Un ancien cadre de Riot confirme une ambiance malsaine et sexiste dans la boîte
Barry Hawkins, un ancien cadre chez Riot Games, a confirmé que son départ de l’entreprise en 2014 est lié à l’environnement de travail toxique du studio.
Pas de fumée sans feu
Au début du mois, Kotaku avait publié une enquête de longue haleine sur l’ambiance de travail qui régnait chez Riot Games. Autant dire qu’elle était rapportée comme malsain, toxique et sur un fond de sexisme. Barry Hawkins, un ancien cadre qui a quitté la boîte en 2014, a récemment décidé de témoigner sur son blog afin de confirmer les infos.
Le moindre que l’on puisse dire, c’est que le billet ne manque pas de détails. Barry Hawkins semblait très heureux de bosser chez Riot et déclare avoir vécu une expérience professionnelle formidable en son sein, mais les anomalies comportementales de nombreux collègues ont vite pointé le bout de leur nez :
Il y avait deux types de comportements prédominants. L’un était l’utilisation de références et de gestes sexuels d’un homme hétéro à un autre, et l’autre était [des remarques et un langage sexiste] à propos des femmes.
Si le cadre mettait cela sur le compte de la jeunesse de l’entreprise et de ses employés, cela ne s’est malheureusement pas amélioré au fil de son unique année dans l’entreprise.
Toutes ses tentatives pour recarder le management et le comportement général de ses collègues ont toutes été vaines.
Passif très agressif
Quand certains employés ne faisaient pas des blagues graveleuses sur des collègues féminines ou sur leur entourage, d’autres étaient assez violents et n’hésitaient pas rabaisser des collaborateurs avec des remarques blessantes, souvent de nature homosexuelle :
Ce comportement d’agressivité homme-homme semblait être un mécanisme d’affirmation du contrôle. Si vous étiez touché ou que vous répondiez avec colère, vous êtes alors perçu comme immature ou peu sûr de vous. Comment une telle personne pourrait-elle être un “Rioter” efficace, en particulier dans un rôle de leadership ?
Ainsi, la façon dont un certain nombre d’hommes ont fait face à cela était de ne pas répondre et de ne pas paraître provoqué
Barry lui-même a eu pas mal de différends avec des collègues sur leur comportement. Quand il était temps de mettre les choses au point, il avait l’impression d’être moniteur de colo en train d’engueuler un sale gosse.
Ivre, il fait un discours public
Malheureusement, les grandes pontes de Riot seraient également fautives dans cette affaire, et contribueraient à alimenter cet environnement sous testostérone.
L’exemple qui a le plus marqué Barry est sûrement une conférence menée par les deux cofondateurs de la boîte : Brandon “Ryze” Beck et Marc “Tryndamere” Merrill. 160 collaborateurs étaient réunis pour discuter de la restructuration des ressources humaines.
Le vendredi a débuté avec une session de questions/réponses avec Brandon Beck et Marc Merrill, où ils ont partagé des histoires sur la façon dont il faut prendre au sérieux l’acquisition de talents […].
Il y avaient d’excellentes anecdotes à propos de candidats traqués qui ont été critiques pour [le succès de League of Legends]. Puis, ils ont raconté un exemple où un candidat avait refusé un offre, et parce que nous avions persévéré, il avait fini par accepter.
À la fin de l’anecdote, Brandon rit et ajoute “j’étais sur le point de dire un truc”. Il s’arrêta et enchaîna : “Non, ne veut pas forcément dire non”.
Le malaise était très palpable dans la salle.
Le pire, c’est que cette phrase était inscrite dans un manifeste à propos du recrutement. Barry et certains de ses collègues ont très mal pris qu’une blague sur le viol était inscrite dans un manuel intranet officiel. C’est cette plaisanterie qui a fait déborder le vase et qui a poussé la décision de Barry de démissionner en 2014.
Contactés par Business Insider, la direction Riot a nié la plupart des affirmations de l’ancien cadre et s’est retenu de donner tout commentaire sur la situation.
Selon Kotaku, le problème dure depuis des années et ne s’arrange malheureusement pas avec le temps. Ce genre d’environnement de travail serait encore trop répandu dans le milieu du jeu vidéo et donne encore moins envie aux femmes de s’y engager, déjà très minoritaires.
Loin de moi de vouloir faire une blague sur le fait qu’on a le public qu’on mérite, mais…