Des femmes qui avaient porté plainte contre leur employeur Riot Games pour pratiques sexistes ont les mains liées par leur contrat de travail qui stipule qu’elles renoncent à leur droit d’engager des poursuites judiciaires.
C’était la meilleure chose à faire Riot. Bravo.
Vous vous souvenez de l’enquête de Kotaku sur Riot Games sorti l’été dernier ? Celui qui stipulait que l’entreprise entretenait un environnement de travail ultra machiste ? Eh bien, il y a du nouveau, et ce n’est pas vraiment dans la nouvelle ligne de conduite sur laquelle la société avait décidé de se ranger.
En effet, l’enquête de Cecilia d’Anastasio avait su mettre le doigt, grâce à des témoignages anonymes, sur de nombreux dysfonctionnements dans la boîte à propos de l’intégration des femmes qui représente tout de même 20% des employés. On parle même de cadres qui pètent au visage de leurs collaborateurs. C’est pour dire.
Kotaku en a découvert une bien bonne récemment : motivées par l’enquête, 5 employées ont décidé d’attaquer leur employeur en justice pour discrimination, mais Riot Games aurait invoqué une clause obscure de leur contrat qui empêche toute action légale contre la société. De ce fait, deux d’entre elles se sont vues obligées de retirer leur plainte.
C’est une pratique courante dans les grosses boîtes américaines comme Google, Facebook ou Uber, mais vu la controverse que cela générait, ces derniers ont préféré arrêter de telles méthodes… sauf que Riot a décidé de s’en servir dans un cas aussi sensible que celui-là. Le pire, c’est que la clause en question est très précise sur les raisons potentielles d’une attaque en justice. En rentrant chez Riot Games, l’employé.e renonce à ses droits de porter plainte pour discrimination, harcèlement ou inégalité salariale.
Faut pas pousser mémé dans le bush
Contacté par Kotaku, l’avocat des victimes a confirmé que l’histoire ne s’arrête pas là et tout n’est pas perdu. Ce dernier se dit confiant dans le fait que la justice pourrait accepter le dossier malgré le renoncement des droits du contrat, vu la gravité des faits reprochés.
Les actions d’aujourd’hui ne servent qu’à faire taire les voix des personnes qui dénoncent de tels problèmes et démontrent que les propos de la société ne sont que des paroles en l’air.
En parallèle, un représentant de Riot Games a daigné répondre à Kotaku par mail, ce qui est assez étonnant dans ce genre de cas. Le studio n’en démord pas et se déclare vouloir faire des progrès dans le domaine qui lui fait défaut, bien que les actions récentes n’aillent pas vraiment dans ce sens.
Nous avons évalué l’ensemble de nos procédures et politiques, y compris celles relatives à l’arbitrage. Tout ce travail est bien entamé et, à mesure que nous avançons, nous n’hésiterons pas à mettre en œuvre les changements une fois que nous aurons réfléchi de manière avisée que ces changements nous font avancer dans la bonne direction pour Riot et les Rioters.
Au fait, celui qui pète aux visages des employés, c’est Scott Gelb, le COO de Riot Games, et il occupe toujours ce poste. Accessoirement, il jouait à chat-bite avec d’autres collègues (pas vraiment consentants).