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Décidément, Ethan Winters, il a toutes les raisons d’en avoir gros. Après s’être échappé de la maison de feu les Bakers en Louisiane, le voilà replongé dans l’horreur jusqu’au cou dans un village d’Europe de l’Est. Quelqu’un a bloqué la touche repeat ? Pas vraiment, non.
La neige tombe drue sur Winters
Quelques années se sont écoulées depuis les événements tragiques de Resident Evil 7 et Ethan et Mia Winters coulent à présent des jours heureux en Europe de l’est. Enfin, jusqu’à ce que Chris Redfield et une bande de gorilles armés jusqu’aux dents se pointent dans leur quotidien.
Tout dégénère alors et Ethan se retrouve rapidement dans un village paumé et surtout bien morbide, à la recherche de sa fille.
Le scénario se révèle très prenant et nous enjoint à en découvrir toujours plus, non seulement à travers le déroulement de l’histoire principale, mais aussi grâce à des documents qu’on peut trouver ça et là et qui donnent encore plus d’épaisseur aux événements. Resident Evil Village nous plonge dans une histoire sombre qui prend son temps pour dévoiler l’ampleur de son mystère.
Resident Evil Village nous plonge dans une histoire sombre qui prend son temps pour dévoiler l’ampleur de son mystère.
Les cinématiques se révèlent particulièrement marquantes et n’ont rien à envier au cinéma avec des focus évidents sur la lumière et l’angle de vue, de même que les mouvements de caméra.
On note en revanche des moments… pas forcément liés à l’intrigue à elle-même mais à ce qui arrive au protagoniste et dont je ne suis pas autorisé à vous parler afin de vous éviter tout spoil (mêle si je ne parle pas ici d’éléments centraux). Ces moments sont franchement ridicules et poussent le bouchon vraiment très loin sans qu’il ne soit possible de brandir l’excuse du kitch. Heureusement, ils sont aussi peu nombreux que marquants.
Un village conçu par les serruriers noirs
Resident Evil Village reprend la formule de Resident Evil 7 et la pousse plus loin. La vue à la première personne est toujours de mise et renforce l’immersion de manière incontestable. Les moments d’horreur sont ainsi bien plus percutants.
La dimension exploration est ici décuplée puisqu’il y a tout un village à explorer, et celui-ci évolue au fil de l’aventure : certaines zones ne sont pas immédiatement visitables. On note au passage l’aspect metroidvania avec des nombreux éléments (clés & autres) à trouver pour pouvoir accéder à certains endroits.
Au fil du temps, on parvient à débloquer des raccourcis vers les zones déjà explorées, ce qui permet de se déplacer plus rapidement dans l’environnement et retrouver des éléments auxquels on n’avait pas accès auparavant.
Les environnements en intérieur sont quant à eux fidèles à ce à quoi la licence nous a habitué : progresser de serrure en serrure avec des énigmes à résoudre. Ces énigmes sont pour la plupart plus compliquées que celles de Resident Evil 7 et aussi plus présentes. En résulte davantage de phases de réflexion, bien appréciables.
Tout s’articule à la manière d’une machine bien huilée et donne une expérience globale non seulement cohérente, mais aussi variée et bien orchestrée.
On trouve également de nombreux éléments complétement optionnels tels que des trésors à trouver via de nouveaux puzzles à résoudre ou des chemins dérobés à explorer. Tout s’articule à la manière d’une machine bien huilée et donne une expérience globale non seulement cohérente, mais aussi variée et bien orchestrée.
Jeu né sous X, mais pas tellement en fait
S’il y a une chose marquante dans Resident Evil Village, c’est à quel point il rend hommage à la globalité de la licence. J’ai beaucoup apprécié Resident Evil 7, mais je lui trouvais un penchant action trop prononcé qui éclipsait un peu trop facilement l’horreur.
Ce nouvel opus réitère… mais en s’assurant de rythmer son aventure. On devra ainsi passer par plusieurs endroits du village et chacun a sa propre dimension, en quelque sorte.
On devra ainsi passer par plusieurs endroits du village et chacun a sa propre dimension, en quelque sorte.
Ainsi, si l’on a des passages concentrés sur l’action (et certains sont carrément ultra bourrins), on se retrouve aussi avec des moments de véritable horreur – non pas à coups de jump scare mais plutôt d’ambiance malsaine et inquiétante – et d’autres entièrement tournés vers l’exploration et les plaisirs que celle-ci procure.
Et il n’aura échappé à personne ayant suivi la campagne de communication de Resident Evil que dame Dimitrescu avait tout l’air d’une version féminine de Mr. X en puissance. Je fais partie de ceux qui ne supportent pas cette mécanique de jeu introduite dans Resident Evil 2, et reprise dans Resident Evil 3 et Resident Evil 7, dans une moindre mesure. Au lieu d’accentuer l’horreur, elle accentue fortement mon ennui et mon agacement.
Dame Dimitrescu est bel et bien Miss X et, lorsqu’elle a commencé à déambuler à droite à gauche, je me suis clairement dit : “Franchement les mecs, vous faites aucun effort, vous reprenez ENCORE cette mécanique, on dirait un chanteur qui fait toute sa carrière sur un succès et refuse d’aller de l’avant.” Je ne dirai pas à quel chanteur j’ai pensé.
