Dans une interview, Hideo Kojima partage son processus créatif autour des personnages de Death Stranding, et assure qu’il n’essaie pas de légitimer le jeu vidéo aux yeux du grand public en embauchant un casting cinq étoiles.
Va dire ça à David Hayter
C’est vrai que depuis Metal Gears Solid 5, en passant par l’annonce du mort-né Silent Hills, Kojima-san s’est pris de passion pour les acteurs d’Hollywood. Si Norman Reedus et Guillermo Del Toro reviennent pour Death Stranding, ils ont vite été rejoints par Mads Mikkelsen (Hannibal), Lindsay Wagner (Super Jaimie) et notre Léa Seydoux nationale (La Vie d’Adèle).
Du coup, la question que s’est posée The Telegraph était de savoir si Hideo Kojima n’essayait pas, en plus de créer une oeuvre bien moins accessible que la moyenne des jeux du marché, de légitimer le jeu vidéo en tant que média à part entière pour les yeux du grand public. On pourrait très bien se passer d’un casting pareil et se contenter de faire des jeux comme on sait si bien le faire depuis un moment, mais non, il fallait des grosses pointures.
Dans une interview avec le journal britannique lors d’une rencontre à l’E3 2018, où le studio a dévoilé (rapidement) les premières phases de gameplay de Death Stranding, le créateur s’explique :
Ce n’est pas du tout mon but. Le développement est quelque chose qui prend beaucoup d’énergie et requiert énormément de temps, et c’est quelque chose où vous investissez votre vie entière dedans. Je suis sûr que c’est la même chose pour créer un film, mais quand vous vous investissez autant, vous ne vous souciez pas trop de savoir quels acteurs vendent ou s’ils sont connus. Pour moi, c’était plus une question de travailler avec des personnes auxquelles je fais confiance et avec qui j’aime travailler.
À l’époque, il n’y avait pas d’acteurs. Nous créions des personnages du néant comme dans l’animation. Dans mon cas, voilà 32 ans que je fais des jeux, et la technologie actuellement me permet de créer ce que je veux avec une validité de 100%. Mais ce n’est pas réellement intéressant, car ça n’a pas d’élément analogique, ce n’est pas organique, ça n’a pas d’élément vivant. Par exemple, si je dis à Norman [Reedus] de s’assoir là-bas, il pourrait dire non, et penserait que ça serait mieux s’il s’assoit là-bas. Du coup, on fait comme ça et on regarde ce que cela donne.
Je veux avoir le genre de réaction chimique qui survient quand on utilise ces acteurs, créer le jeu et développer le jeu ensemble. Travailler avec Norman, Mads, Lindsay ou Léa — ils ont tous énormément contribué et ont eu des tonnes d’idées. Particulièrement Mads : il est le gars qui prenait parfois le contrôle du plateau.
En voyant les trailers de Death Stranding, il est clair que les acteurs apportent quelque chose à l’oeuvre (surtout ce plan dérangeant de Léa Seydoux qui mange une sorte de chenille sans sourciller). Étant donné que l’on ne sait toujours pas grand-chose du titre depuis son annonce en 2016 — et ce, malgré quelques trailers et vidéos —, on laisse le maître bosser et on verra bien ce qu’il en sortira… quand ça sortira.
Death Stranding est une exclusivité PS4 qui sortira à une date encore inconnue.