Hier soir se tenait la cérémonie des Pégases, événement français visant à récompenser la création vidéoludique. Laurent Victorino a tenu à y faire passer un message.
Gran Victorino
La première cérémonie des Pégases s’est déroulée hier soir et a vu des titres emblématiques tels que A Plague Tale: Innocence et Metro Exodus récompensés avec une petite statuette dorée. À cette occasion le titre Night Call s’est vu remettre le prix du meilleur jeu indépendant. Son créateur Laurent Victorino a livré un discours éloquent et radicalement sain devant un parterre d’invités quelque peu scotchés.
S’il y a quelque chose à retenir de ces #Pegases2020 c’est Laurent Victorino (@on_code) de Monkeymoon (Nightcall). Merci 👏 pic.twitter.com/H8ondONsoq
— Pierre Bazin / Pyriak (@Pyriak) March 9, 2020
Le développeur a tenu, en plus des remerciements de circonstance, a dénoncer le crunch qui sévit dans l’industrie.
[Je remercie] Raw Fury, l’éditeur de Night Call, qui a le bon goût de faire passer le bien-être de ses développeurs avant son propre profit et je pense que certains pourraient en prendre de la graine.
En marge des applaudissements, quelques “oohh” s’élèvent dans la salle. Visiblement les concernés. La parole se libère vis-à-vis du crunch depuis quelques années et c’est une bonne chose, même si cela conduit tout simplement certains à assumer sans pour autant changer leur fusil d’épaule. Une petite piqûre de rappel ne fait jamais de mal, surtout lors d’une cérémonie comme celle-là qui a tendance à faire oublier que l’industrie du jeu vidéo, en 2020, reste très problématique sur bien des points.
En conclusion, Victorino le reprécise tout en glissant un petit taquet bien comme il faut aux Pégases.
Pour terminer je souhaiterais dédier ce trophée à toutes celles et ceux qui n’ont pas eu le luxe de pouvoir se permettre de dépenser 240€ pour présenter leur jeu à cette cérémonie alors qu’ils méritent 1000 fois d’être à ma place ici ce soir. […] Petite pensée à toutes celles et ceux qui n’ont pas les moyens de prétendre que cette industrie va très bien, parce qu’elle est pleine de glam, de strass et de paillettes et de statuettes en or.
Le fait de devoir claquer 240€ pour être ne serait-ce que dans la sélection des Pégases la limite franchement pas mal, la sélection. Non ? Victorino a profité de ce moment pour mettre le doigt sur cette incohérence, mais aussi rappeler que l’industrie du jeu vidéo est loin d’être un milieu très rose, merci à lui.