Eh oui, malgré les ruptures de stock
Avez-vous réussi à mettre la main sur une PlayStation 5 ? À croire que vous ne faites pas d’efforts, car le bilan de l’année fiscale 2020 de Sony révèle que le constructeur a écoulé pas moins de 7,8 millions de PS5 entre la sortie courant novembre et le 31 mars. C’est 200 000 unités de plus que la PS4 sur la même période, battant le record de la console de jeu la plus demandée de l’histoire.
C’est particulièrement surprenant dans un contexte de pénurie mondiale de semi-conducteurs, mais Sony ne plaisantait pas quand qu’il indiquait faire tout son possible pour accélérer la production et la distribution. Évidemment, la console semble avoir eu le potentiel de faire bien mieux. Quel score Sony aurait-il pu espérer sans la crise logistique générée par la COVID-19 ?
Paradoxalement, tout le monde s’accorde à dire que la console est rare et chaque réapprovisionnement se fait immédiatement torpiller par des joueurs intéressés par la nouvelle génération. Plusieurs facteurs, malheureusement non chiffrables, peuvent expliquer cela, comme un marché parallèle particulièrement bien organisé (les fameux scalpers) et une rareté qui suscite une hausse de la demande… et ainsi de suite.
Malheureusement, il faudra peut-être attendre le second semestre 2021 pour espérer retrouver un rythme de distribution proche du confortable, selon Jim Ryan chez Nikkei via VGC :
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles la PS5 était difficile à trouver : l’approvisionnement sous le nouveau coronavirus était très compliqué et nous avons dû limiter la distribution à internet. L’offre et la demande de semi-conducteurs sont également tendues dans le monde entier. Nous demandons à nos fournisseurs de nous permettre d’augmenter la production, qui s’insérera sur le marché cette année.
Pas de rupture de cash, en tout cas
Le bilan du dernier exercice fiscal de Sony, nous offre d’autres informations intéressantes à propos de la santé de la division PlayStation. Tandis que le lancement d’une nouvelle console est généralement synonyme d’une baisse des bénéfices à cause d’un investissement massif dans la production de machines et le marketing pour les vendre, cette tendance ne s’est pas vérifiée l’année dernière. Houla, non. Clairement pas, on est très loin du compte.
L’année fiscale 2020-2021 a été un record absolu pour PlayStation, d’après l’analyste Daniel Ahmad. Le chiffre d’affaires de la branche “Jeux et Services réseau” de Sony s’élève à 24,4 milliards de dollars, pour un bénéfice opérationnel (avant impôts) de 3,15 milliards.
Sony’s Game & Network Services segment generated $3.15 billion in operating profit, also a record year.
Digital and network services (PSN) helps offset the impact from the costly launch of PS5. Sony breaks the cyclical profit / loss cycle this gen. pic.twitter.com/nGcrAtiMiz
— Daniel Ahmad (@ZhugeEX) April 28, 2021
Les services numériques et réseaux (PSN) permettent de compenser l’impact du lancement coûteux de la PS5. Sony brise le cycle cyclique des profits / pertes cette génération.
En effet, les changements d’habitude de distribution et de consommation dans l’industrie survenue durant la génération précédente ont permis de diversifier les sources de revenus, comme les abonnements PS Plus et la vente de produits dématérialisés; dont la part reversée au PS Store est très importante. Cela comprend les jeux, mais également — et surtout — les microtransactions et les DLC, qui représentent à eux-seuls 34,33% du chiffre d’affaires global.
Et évidemment, si Sony gagne autant de fric aujourd’hui, c’est parce qu’ils ne récupèrent plus seulement entre 10 et 15% de royalties sur les jeux physiques des tiers, mais 30% pour les jeux dématérialisés des tiers, et surtout 30% de leurs DLC et microtransactions. pic.twitter.com/XulLoUZhEK
— Oscar Lemaire (@oscarlemaire) April 28, 2021
Toutefois, il serait idiot d’ignorer que la vente de jeux n’a jamais été aussi importante. Pour la première fois durant une année fiscale, Sony a vendu plus de 300 millions de jeux, soit 338,9 millions de softs sur PS4 et PS5 (la frontière reste floue pour l’instant). 63% des jeux vendus l’ont été sous format numérique, soit une progression de 10% par rapport à l’année précédente. Bien sûr, les exclusivités de la console représentent un gros morceau.
Avec tout ça, Sony est très confiant vis-à-vis de l’année fiscale à venir. Avec un parc de PlayStation 5 qui ne devrait cesser de grandir et des exclusivités next-gen qui pointent enfin leur bout de leur nez, Ratchet & Clank: Rift Apart en tête de file, et un investissement massif dans les studios first-party, le constructeur s’attend à un chiffre d’affaires de 26,5 milliards de dollars.