Largement inspiré par le manga/anime Shingeki no Kyojin (L’Attaque des Titans) dont on ne présente plus le succès, Extinction se veut être ce jeu un peu sorti de nulle part souhaitant imposer sa patte sur une thématique populaire. Les titans tout nus aux sourires ravageurs laissent place ici à de gigantesques ogres tout équipés et nous avons comme seule ligne de défense un héros bondisseur à l’épée flamboyante. Résultat des courses ? Ils auraient peut-être gagné à être à poil…
Entre l’ogre et le troll, il n’y a qu’un jeu
Développé par Iron Galaxy, Extinction présente une histoire qui prend place dans un monde fantaisiste où l’humanité se déchire depuis plusieurs générations. Comme pour lui dire qu’elle ne le fait pas assez bien, des ennemis des temps anciens — AKA ogres de plus de 50 m de haut — nommés les Ravenii débarquent afin d’exterminer à l’espèce humaine. C’est ici que l’on intervient, en incarnant Avil, dernier représentant des Sentinelles, un ancien ordre de guerriers qui avait combattu les monstres jadis.
Un scénario fantasy minimaliste au possible qui ne viendra pas vraiment s’enrichir au fil de l’avancée du jeu. On a néanmoins le droit à quelques cinématiques à l’aspect comics prenant, mais elles ne sont qu’une poignée dans ce terrain vague scénaristique. Ce qu’il faudra retenir c’est que nous sommes le héros, qu’il y a des méchants à tuer et des civils à sauver. Tous les ingrédients du jeu typé arcade qui nous lassent au bout d’une heure sont réunis.
Malheureusement, la simplicité du scénario reflète l’essence même du titre. Que ce soit tout au long des sept chapitres de la campagne ou des trois modes de jeu annexes, secourir des civils et tuer du Ravenii se trouve être la seule chose que l’on fera. On se retrouve ainsi coincé avec un seul et unique gameplay et pas des meilleurs.
Quand on n’a pas de technique, il faut y aller à la zob
Extinction, c’est un peu le rejeton incestueux de Shadow of The Colossus, God of War et Attack on Titan — parce que oui il fallait être trois pour le concevoir celui-là. Le titre reprend des éléments de gameplay de ces trois œuvres, avec comme résultat un mélange parfaitement indigeste.
Que l’on soit clair tout de suite : peu importe le mode de jeu, les parties se déroulent EXACTEMENT de la même manière. Pas une once de divergence dans la gestion du gameplay. L’idée est de faire du score et c’est tout. Les maigres différences sont par exemple l’impossibilité de revenir à la vie pour le mode Extinction ou encore un mode permettant d’effectuer un score une seule fois par jour ; autant dire qu’il y a dû avoir du brainstorming de malade dans les coulisses.
Extinction, c’est un peu le rejeton incestueux de Shadow of The Colossus, God of War et Attack on Titan.
Le but se veut simple et on le devine plutôt vite : il faut tuer les gros méchants ogres. Mais abattre un Ravenii ne peut se faire immédiatement. Il faudra charger sa lame en énergie afin d’être en mesure de porter le coup fatal aux géants. Sauver des civils, tuer les sbires (nommés les « chacals ») au sol ou encore démembrer un Ravenii sont autant d’actions à notre disposition pour y parvenir. Le hic ? Les combats au sol s’avèrent dénués de tout intérêt. On matraque la même touche encore et encore — les quelques possibilités de combo n’apportent rien si ce n’est une (très) vague impression de variété. Venir à la rescousse des habitants se transforme alors très vite en une expérience douloureuse et on se contentera de charcuter de l’ogre à la volée pour arriver à nos fins.
Mention spéciale à la caméra parfaitement désastreuse qui vient à biaiser la difficulté du titre.
Au fil de l’aventure, il est possible de débloquer diverses compétences qui viendront améliorer ce bon vieux Avil. Toutefois, la monotonie extrême des combats (au sol surtout) vous fera vite oublier une grande partie d’entre elles.
Le bestiaire n’ira pas non plus alléger cette lourdeur que le titre s’efforce de nous faire ressentir. Pas plus de cinq chacals dont l’unique différence (hormis l’apparence) s’avère être le nombre de points de vie. Les Ravenii se distinguent essentiellement par leur armure, plus ou moins difficile à détruire au fil de la progression.