Sauf qu’en réalité j’ai eu l’agréable surprise de constater qu’il était plus facile de lourder Dimitrescu, notamment grâce à la construction des niveaux (cette bonne vieille salle de machine à écrire qui n’existe visiblement que dans votre réalité) et au fait qu’elle n’est pas toujours à rôder à côté de vous. Surtout, cette mécanique intervient dans un intervalle de temps plus court et ne concerne qu’une portion de la grande carte de Resident Evil 8. On pourrait davantage parler d’hommage à Mr. X… au même titre que l’évolution du gameplay au long du jeu fait office d’hommage à la licence.
Ethan, le plus délicat de tous les Hobbits
En parlant d’hommage, vous aurez remarqué que le marchand fait son retour. Introduit dans Resident Evil 4, il se manifeste ici sous la forme du duc, un personnage singulier qui vous rachètera un paquet de trucs et vous proposera de nombreux articles à la vente.
Grâce à lui, vous pourrez dans une certaine mesure faire le plein de munitions (dans la limite des stocks disponibles), acheter des plans d’artisanat, améliorer vos armes et… manger de sa popotte. Bon alors moi, j’aurais pas tendance à manger ce qu’il me tendrait, mais ok Ethan, fais comme tu le sens.
Parmi tous les éléments que vous pourrez trouver dans Resident Evil Village, il y a les animaux. Ceux-ci vont apparaître à de nombreux endroits de la carte au fil de l’aventure et vous pourrez aller les transformer en rôti pour les refiler au duc, qui en échange d’un certain nombre d’ingrédients vous préparer des bons petits plats augmentant certains attributs de manière permanente.
Pas franchement indispensable, cet élément prête même dans une certaine mesure à sourire : Ethan se retrouve à courir derrière des poulets et des cochons, un couteau à la main, dans un village envahi de monstres sanguinaires. Chacun ses priorités mais bon, même Frodon et Sam se sont contentés du Lembas dans les moments les plus difficiles, et c’étaient des Hobbits.
Les armes de leur côté sont pléthore et offrent moult possibilités de destruction des vilains. On regrette qu’elles manquent de patate au niveau feeling, mais leurs effets sur les visages des monstres sont quant à eux très visibles.
Une chose qui m’avait choqué lors de la présentation du gameplay : le fait qu’Ethan puisse lever les bras pour se protéger. Je veux dire, c’est très bien qu’il puisse se protéger, mais… comme ça ? Parce que bon un coup d’épée dans les avant-bras… ben ce ne sont pas les avant-bras qui gagnent quoi. Cela rejoint les choses qui prêtent à sourire et c’est juste dommage, voilà tout.
Le moteur graphique fait une fois de plus des merveilles.
Toujours du côté des choses qui brisent l’immersion, en particulier lors des combats : le fait que les ennemis paraissent attendre pour que vous ayez le temps de leur faire sauter le caisson avant de passer à l’attaque. Cela vaut aussi pour les boss, qui ont pourtant droit à des affrontements plutôt sympathiques.
Et puis il faut quand même signaler quelque chose au sujet de Resident Evil Village : le moteur graphique fait une fois de plus des merveilles. Si certains visages sont un peu rigides au niveau de l’animation, les décors et paysages se révèlent tout simplement sublimes.
Les effets d’éclairage sont également magnifiques et aident grandement à construire l’atmosphère du titre. La fluidité est également de mise et je n’ai fait l’expérience qu’un bref et léger ralentissement sur toute la durée de l’aventure.
Le son n’est pas en reste, particulièrement dans les moments de tension où il participe pleinement à nous donner des sueurs froides. Le jeu d’acteurs français est, soit dit en passant, vraiment très bon. Mention spéciale à celui en charge d’Ethan Winters.
Tradition ancestrale
Resident Evil Village reprend la formule Resident Evil 7 et la pousse plus loin, ce qui ne manque pas de décupler son intérêt. Véritable ode à la licence malgré un changement de perspective entre temps, ce huitième volet alterne avec brio différentes phases de gameplay pour servir une histoire dont on est avide de découvrir les tenants et les aboutissants. Si on peut rajouter des sensations dans les armes et retirer les éléments complétement claqués au sol, on aura un truc pas loin de la perfection.
Ce qu’on a aimé :
- Un bel hommage à la licence
- Exploration, action, réflexion et horreur trouvent tous une place de choix
- Une histoire bien barrée comme il faut que l’on prend plaisir à découvrir
- Des personnages charismatiques et variés
- Mise en scène très cinématographique
- Le RE Engine fait une fois de plus des merveilles
- Il y a beaucoup à faire dans ce village d’Europe de l’est
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Les armes manquent de patate, question feeling
- L’invincibilité d’Ethan est franchement ridicule
- Certains visages s’animent… bizarrement ?
Ce jeu est fait pour vous si :
Vous avez toujours voulu explorer un village envahi par des lycans sanguinaires.
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Vous préféreriez visiter en été.
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- PS5 Standard Edition
Resident Evil Village est disponible sur PC, PS4/5, XB1 et XSX/S.