Depuis ses débuts en 2013, Warframe n’a pas cessé de grandir. Avec une réalisation à même de rivaliser avec les grosses productions, le titre de Digital Extremes est devenu, à l’heure actuelle, l’un des meilleurs free-to-play du marché.
Le free-to-play, la hantise des gamers
Le free-to-play est aujourd’hui un style de jeu plutôt mal vu par la plupart des joueurs. Synonyme la plupart du temps de contenu amputé au profit d’une dictature monétaire, il est l’apanage du mobile, et ne vient que rarement faire son trou sur les autres supports (enfin du moins en Occident).
Les joueurs ont rapidement appris, bien souvent à leurs dépens, qu’un jeu F2P n’est jamais complètement gratuit. La plupart du temps, la gratuité ne touche que la partie émergée de l’iceberg. Si un joueur veut s’investir plus profondément, il doit obligatoirement sortir la carte bleue sous peine de se retrouver à la ramasse.
De ce fait, lorsqu’il s’agit de trouver de bons jeux gratuits qui ne se laissent pas séduire par l’argent facile et les abus qui en résultent, la liste se compte sur les doigts d’une main. Arrivé à ce stade, on a généralement 3 modèles économiques qui s’offrent à nous : le pay-to-win, le pay-to-fast et les boutiques exclusivement cosmétiques.
Le pay-to-win (littéralement “payer pour gagner”) est une méthode qui bloque les meilleurs équipements derrière une boutique d’argent. Si vous voulez obtenir la meilleure armure dans un RPG, par exemple, vous devrez obligatoirement sortir la carte bleue. Inutile de vous dire qu’il s’agit du pire modèle économique qui existe parmi les F2P.
De son côté, le pay-to-fast (payer pour accélérer) permet aux joueurs de récupérer tous les équipements et objets disponibles simplement en jouant, mais également (pour ceux qui n’auraient pas le temps de farmer pendant des heures) de décider de passer à la caisse afin de les obtenir plus tôt. Sur le papier, ça peut paraître correct, les gens qui ont du temps peuvent farmer, et les gens qui en ont moins, mais qui ont de l’argent peuvent acheter — tout le monde est content.
Sauf que non, voir quelqu’un obtenir en 5 minutes ce que vous avez mis 1 mois à avoir peut laisser un goût amer dans la bouche. De plus, les pay-to-fast ont la fâcheuse tendance à ralentir volontairement la progression du joueur à la limite de la frustration, afin de l’inciter à débourser des euros. Une méthode tout aussi discutable que le pay-to-win si vous voulez mon avis.
La dernière méthode est pour moi la plus réussie et la moins frustrante pour le joueur. Des jeux tels que League of Legends ou Fortnite l’utilisent depuis des années et les joueurs en sont extrêmement satisfaits. Le principe est simple : rien de ce qui peut être acheté n’apporte d’avantages en jeu. Il s’agit la plupart du temps de produits cosmétiques ou de booster d’exp qui n’influe en rien sur le déroulement d’une partie. C’est un système qui a fait ses preuves et qui reste encore aujourd’hui l’un des meilleurs systèmes économiques que l’on peut trouver dans un F2P. Le bémol (parce qu’il y en a toujours un), c’est qu’il ne sied guère aux autres catégories de jeu ; d’ailleurs, le titre dont je vais vous parler, Warframe, n’en fait pas partie.
C’est pas Warframe, c’est Warfarm
Développé par Digital Extremes, Warframe est un free-to-play de type hack’n slash en vue 3e personne où vous incarnez un ninja de l’espace. Le titre est sorti en 2013 et est depuis longtemps considéré comme l’un des meilleurs, voire le meilleur free-to-play sur le marché. Ne vous laissez pas avoir par sa date de sortie, le titre a depuis subi de nombreuses refontes graphiques et reste, encore à l’heure actuelle, une petite pépite pour les yeux.
