Petite pépite de gameplay ultra addictive, Loop Hero se propose de vous mettre aux commandes en faisant l’impasse complète sur les combats, qui seront gérés… par votre héros.
Votre ennemi : Alzheimer
Le monde a été détruit. Sans savoir pourquoi, vous vous réveillez et êtes en mesure de riposter face aux forces du néant. Pour cela, vous vous rappelez.
Le monde a été détruit.
Une route passait par tel endroit, à côté d’une rivière et au pied d’une montagne… oui, c’est bien cela. Sans que vous ne compreniez pourquoi, vos souvenirs vous permettent de ramener le monde à la vie.
Toutefois, ce n’est pas comme si on allait vous laisser faire. Des forces obscures, responsables du chaos, vont se mettre en travers de votre route, et les créatures de l’ancien monde elles-mêmes, rendues folles et dénuées de leurs identités, vont tenter de vous éliminer.
Ainsi débute l’aventure de Loop Hero, avec un scénario plutôt original et intrigant, qui nous invite à en découvrir toujours davantage. On est face à un conte un peu sombre et emprunt de magie.
Votre héros : Google Maps
Le concept de Loop Hero est à la fois novateur et accrocheur : vous ne pilotez pas directement le héros comme dans la plupart des rogue-lites. Vous n’avez même pour ainsi dire aucune influence dans les combats. Non, vous, votre job, c’est de matérialiser ses souvenirs.
Chaque nouvelle expédition trace une route, ou boucle, aléatoire. Celle-ci est entièrement vierge et le monde autour est d’un noir d’encre. Une jauge se remplit en haut à gauche pour signifier le passage du temps. Lorsque point un nouveau jour, des créatures apparaissent et votre héros va pouvoir commencer à se battre. Ce faisant, il va récupérer du loot sous forme d’équipement pour améliorer ses stats, mais aussi des cartes qui sont en fait – pour la majorité – des bâtiments et paysages.
Chaque paysage ou bâtiment a des effets sur la partie.
Chaque paysage ou bâtiment a des effets sur la partie, le plus souvent un bonus qui s’accompagne d’un malus. Les rochers vous accordent des PV, mais en placer une dizaine fait apparaître un camp de gobelins ; les champs de bataille font apparaître des trésors, mais les ennemis que vous affronterez dans leur sphère d’influence pourront revenir sous la forme de fantômes ; etc. C’est une approche intéressante de la fameuse balance risque vs récompense à laquelle vient s’ajouter la satisfaction de voir le monde se reconstruire autour de vous.
En plus de cela, la plupart des cartes auront des effets de synergie. Placer une montagne à côté d’une autre va par exemple vous octroyer davantage de PV. Avec le temps et l’accumulation, certaines tuiles pourront même se modifier et obtenir de nouveaux effets. Et ce qu’il faut savoir, c’est que vous avez un nombre de cases limitées par expédition. Dès lors, vous comprenez que vous allez devoir faire preuve d’un bon sens de la planification. Loop Hero propose ici une excellente idée, puisque cela encourage le joueur à jouer toujours plus de cartes malgré les risques, mais aussi à le faire de manière cohérente d’un point de vue graphique. Cela permet de reconstruire un monde visuellement harmonieux et incitant subtilement le joueur à le faire.
Loi de Murphy vitesse x100
Ce qu’il y a de chouette avec cela, c’est que vous allez effectivement voir le monde se reconstituer au fur et à mesure de votre progression. Chaque nouvelle expédition est l’occasion de créer un nouveau paysage, forcément varié grâce aux différents bonus que vous apporteront les cartes… mais néanmoins cohérent grâce aux effets de proximité.
Pour aider votre héros à vaincre dans ce monde en reconstruction, vous récupérerez de l’équipement de plus en plus puissant et rare, qui vous permettra même de créer des petits builds puisque les stats sont relativement nombreuses, entre le vampirisme, la vitesse d’attaque, la défense, la régénération par seconde, etc. Il y a souvent plusieurs voies vers la victoire. À chaque nouvelle boucle, le niveau des monstres augmente, et l’équipement avec. C’est un petit reproche que j’ai à l’encontre de Loop Hero : l’équipement est trop lié au niveau des monstres et on a peu à peu la sensation d’être bridé. Il est impossible de trouver par hasard une épée légendaire avec de grosses stats au niveau 3 par exemple. Le genre d’épée qu’on ne changera qu’en fin de boucle, ou même jamais. La progression est surtout trop saccadée : on passe le feu de camp, les monstres prennent 1 niveau, c’est bon on est autorisé à avoir du meilleur équipement.
On parle de victoire, mais la mort peut survenir très rapidement. Le tout est de savoir quand mettre un terme à votre expédition. À l’origine de chaque boucle se trouve votre camp de base. Dès que vous passez par celui-ci vous regagnez de la santé et repartez pour un tour… à moins que vous ne décidiez d’arrêter là, auquel cas tout disparaîtra et votre prochaine expédition vous verra repartir de 0. Cependant vous rentrerez chez vous avec 100% des ressources que vous aurez récupéré durant votre expédition, puisque le placement des paysages vous rapporte de quoi construire des bâtiments à votre camp.
