Marvel’s Punisher – La série qui surplombait tout le MCU
Nouveau venu dans les séries Marvel Netflix depuis le 17 Novembre dernier, cette série fait suite à la seconde saison de Marvel’s Daredevil et a été créée par Steve Lightfoot. Jusqu’à présent il était plutôt Scénariste sur Narcos ou Hannibal mais avec Marvel’s Punisher, il est Showrunner pour la première fois. Pour cette 4ème itération du Punisher, le rôle de Franck Castle est tenu par Jon Bernthal, acteur en pleine ascension depuis son rôle de Shane dans les 2 premières saison de The Walking Dead.
Retour à la maison
Franck Castle est un ancien Marine américain qui a servit en Afghanistan. Il finit par renoncer à l’armé pour revenir vivre avec sa femme, sa fille et son fils. Lors d’un Pic Nic dominicale, ils se retrouvent, lui et sa famille, au milieu d’un règlement de compte de gang. Sa famille se fait tuer et lui est laissé pour mort. Il décide de retrouver toutes les personnes impliquées dans cette fusillade et de les exécuter. C’est à ce moment qu’il rencontre le Diable de Hell’s Kitchen dans la saison 2 de Daredevil. Au cours de sa vendetta, il apprend que cette fusillade n’était peut être pas un hasard et que sa famille serait morte pour l’atteindre lui.
Un homme brisé
Franck Castle maintenant Baptisé le Punisher finit sa vendetta en assassinant les derniers responsables de la mort de sa famille. Puis il décide de se retirer. Seul, Ravagé par la guerre et la perte de sa famille il passe son temps dans une entreprise de démolition en espérant évacuer toute sa rancœur. Le monde le croyant mort, il bénéficie d’un certain anonymat mais alors qu’il aide un collègue de travail entraîné dans un cambriolage d’un mafieux local, Franck Castle se fait repérer par un Hacker qui porte le nom de Micro.
Son passé va finir par le rattraper puisque Micro et lui sont lié par une opération secrète à laquelle Franck a participé en Afghanistan. Et les meneurs de cette opération sont les vrais responsables de la mort de la famille de Castle. Lui et Micro vont donc travailler ensemble pour les faire tomber. “à une condition, Ils crèvent” Le Punisher est de retour.
“”À une condition, Ils crèvent¨.” Le Punisher est de retour”
Marvel Netflix
En créant le MCU, Marvel a également décidé de développer tout un pan de son univers Cinéma en série Télé. Cela a commencé en 2013 avec Marvel’s Agent of Shield diffusé par ABC. En 2015 Ils développent sur Netflix tout un arc lié directement entre eux en commençant par Daredevil. Et après Daredevil arriva Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist pour former les Defenders, une sorte d’équipe à la Avengers mais composé de Justicier des rues. Pourquoi vous parler de tout ça? Et bien parce qu’à la base, le Punisher n’était pas prévu au programme de Marvel. Ce n’est que lors de la seconde saison de Daredevil qu’ils ont intégré ce personnage. Et c’est suite à la prestation de Jon Bernthal en Franck Castle et le retour positif du public qu’ils se sont attelés à ce projet. Comme quoi parfois, la création de bon projet ne tient qu’à un concours de circonstance. Et une commande peut s’avérer être une oeuvre intéressante et à part entière.
“Parfois, la création de bon projet ne tient qu’à un concours de circonstance”
Un scénario dense
Je me suis concentré sur Franck Castle dans le résumé mais la série suit plusieurs personnages. On apprend à connaitre le personnage de Micro et ce qui lui est arrivé. On suit également une agent de la sécurité intérieur qui enquête sur le meurtre d’un policier afghan, un ami de Castle qui mène un groupe de discussion d’ancien combattant, un jeune ancien combattant traumatisé par la guerre, la famille de Micro qui vie en le croyant décédé et Karen Page, une journaliste ex-copine de Daredevil, qui aide Franck. Tout ces personnages s’entremêlent et les problématiques de chacun se résolvent en se croisant. Ce n’est évidement pas la première série à faire cela mais elle le fait très bien et surtout bien mieux que ces prédécesseurs de Marvel Netflix qui avait des intrigues tout de même bien plus simple.
Les personnages sont tous intéressant et surtout touchant, on est vraiment impliqué émotionnellement avec eux et cela grâce à une excellente mise en scène.
Une réalisation au service de l’émotion et du sens
Un réalisateur qu’est ce que c’est? C’est quelqu’un qui nous raconte une histoire et qui nous transmet des émotions au service d’une vision du monde. Là, on est complètement dans ce cas de figure et cela est fait avec une justesse tel que j’en ai été émus à de nombreuses reprises. Parfois, la situation psychologique du personnage est résumée en un plan. Pas besoin de monologue pompeux pour comprendre la solitude et la détresse de Franck Castle, Non, il est cadré en bas avec souvent un mur vide et froid derrière lui qui prend les 3/4 de l’image.