Warframe est donc gratuit et chaque joueur peut décider de commencer l’aventure sans débourser un centime. Les mises à jour sont régulières et Digital Extremes met un point d’honneur à ce que chaque nouvelle extension et nouveau contenu soit accessible sans payer. Le titre propose bien évidemment une boutique d’objet achetable avec de l’argent réel afin que le studio puisse continuer à soutenir le projet (on ne nourrit pas une famille avec de la passion).
À première vue, la boutique de Warframe est tout ce qu’il y a de plus classique et s’oriente vers le pay-to-fast, avec des objets permettant d’obtenir de l’équipement plus rapidement contre quelques deniers, des emplacements de warframe ou encore les sempiternels objets cosmétiques. Mais alors qu’est-ce qui rend Warframe si différent des autres modèles économiques ? Eh bien tout d’abord, il s’agit d’un titre majoritairement JcE, c’est-à-dire que vous ne subissez pas la frustration d’avoir été tué par quelqu’un qui a payé pour accélérer sa progression.
En amont, son système de progression est basé sur la chance de loot plutôt que le temps passer à farmer, à la manière d’un hack’n slash du type Diablo. Ce qui donne toujours l’espoir de pouvoir récupérer l’objet qui nous intéresse à tout moment. De plus, Warframe possède un gameplay tellement fun et profond que le farming se fait naturellement — et on en redemande.
Tout le concept même de Warframe est centré autour des mods — des sortes de cartes à sertir dans vos armes/armures afin d’augmenter leurs statistiques et leurs effets. Il en existe de toutes les raretés et les plus rares valent inévitablement plus cher. C’est ce qui permet à vos warframes et à vos armes de gagner en puissance et ainsi, de pouvoir tuer des adversaires de plus en plus forts. Les amateurs de RPG connaissent déjà tout ça, c’est ce qu’on appelle une progression verticale.
Sauf que Warframe a eu l’intelligence d’intégrer également des composantes de progression horizontale par le biais de sa quantité astronomique d’équipement à récupérer.Un joueur peut passer des centaines d’heures sur le jeu sans jamais voir une seule fois le endgame.
Les fanatiques de la collection pourront donc essayer de monter niveau max chaque arme et chaque warframe afin d’augmenter son rang de maîtrise et ainsi débloquer encore de nouvelles récompenses. Pendant des heures et des heures (et parfois encore maintenant), je laisse de côté le contenu haut niveau afin de me focaliser sur la découverte de nouveaux styles de jeu, de nouvelles sensations.
Et croyez-moi, il y a de quoi faire. De plus, progression horizontale oblige, chacun des équipements que vous obtenez n’est pas forcément plus fort qu’un autre, il s’agit juste d’une manière différente de jouer — petite exception toutefois pour les versions primes qui sont des versions “améliorées” de warframes ou d’armes existantes.
Play-to-Wait
Dans Warframe, vous ne ramassez pas d’équipements tout frais tout propres, mais seulement des composants et des schémas. Ce sera à vous de les fabriquer à l’aide de la table d’artisanat située dans votre vaisseau. Pour certains équipements, cela peut aller jusqu’à 3 jours de fabrication. Oui, c’est long, mais ce sont 3 jours que vous soyez connecté ou non — un point important à souligner.
Je conçois tout de même que pour les plus impatients, ce délai peut paraître interminable, et c’est d’ailleurs à ce moment-là que la boutique rentre en jeu. Oui, je l’avoue, j’ai déjà dépensé de l’argent afin d’acheter une warframe, car j’avais la flemme de farmer les composants pour ensuite attendre 3 jours — mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. En aucun cas, le jeu ne m’a incité à le faire. Il s’agit de ma décision et j’aurais pu faire autre chose en attendant.
