Crytek(Far Cry, Crysis, Ryse: Son of Rome…) attaque Star Citizen et son studio CIG pour rupture de contrat et utilisation frauduleuse du CryEngine.
Attaque désespérée
On peut le dire, ça ne va pas très fort pour Crytek en ce moment. Après être passé à deux doigts de la faillite, Crytek avait su se redresser en vendant les codes sources du CryEngine à Amazon, qui l’a ensuite transformé en Lumberyard. Le destin de la boîte allemande repose désormais sur Hunt: Showdown, qui devrait rentrer en accès anticipé sous peu. En attendant, Crytek attaque son ancien partenaire Cloud Imperium Games pour une rupture de contrat et réclame des dommages et intérêts ainsi qu’une partie des profits de CIG. Les chefs d’accusation sont les suivants :
- La licence du CryEngine a été accordée pour développer Star Citizen, et non un deuxième jeu [Squadron 42, la campagne solo]
- Les logos Crytek/CryEngine ont été enlevés du jeu, ce qui faisait partie d’une négociation du prix de la licence.
- CIG utilise désormais Lumberyard, ce qui constitue également une violation du contrat pour utilisation du CryEngine de façon exclusive.
- CIG avait accepté de fournir des corrections de bugs à Crytek en travaillant sur le moteur du jeu.
- CIG aurait diffusé du code source appartenant à Crytek à des partenaires non autorisés et en les montrant explicitement sur internet [comme l’émission Bugsmashers, où un développeur montre étape par étape la correction d’un bug en particulier].
Ça fait beaucoup et Crytek a raison d’être sur les dents. Si les chefs d’accusation sont plutôt recevables et compréhensibles, il est étrange que Crytek ne se réveille que maintenant, puisque Star Citizen est passé intégralement sur Lumberyard depuis l’année dernière, et qu’Erin Roberts (frère de Chris Roberts, créateur du jeu et de Wing Commander) a annoncé en 2014 que cela était plus qu’un partenariat et que les codes du moteur leur appartenait. Par-dessus le marché, tout le code source utilisé actuellement par CIG est certes similaire au CryEngine (puisque Lumberyard est un fork de ce dernier), mais tous les droits appartiennent à Amazon, qui a de toute façon mis à disposition gratuitement le moteur. Sinon, Crytek aurait dû être un partenaire privilégié pour le développement de Star Citizen (beaucoup d’employés de Crytek ont rejoint ci-après la fermeture de ses divers studios à l’international) et c’est donc tout naturel que ce dernier se sente floué quand sont principal client s’enfuit alors que tout allait mal.
De son côté, Cloud Imperium Games a déclaré être conscient de la plainte déposée par Crytek et que le studio de Chris Roberts se défendra bec et ongle en jugeant l’accusation d’être “sans réels fondements”. Étant donné que le budget de Star Citizen vient uniquement des fans et que le total approche des 180 millions de dollars de dons, CIG compte bien à ce que les frais dépensés pour le procès soient intégralement remboursés s’ils trouvent gain de cause.
Trailer de Squadron 42, campagne solo de Star Citizen avec Gary Oldman
Star Citizen est disponible en accès anticipé sur PC.