Et des exemples comme ça, il y’en a à la pelle, que ce soit pour décrire les personnages ou encore les rapports de force entre les personnages. La construction des plans de cette série est tout bonnement excellente. On sent bien que rien n’est laissé au hasard, tout a du sens et ça donne un impact aux scènes. Là encore, les séries Marvel Netflix étaient dans ce moule là, mais pour le Punisher c’est encore une fois très bien exécuté. On alterne phase d’enquête, de complot, d’approfondissement des personnages et des scènes d’actions, sans que l’on soit perdu. Ils prennent le temps de se poser calmement, d’exposer les situations et cela rend les scènes d’action d’autant plus dynamique. Les scènes de complot et d’enquête donnent aussi plus d’enjeux au scènes d’actions. L’enjeu ? Vous savez, c’est ce truc dont les films Marvel sont dépourvus ? Ce truc qui vous fait dire “Mince, Mais est ce que le personnage va s’en sortir? Mais si il n’y arrive pas, ça va avoir des conséquences!” Des conséquences, sur les personnages et leurs environnements voir au delà.
“L’enjeu? Vous savez, c’est ce truc dont les films Marvel sont dépourvu?”
Une série anti-militaire
Alors là, on entre dans le vif du sujet. Cette série parle de la guerre, la guerre sale, celle qu’on ne voit pas. On nous montre les dégâts que la guerre fait à ceux qui la font. Le sujet principale, c’est les traumatismes de guerre comme dans Rambo en son temps. Quasiment tous les personnages sont liés à la guerre. Que ce soit dans le renseignement, sur le terrain, le commandement, toutes les personnes impliquées y passent, pour toutes les raisons, le patriotisme, une recherche d’accomplissement personnel. Les conclusions pour ces personnages sont parfois positives, certaines sont malheureusement beaucoup plus dramatiques. Et la conclusion de la série, le dernier plan est assez criant de vérité. Et aussi émouvant. La force du propos est d’autant plus appuyée puisque la série nous met tout de même directement face à de la violence et des scènes d’action. Mais ce n’est pas de la violence gratuite et complaisante. C’est une violence brutale et sale qui sert le propos.
“Les dégâts que la guerre fait à ceux qui la font”
Le débat du Second amendement
En discutant de la série avec quelqu’un, ce dernier a émis la critique suivante: La série ne parle pas du tout de la légalisation des armes aux Etats Unis. À cela, je souhaiterais dire oui mais non. Certes ce n’est pas le propos principal de la série mais dire qu’elle n’en parle pas, ce n’est pas vrai. Chez nous le port d’armes est extrêmement réglementé. Mais aux États-Unis, c’est dans leur constitution, c’est un droit et on peut même dire que c’est culturel, alors gardons nous de tout jugement à leur égard. Il y’a un passage de l’histoire qui concerne un sénateur qui milite contre le second amendement de la constitution américaine. Celui-ci est menacé par un terroriste et, ironiquement, il fait donc appel à une société de défense privée. Non, la série ne milite pas contre ce second amendement mais elle soulève en revanche la complexité et le paradoxe de la situation. Le port d’arme pose un problème de sécurité. Ce sont aux institutions de défendre les populations mais les institutions ne parviennent pas à le faire pleinement, le port d’arme est donc une sécurité pour les populations.
“Non, la série ne milite pas contre ce second amendement mais elle soulève en revanche la complexité et le paradoxe de la situation.”
La meilleure série Marvel? La meilleure histoire du MCU?
J’aimerais trouver des défauts à cette série mais je n’y arrive pas. Allez, Il y a parfois des effets spéciaux qui sont bancales mais bon, il y en a tellement peu que c’est vraiment pinailler. Je vais aussi profiter de cette conclusion pour vous parler de l’excellente bande son de Brian Tyler que j’apprécie énormément pour son travail sur Assassin’s Creed IV : Black Flag (Et pourtant dieu sait que je déteste ce jeu). Également des mentions spéciales à Jon Bernthal évidement mais aussi Daniel Webber. Les autres acteurs sont aussi excellents mais je trouve que ces deux là sortent du lot. Cette série est clairement au dessus de tout ce qu’à fait Marvel jusqu’à maintenant. Elle n’en fait pas trop, elle est juste, et son propos est mature et intelligent. Si vous n’aimez pas les histoires de Super héros, foncez. Si vous aimez Marvel ? Allez-y et laissez vous surprendre. Si vous aimez le Punisher, et bien normalement vous avez déjà vu cette série 3 fois (au moins !). Il s’agit de la meilleur adaptation du personnage. Ce n’était certes pas compliqué (vu l’état des 3 autres films) mais le faire avec autant de brio, ce n’était pas évident. Bravo.
Avec Dark c’est la série du moment !