Il est celui qui a démocratisé le genre et il est celui que le genre est en train d’enterrer. Le chemin vers la chute de PUBG est parsemé de bourdes et de concurrents féroces qui auront tôt fait de festoyer sur son corps encore chaud.
Battle royale à un joueur
Le 23 mars 2017, par un beau matin hivernal, PUBG pointe le bout de son petit nez mal optimisé. Le monde ignore alors qu’il regarde le prochain raz-de-marée du jeu vidéo. Celui-là même qui amènera la première réelle nouveauté dans Call of Duty et Battlefield depuis un bon siècle bien tassé. L’univers vidéoludique vient pourtant d’accueillir en son sein la démocratisation du battle royale.
Il est bien question de démocratisation, d’une part parce qu’avant lui, The Culling a été le premier jeu battle royale à part entière ; d’autre part parce que quand on culmine à trois millions de joueurs simultanés, je crois que le mot “démocratisation” est plutôt approprié.
Battle royale, c’est quoi ? Prenez une centaine de troufions, collez-les à poil sur une carte dont la surface jouable se rétrécit régulièrement et vous avez un battle royale. Le concept est simple, mais c’est bien souvent ce qui fonctionne le mieux, vous en conviendrez j’en suis sûr.
Au moment où PUBG arrive dans l’arène, elle est relativement déserte et le peu de concurrents est rongé par les bugs et avaries. Autrement dit, même les services municipaux les plus appliqués ne font pas de meilleurs boulevards.
Brendan stagne
Le souci, c’est que PUBG a foiré sa progression. Ce boulevard, PUBG Corp. l’a utilisé pour amener quelques armes, optimiser un peu et créer de nouvelles cartes.
Entre temps, des concurrents sérieux ont compris tout l’intérêt du battle royale et se sont mis à sortir leur propre vision du concept.
À ce moment-là, PUBG est tout fier de proposer des parties qui sont tout simplement jouables, par opposition aux débuts qui comprenaient rollbacks et autres déconnexions. Fortnite – car c’est bien de là que vient la principale menace -, quant à lui, propose des graphismes léchés, très peu de bugs sinon aucun et des parties ultra dynamiques. Enfin je ne sais pas c’est comme si on avait d’un côté un bébé tout fier de se tenir sur ses deux jambes pour la toute première fois et de l’autre un bébé qui en plus d’avoir appris à faire du vélo peut aller chercher le pain en voiture.
Il ne s’agit pas de dire “tel jeu est mieux”, mais il faut avouer que PUBG est parti avec un handicap majeur : son code écrit avec le postérieur, raison pour laquelle il est en train d’être refondu. Et au lieu de rectifier le tir immédiatement avec les dizaines de millions de dollars engrangés, les types se sont dit que ça serait une bonne idée de proposer une nouvelle carte, quitte à ce qu’elle soit médiocre. Ainsi fut créée Miramar.
Plus si beau gosse que ça
À côté de cela, de nouveaux prétendants arrivent et bientôt Battlefield ainsi que Call of Duty auront leur mode battle royale. Comment PUBG espère-t-il tenir face à cela ? Loin des sourires enthousiastes des débuts, Brendan Greene affiche maintenant la mine d’un chaton sur le point d’être piqué. Même dans ses propos, on le sent, il n’y croit plus tellement.
Tout le problème, c’est qu’au lieu de se concentrer sur les fondations branlantes, les développeurs se sont contentés de construire des murs et des étages, pour donner aux gens l’envie d’aller plus loin, de revenir sur PUBG. Vous étiez tout seuls sur le boulevard les gars, vous n’aviez aucun effort à faire pour que les gens reviennent. Si vous avez l’impression que la phrase précédente peut s’appliquer à un dealer de drogue, c’est totalement justifié ; car PUBG était un titre très addictif malgré ses défauts. Malgré tout, que se passe-t-il quand on ne revoit pas sa copie au propre et que de meilleurs élèves débarquent avec la leur, toute propre ? On est envoyé au coin. C’est exactement ce qui est en train d’arriver à PUBG.
Et PUBG Corp. ne s’arrête pas là. Quitte à se foirer sur la vision du développement, autant se tartiner d’excréments en public – oui, PUBG, c’est un peu le papy gâteux qui a le cerveau qui fout le camp avant lui. L’entreprise a donc décidé en toute nonchalance de porter plainte contre Epic Games pour avoir copié le concept de battle royale. Tiens c’est marrant, Daybreak ou Xaviant n’ont pas porté plainte contre PUBG Corp. Un oubli, à n’en point douter ! Même si la plainte a été retirée (PUBG Corp. continue néanmoins de poursuivre d’autres BR en justice), elle a eu pour effet de ternir sérieusement l’image de la boîte coréenne, qui a tout de même la prétention de vouloir monopoliser un sous-genre.
À côté de cela, quelque temps après une polémique des loot boxes bien sentie et avec un jeu qui pourrait toujours bénéficier de l’argent gagné d’une bien meilleure manière, PUBG Corp., les deux pieds dans le purin, annonce fièrement des loot boxes cosmétiques déblocables uniquement moyennant finance. Un petit peu plus tard, tant qu’à faire, est annoncé un battle pass pour la sortie de la nouvelle carte, Sanhok, histoire de gagner quelques éléments cosmétiques maigrichons. Le public a dû gueuler pour que les développeurs ajoutent du stuff à débloquer, c’est dire !
Pendant ce temps-là, les cheaters continuent de s’amuser tranquillement sur les serveurs. Vous comprenez, lutter contre la triche, ça suppose des moyens. Ah.
Merci, adieu
On peut ne pas aimer Fortnite, mais il faut reconnaître l’exemplarité et la solidité du jeu. Pour le moment, tout le monde s’aligne sur lui pour ce qui est du dynamisme des parties, à commencer par le récent Islands of Nyne. Cela laisse encore à PUBG le champ libre sur l’aspect simulation, mais le jour où une boîte plus méticuleuse voudra jouer sur ce terrain, je ne donne pas cher de la peau de PlayerUnknown’s Battlegrounds. Les statistiques du titre de Greene ont de toute façon chuté de manière catastrophique, même si elles ne sont en rien comparables à la déconfiture de The Culling 2. Cependant PUBG Corp. ne semble pas vraiment avoir l’intention de rebosser ses bases puisque l’annonce d’une nouvelle carte (encore) a été faite à l’E3 et que Sanhok lorgne sérieusement du côté des BR plus rythmés (c’est marrant quand c’est dans ce sens, PUBG Corp. ne crie pas au plagiat). De la même manière que PUBG a poussé H1Z1 vers la sortie, la nouvelle vague BR expulsera PUBG.
Le roi est mort, vive le roi !
PLAYERUNKNOWN’S BATTLEGROUNDS est disponible sur PC, Xbox One/X et mobiles.
En effet, PUBG a creusé sa propre tombe. Les développeurs n’ont pas su attiré de nouveaux joueurs et en cause, nous pouvons rajouté les raisons suivantes:
1) Beaucoup trop de tricheurs (cheaters) sont présents sur le jeu,
2) Une optimisation des armes (attachments) beaucoup trop compliquée pour les joueurs,
3) Bref, PUBG ne séduit plus l’ensemble des joueurs préférant se faire dézinguer gratuitement sur Fortnite, là où le rythme de jeu est beaucoup plus rapide (même si Sanhok compense) !
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Sympa la tombe… non ? xD