Si vous décidez d’arrêter une expédition alors que vous n’êtes pas au niveau de votre feu de camp ou sur la case juste avant, vous ne garderez que 60% des ressources. Et si vous mourez avant de pouvoir vous arrêter, vous perdrez 70% de vos acquis.
Tout peut dérailler très, très vite.
Simple sur le papier. Oui mais voilà : tout peut dérailler très, très vite. Plus vous allez placer de bâtiments et de paysages, plus les dangers vont s’accumuler et d’un coup, une boucle peut contenir une foule d’ennemis. Chaque combat vous prend du temps, or à chaque levée du soleil de nouveaux ennemis apparaissent. Donc plus vous faites de combats, plus des ennemis se pointent, et plus les combats sont longs puisque vous faites face à davantage d’adversaires à la fois. Une boucle, tout va bien, la suivante tout dégénère. Quelqu’un a dit cercle vicieux ?
Le tout est donc de savoir quand s’arrêter afin de maximiser son profit. Surtout que plus vous jouez de cartes, plus la progression vers le boss du chapitre avance. Celui-ci apparaît toujours au feu de camp et, généralement, mieux vaut l’affronter avec de bonnes stats et une barre de santé pleine. C’est un boss quoi.
Souvenirs d’autres vies
Ces boss fonctionnent bien et ont chacun des spécificités. Ils sont au nombre de 4 – un par chapitre – et vous poseront des défis de plus en plus retors… comme les ennemis. Chaque nouveau chapitre que vous entreprenez ajoute des caractéristiques aux monstres, qui deviennent donc de plus en plus embêtants. Cela rallonge au passage les expéditions et permet d’insérer de la variété via les créatures existantes.
Petit à petit, vous comprenez qu’il est de fait possible de paramétrer votre partie en fonction du temps dont vous disposez : plus vous avancez dans les chapitres, plus votre partie sera longue. On peut aller ainsi d’une quinzaine de minutes jusqu’à plus d’une heure et demi par expédition… avec un concept pour ainsi dire infini. Loop Hero a donc une durée de vie assez énorme pour un “petit” jeu indé.
Chaque boss vous octroie de plus un bonus à sa mort, et il est possible d’en collecter jusqu’à 3 à chaque fois, vous aurez donc tout intérêt à revenir sur des chapitres déjà complétés. Rejouabilité/20.
Vous aurez […] tout intérêt à revenir sur des chapitres déjà complétés.
Et votre feu de camp, donc ? Au départ, ce n’est… qu’un feu de camp. Mais plus vous allez accumuler de ressources, plus vous allez développer une véritable petite base. Grâce à la construction, vous récupérerez de fidèles alliés qui vous permettront de débloquer de nouvelles cartes, récupérer des ressources à chaque retour au camp, vous protéger sur les cases adjacentes lors de vos expéditions, etc.
Là encore la planification est de rigueur, puisque des bâtiments ne peuvent être placés qu’à côté de certaines structures, tandis que d’autres ont besoin de place, comme les fermes pour leurs cultures. Ces constructions vous permettront d’enrichir votre deck et de jouer avec les effets de synergie de vos cartes, mais aussi d’avoir la satisfaction de voir votre camp se développer.
C’est aussi grâce à cela que vous récupérerez 2 nouvelles classes pour votre héros, qui pourra passer de guerrier à voleur, à nécromancien. Ces classes supplémentaires ont leurs fonctionnements propres, le voleur collectant des trophées pour ensuite les échanger contre de l’équipement lors d’un passage par le feu de camp (lors de l’expédition) et le nécromancien envoyant des squelettes se battre à sa place (normal).
La boucle est bouclée
Loop Hero est un petit bijou pixellisé. Avec son concept novateur et terriblement addictif, il vous promet des heures d’expéditions mortelles agrémentées de variété et de rejouabilité. Chaque nouvelle rentrée au camp vous appellera à relancer une expédition, et chaque expédition vous enjoindra à faire un petit tour au camp, juste histoire d’améliorer tel bâtiment et de construire tel autre. Quelqu’un a dit cercle vertueux ?
Ce qu’on a aimé :
- Les graphismes rétro au possible
- Durée de vie énorme
- Concept novateur et accrocheur
- Un bijou de game design
- Système de deck avec cartes à débloquer
- Reconstitution du monde intelligente grâce aux synergies et effets de cartes
- 3 classes, chacune avec ses spécificités
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Le niveau de l’équipement est trop lié aux monstres
- On aimerait plus de cartes et d’effets de transformation de paysage
Ce jeu est fait pour vous si :
La planification vous fait vibrer.
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Ce qui compte pour vous, c’est de cliquer pour combattre.
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- GPU : NVIDIA RTX 2080
- CPU : Intel Core i7-9700K @5GHz
- RAM : 16 Go DDR4
- Installé sur SSD
Loop Hero est disponible sur PC.