Mention spéciale à la caméra parfaitement désastreuse qui vient à biaiser la difficulté du titre. Si les combats au sol n’offrent aucun challenge, les affrontements se déroulant dans les airs/sur les ogres s’avèrent souvent chaotiques. On passe alors plus de temps à se prendre des baffes cosmiques et à rester coincé sous l’aisselle d’un colosse.
Ravenii, ça sonne un peu comme ravioli non ?
Avec ce type de thématique, on s’attend en général à ce que la vue de tels monstres crée la panique au sein des villes. Un sentiment d’effroi atomisé par une absence presque totale de vie. Très peu d’efforts ont été fournis pour dépeindre la peur face à ces ogres géants.
Les habitants s’agglutinent autour de cristaux que l’on utilise pour les téléporter en lieu sûr. Là où ça devient cocasse, c’est lorsque l’on s’aperçoit que ces charmants habitants préfèrent patienter gentiment les bras levés plutôt que de prendre leurs jambes à leur cou à l’approche d’un monstre de 50m de haut.
Il n’y a pas que du côté gameplay qu’Extinction patauge. Du point de vue visuel, ce dernier apparaît très paresseux. Si l’aspect coloré à la touche légèrement BD est agréable à l’œil, les décors sont peu inspirés voire vides en dehors des villes. Le rendu globale laisse à penser qu’il s’agit d’un jeu PS3 remaster de piètre qualité, surtout si l’on regarde de plus près l’herbe et le feuillage.
On regrette l’absence de piste à l’allure épique transportant la ferveur des combats face aux géants.
Pire encore, malgré ses défaillances visuelles évidentes, le titre n’est pas exempt de baisse de framerate. Un constat flagrant lorsque les colosses dégomment les bâtiments. La destruction de ces derniers apparaît d’ailleurs particulièrement saccadée.
Du côté bande-son, celle-ci se veut assez discrète. Si elle n’est pas foncièrement mauvaise, on regrette l’absence de piste à l’allure épique transportant la ferveur des combats face aux géants. Étant donné la principale œuvre dont le titre s’inspire, il y avait tout de même de quoi s’en donner à cœur joie sur ce plan.
Du coup ça nous renvoie à notre propre utilité : l’Homme face à l’Absurde !
S’en suit alors une répétitivité vomitive à travers les méandres abyssaux d’une œuvre sans saveur.
Extinction est un amas d’idées intéressantes concrétisées avec la précision et la grâce d’un troupeau de rhinocéros. Abattre des ogres géants en armure tout en essayant de sauver la population donnait une base solide, mais se retrouve exploitée avec une infinie paresse. En seulement une heure de jeu, le titre d’Iron Galaxy n’a déjà plus rien à offrir. S’en suit alors une répétitivité vomitive à travers les méandres abyssaux d’une œuvre sans saveur.
Le gameplay proposé a un goût amer, les personnages possèdent le charisme d’une huître au milieu d’un scénario décousu et inintéressant. La difficulté apparaît parfois inexistante, parfois ingérable — merci la caméra — le tout accablé par une extrême monotonie. Les quelques scènes animées et le dynamisme du héros ne suffisent pas à sauver la mise. Cerise sur le gâteau, c’est la somme de 60 € qu’il faudra débourser pour mettre la main sur cette pépite de la honte.
Au final, un nom bien choisi pour un jeu qui ne parvient qu’à une seule chose : faire disparaître toute envie de jouer.
► Points forts
- Un héros dynamique
- De jolies cinématiques animées
- Gigantisme bien amené
- On arrive à s’amuser les premières minutes
► Points faibles
- Une répétitivité sans commune mesure
- Où ça un scénario ?
- Pitoyable en terme de contenu
- Caméra abominable
- Gameplay bancal
- Combats au sol mortellement ennuyeux
- Techniquement dépassé
- Modes de jeu annexe sans intérêts
- Courbe de difficulté en montagne russe
- Environnements vides
- Des baisses de framerate à déplorer
- 60 € ? Vraiment ?
- La liste des points faibles est plus longue que le jeu
Cassius Durifto-kun
La qualite est effectivement en voie d’Exctinction, comme la sincerité et l’exigence d’ailleurs.