Warframe joue sur notre patience, ce n’est pas un secret. Toutefois, il ne s’agit pas de faire des choses rébarbatives jusqu’à s’en écœurer la moelle et ainsi sortir la carte bancaire. Non, le principe du jeu est basé sur le farming, la chance de loot et l’artisanat — les amateurs de hack’n slash (pas forcément free-to-play) connaissent très bien ce concept.
Le jeu nous apprend à être patients et persévérants, car si vous voulez un tant soit peu récolter des objets de valeurs, il va falloir réaliser en boucle certains contenus (ou avoir le cul bordé de nouilles). Mais contrairement au pay-to-fast classique, ici le gameplay est tellement satisfaisant, l’aspect RPG et les possibilités de build tellement poussés que l’on ne s’ennuie jamais. Je ne me suis jamais senti “obligé” de faire quelque chose, je le faisais parce que j’en avais envie ; et aussi parce que je savais que quoi que je ramasse, cela me servirait un jour ou l’autre.
Et on arrive au point le plus important du modèle économique de Warframe : les platines. Les platines sont la monnaie que l’on obtient en dépensant de l’argent réel, rien de bien folichon jusque-là. Néanmoins, Digital Extremes a eu la bonne idée de laisser aux joueurs la possibilité de se les échanger librement, et ça change tout. Depuis des années, il s’est formé un énorme commerce autour de la vente de platines, les butins les plus rares s’obtenant avec cette fameuse monnaie. Ce qui veut dire qu’un joueur peut très bien arriver à posséder des platines sans jamais avoir sorti la carte bancaire. Et je ne parle pas de butins inaccessibles où il faut farmer comme un porc, mais bien d’équipement à la portée du joueur “moyen” (ou d’un débutant très chanceux).
Même si vous ne trouvez pas l’objet que vous désirez, Warframe compte tellement de stuffs différents que vous possédez forcément quelque chose qu’un autre joueur désire. Imaginons que vous possédez un mod de posture rare pour des dagues, mais vous ne jouez jamais au corps-à-corps et encore moins aux dagues. Dans ce cas-là, rien ne vous empêche de le vendre contre des platines à un autre joueur qui lui joue aux dagues.
Le canal échange est fait pour ça, la communauté y est d’ailleurs très active et plutôt bienveillante. Il n’est pas rare de récupérer en quelques heures assez de platines pour s’acheter une warframe toute neuve dans la boutique. On ne se sent jamais frustré, car rien n’est définitivement bloqué derrière un mur virtuel ou un farming interminable.
Les seules choses que vous ne pouvez pas acheter avec des platines sont les apparences TennoGen. Il s’agit de skins créées par la communauté qui ne peuvent être achetées que via la monnaie Steam — l’argent est ensuite distribué entre Digital Extremes et le créateur.
À looter sans modération
En bref, Warframe est un petit bijou free-to-play qui scintille au milieu d’une avalanche de jeux “gratuits” nauséabonds. Digital Extremes a su tirer son épingle grâce à l’instauration d’un commerce prolifique et d’un système de loot bien pensé. Que l’on aime le titre ou non, on ne peut nier que Warframe possède un modèle économique aux petits oignons. Pour moi, il s’agit incontestablement du meilleur free-to-play à l’heure actuelle, oui devant League of Legends, Path of Exile et Fortnite.
Un article intéressant, j’ai découvert warframe il y a quelques mois et c’est ma nouvelle passion. Je suis d’accord avec toi, incontestablement le meilleur free2play de mon point de vue.
A noter qu’il existe plusieurs sites permettant de faciliter les échanges mais qu’un se démarque particulièrement : https://warframe.market/
Une des autres particularités m’ayant marqué dans Warframe est sa communauté fort agréable. Si vous êtes débutant et cherchez de l’aide, n’hésitez pas à demander publiquement. Il y a des chances qu’un joueur plus expérimenté vous aide à débloquer du contenu ou vous offre carrément la warframe que vous recherchez. Ce n’est pas un évènement rare au sein de cette communauté !