Le game director historique de Super Smash Bros. a indiqué dans une interview que l’aspect compétitif de haut niveau ne l’intéressait pas. Il pense d’abord au côté ludique du jeu avant son potentiel eSportif.
Y a pas que Fox dans la vie
Avec l’annonce de Super Smash Bros. Ultimate, la réaction des joueurs était assez diversifiée. D’un côté, il y avait les fans de Nintendo qui étaient juste contents de pouvoir jouer à la bagarre avec tout plein de héros de jeux vidéo ; de l’autre il y a les types qui sont restés bloqués en 2001 qui ne jureront que par Smash Melee et pour qui un nouvel épisode sera toujours “moins bien”.
Cependant, si l’épisode sur Wii U était déjà plus technique à haut niveau que l’épisode Brawl sur Wii, considéré comme un épisode vraiment tout public, certains pros avaient toujours du mal à franchir le cap. Il existe encore bien plus de compétitions autour de Smash Bros. Melee que de Smash 4 (quand même présent à l’EVO 2018).
Pourtant, une lueur d’espoir a surgi pendant le Nintendo Direct de l’E3 2018. Pendant les longues 25 minutes de présentation de Super Smash Bros. Ultimate où chaque détail de gameplay était décortiqué, le jeu semblait avoir gagné en vélocité et en mécaniques de jeu, ce qui fut confirmé par le championnat d’exhibition lors du salon. Les fans de Melee pouvaient alors commencer à se projeter — toujours en jouant toujours les 3 mêmes personnages parmi les presque 70 disponibles. On reste monomaniaque.
Soyons raisonnables
Du coup, les plus gros joueurs de Smash réclament “humblement” à ce que le dynamisme d’Ultimate se rapproche le plus possible de la vitesse et du style de jeu agressif de Smash Melee. Interrogé par les Washington Post à l’E3 2018, Masahiro Sakurai, game director perfectionniste historique de la série, donne sont point de vue sur le sujet :
Quand on parle d’audience, je ne pense pas vraiment à l’audience en soi. En fin de compte, le but d’un jeu consiste à jouer. Mais si nous nous concentrons trop sur les joueurs de haut niveau, alors le jeu glisse un peu trop vers le plan technique.
Quand le journal parle carrément d’eSport et de compétitions à Sakurai, il lui demande pourquoi Nintendo ne pousse pas plus les compétitions comme d’autres éditeurs le font, malgré un jeu à fort potentiel compétitif :
La philosophie [derrière les compétitions] ne s’aligne pas très bien avec celle de Nintendo dans la mesure où certains de ces joueurs jouent pour de l’argent. […] Cela ne coïncide pas avec la vision de Nintendo sur ce que les jeux devraient être.
Pourtant, Nintendo n’est pas contre la compétition. Il aide souvent financièrement quelques événements à se former autour de ses jeux. La firme de Kyoto n’est simplement pas à l’aise avec l’univers eSportif professionnel. Il est juste hors de question de négliger une part de la commaunté au détriment d’une autre, surtout quand celle-ci est majoritaire.
Laisse ton frère gagner un peu !
Bien sûr, la plupart des jeux Nintendo multijoueurs ont toujours eu cette vision du “facile à jouer, difficile à maîtriser”, mais il faut poser une limite raisonnable.
Je pense que beaucoup de joueurs de Melee adorent Melee. Mais en même temps, je pense que beaucoup de joueurs ont abandonné Melee parce qu’il était trop technique et parce qu’ils ne pouvaient pas suivre. […] Je pense qu’un jeu devrait vraiment se concentrer sur son public cible.
En attendant, la réaction des fans de Melee ne s’est pas fait attendre et les foyers de communauté accusent déjà une “casualisation” de la licence sur les propos de Sakurai hors de leur contexte.
L’article finit sur une note positive tout de même pour la scène eSportive. Si le jeu reste intéressant à jouer, il faudra juste que les supporters Ultra de Melee fassent un petit effort. Reggie Fils-Aimé avait même lâché un petit mot à cet égard à la division eSport d’ESPN, pendant l’E3 2018 :
Notre futur espoir avec [Super Smash Bros. Ultimate] est que nous adorions voir le jeu comme une nouvelle définition de Smash Bros à travers la scène compétitive.
Super Smash Bros. Ultimate sortira le 7 décembre 2018 sur Nintendo Switch.