J. Allen Brack, le PDG de Blizzard, se dit très enthousiaste à l’idée de développer pour de multiples plateformes, mais la priorité reste le PC.
Vous avez tous un téléphone, maintenant ?
Blizzard est clairement dans un passage à vide à l’heure actuelle : Overwatch est en mode pilotage automatique, Diablo III et StarCraft II sont déjà des vieux jeux, nous n’avons pas de nouvelles du remake de WarCraft III et Heroes of the Storm est à moitié abandonné. Il n’y a que World of Warcraft qui reste une valeur sûre, notamment avec le lancement réussi des royaumes Classic qui a connu un sacré engouement, mais il est peu sûr que cela dure indéfiniment.
Et encore, c’est sans parler des problèmes de fond que rencontre le studio récemment : le président historique Mike Morhaime semble avoir quitté son poste à contrecœur, de nombreux vétérans quittent le navire et la récente restructuration de l’entreprise, malgré de bons résultats, démontre qu’Activision a réussi à imposer son style de management à Blizzard (jusqu’à se casser les dents avec le Code du travail français). Le pire — LE PIRE — reste sans conteste cette trahison HONTEUSE qu’on ressentit les fans lors de l’annonce de Diablo Immortal, un jeu mobile en association avec NetEase clairement orienté pour le marché asiatique.
Même si je ne suis pas aussi catégorique sur l’affaire Diablo Immortal que les fans qui ont été OUTRÉS lors de l’annonce à la BlizzCon de l’année dernière, il faut avouer que Blizzard s’y est pris comme un pied. Alors que de nombreux signes montrent l’arrivée d’un prochain jeu sur le Seigneur de la Terreur, Blizzard présente un jeu mobile… à un public qui joue sur PC depuis plus de 20 ans. De plus, plutôt que d’essayer d’argumenter et de rassurer les core fans, le studio a été limite condescendant à ce sujet. Double erreur. Le message sur les “autres jeux Diablo” en développement est alors passé à la trappe.
Le successeur de Morhaime qui a longtemps été le directeur de WoW, J. Allen Brack, a récemment accordé une interview à Gamespot et concède que le studio n’a pas été des plus rassurants l’année dernière lors de la BlizzCon. Le studio est certain qu’il peut se faire une place dans l’univers mobile, mais qu’il est d’accord sur le fait que cela ne doit pas se faire au détriment des jeux PC. En effet, Blizzard se considère toujours comme développeur PC avant tout.
Je pense que le truc que nous avons raté avec l’annonce de Diablo: Immortal était de contextualiser ce que pensons de l’avenir, et de l’avenir du mobile en particulier. Nous n’avons pas réussi à mettre l’emphase sur le fait que nous restons un studio de développement PC avant tout.
C’est seulement ensuite que nous recherchons d’autres plates-formes pouvant prendre en charge les types d’expériences de jeu avec les valeurs que nous souhaitons mettre en avant. Et l’exemple en est qu’il y a eu un peu de réaction lorsque nous avons [annoncé] que nous allions également porter Diablo 3 sur consoles.
C’est vrai. Diablo 3 a d’abord été développé pour le PC et l’opportunité de portage s’est seulement manifestée ensuite. Peu de personnes ont vraiment trouvé ça dommageable.
Le trailer de Diablo: Immortal cumule plus de 750 000 dislikes sur YouTube.
Seulement, Blizzard est désormais trop gros pour se permettre de se concentrer sur une seule plateforme. Brack estime que même le plus gros fan Blizzard a forcément eu affaire à une console ou un smartphone à un moment donné. Le studio veut les atteindre sur ces autres plateformes.
Si vous êtes un joueur PC exclusif, il y a un nombre non négligeable de jeux mobiles avec une mauvaise réputation dont vous avez dû entendre parler. Nous avons vu ces jeux et nous avons y avons joué. Nous avons aussi joué à des jeux qui, à notre avis, ont des pratiques prédatrices en matière de monétisation, et ils ne représentent pas l’expérience la plus amusante que nous puissions imaginer. Il n’y a pas vraiment de mal à ça, mais c’est difficile pour les gens d’imaginer Blizzard garder ce qui fait Blizzard sur cette plateforme.
Ce n’est pas faux. Tant que nous n’avons pas le jeu entre les mains, difficile d’être certain que le résultat sera aussi affreux que certains le pensent. Blizzard peut bien tirer son épingle du jeu au milieu d’un océan de jeux médiocres à la monétisation douteuse. Certes, le codéveloppement avec NetEase ne rassure pas des masses, mais tout de même.
Après, il faut se méfier, Nintendo a bien réussi à se viander avec un Mario Kart Tour au modèle économique plus que bancal et un gameplay approximatif au possible. À une époque où Apple et Google veulent mettre en avant des jeux premiums de qualité avec leurs Game Pass, Blizzard n’a pas intérêt à se planter.
D’ailleurs, toujours pas d’estimation de date de sortie pour Diablo: Immortal, mais un truc autour de la BlizzCon 2019 ne serait pas déconnant, soit le premier weekend de novembre. En parallèle d’une annonce de Diablo IV, par pitié…