. Il faut alors associer imagination et exécution pour récupérer les différentes Lunes parfois bien cachées. Il ne faut également pas céder à la crise de nerfs quand on n’arrive pas à percer un secret ou réussir un passage de plateforme où l’on vient de mourir pour la 30e fois, car ça reste du pur Mario. Observer son environnement est tout aussi important qu’y évoluer. Si l’histoire se suit de façon linéaire avec un crochet par chaque monde, Super Mario Odyssey pousse le joueur explorer de lui même. Le fil de l’aventure principale lui fournira les Lunes nécessaires de façon naturelle pour continuer le récit, mais les quelques unes qui lui manqueront devront être découverts par l’exploration, laissant le joueur décider de la marche à suivre. Le mode assisté permet aux moins débrouillards de pouvoir jouer au jeu de façon plus linéaire sans se prendre la tête, mais en aucun cas il ne révèlera la solution complète, réservée pour les gros joueurs.
Si le jeu sait doser avec parcimonie la difficulté pour être stimulant sans être frustrant, Nintendo a dû faire quelques concessions sur certaines mécaniques chères à la série qui auraient noirci le tableau et juste énervé le joueur pour finalement pas grand-chose. Adieu les 1-UP et les vies, le jeu (Odyssey en particulier en tout cas) n’en a pas besoin. Repartir du vaisseau alors que le jeu vous autorise à vous téléporter aux différents points de contrôles des grandes cartes, à quoi bon ? Cela ne veut pas dire que le jeu est plus facile par rapport à l’héritage de la série, car la mort signifie quand même la perte d’une petite partie des pièces récoltées et oblige parfois à refaire des phases de plateformes entières, souvent ardues. Cette décision a dû être difficile à prendre, mais avec le recul, cette mécanique était superflue… pour cet opus en tout cas. Cette décision résume d’ailleurs parfaitement la philosophie de Nintendo autour de son titre star et tente de se concentrer sur l’essentiel : un gameplay robuste, riche, et efficace, et la stimulation du joueur sans le frustrer, le poussant continuellement d’avancer sans le retenir. Même quand on pense avoir saisi les ficèles de la trame scénaristique qui semble bateau à souhait, le jeu nous prend à contrepied en nous soumettant à un évènement imprévu, ce qui rythme intelligemment la narration et la progression, et renforce l’expérience décidément variée de ce Super Mario.
Outre les Lunes à collecter, Mario sera invité à collecter des pièces dorées classiques et de la monnaie unique à chaque monde. Les pièces dorées serviront principalement à vous aider dans la progression du jeu en achetant de la santé ou une Lune à un marchand, ou bien en achetant des indices sur l’emplacement des Lunes du pays actuel (mais jamais comment les atteindre). La deuxième monnaie ne sert pas à la progression du jeu, mais est utilisée pour débloquer des costumes pour Mario (totalement cosmétique) et des souvenirs pour embellir l’Odyssée, attestant du chemin parcouru par Mario. L’aspect collection renforce encore plus l’impression de voyage limite touristique auquel se prête le moustachu.
L’aspect collection renforce encore plus l’impression de voyage limite touristique auquel se prête le moustachu.
C’est là qu’on se rend compte que Super Mario Odyssey est l’ultime hommage à une série chère aux joueurs de jeux vidéo depuis plus de 35 ans. Un Mario ayant perdu sa casquette fétiche qui part à la découverte du monde rempli de références à d’anciens titres, pour aller sauver une princesse Peach sur le point de se marier donne limite dans la rétrospective nostalgique et procure un souffle épique et émerveillé à un titre d’une générosité hors norme. Tout le long de l’aventure, on est facilement ému et fier du travail accompli depuis le début, et la fin du voyage devient un moment autant redouté que convoité.
Tout le long de l’aventure, on est facilement ému et fier du travail accompli depuis le début, et la fin du voyage devient un moment autant redouté que convoité.
Test Super Mario Odyssey – “Le bonheur n’est pas une destination, mais une façon de voyager”
Absolument rien n’est à jeter dans ce Super Mario Odyssey, et en même temps, tout y est : une prise en main immédiate et profonde, un level design pensé au millimètre près, des mécaniques inédites pour la série, accompagnée par un émerveillement et une stimulation de tous les instants. Ce nouveau Mario a eu la même réflexion en profondeur que Zelda: Breath of the Wild : moderniser la série quitte à casser plein de trucs tout en restant fidèle à ses origines bien ancrées. Odyssey invite le joueur à utiliser aussi bien ses compétences avec Mario et Cappy que ses méninges en sondant son environnant puis en expérimentant des choses pour collecter les fameuses Lunes. Ode au voyage et à la découverte tout en étant une rétrospective sur le chemin parcouru par notre moustachu préféré depuis toutes ces années, Super Mario Odyssey est un jeu obligatoire pour toute personne qui clame avoir aimé jouer à un Mario au moins une fois dans leur vie. Le jeu ne prend jamais le joueur pour un imbécile et l’invite toujours à aller de l’avant, aussi bien pour les néophytes que pour les acharnés du stick. Un must pour tout fan de Nintendo qui se respecte, cela va de soi.
► Points forts
- Jouabilité fluide et aux petits oignons
- Pas de ralentissements
- Pas de bugs
- Les capacités de Cappy très riches
- Une variété dans le gameplay hors-norme
- Un level design stimulant
- Le joueur apprend constamment
- Un nombre de secrets hallucinant
- Très exigeant quand joué sérieusement
- Pas frustrant
- L’aspect tourisme qui imprègne réellement le ressenti du jeu
- La musique qui sait se taire pour laisser le jeu respirer l’aventure
- Le thème principal (♪ you know that you’re my superstar ♫)
► Points faibles
- Des boss intéressants, mais parfois trop faciles
- On aurait aimé du 1080p en mode télé (mais le 60FPS c’est mieux, hein ?)
- Satoru Iwata aurait aimé voir ça
- Rien d’autre… vraiment
Super Mario/20
Super Mario Odyssey sera disponible le 27 octobre 2017 sur Nintendo Switch.
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super merci du test