De la puissance à revendre (cher)
Nous y sommes : durant un stream dédié, NVIDIA a dévoilé sa prochaine gamme de cartes graphiques RTX, basée sur la nouvelle architecture Ada Lovelace. Comme souvent, seules les cartes les plus puissantes seront proposés aux “early adopters” dans un premier temps, à savoir la RTX 4090 prévue pour le 12 octobre, ainsi que la RTX 4080 dans le courant de novembre.
Avant de décortiquer les promesses de la nouvelle gamme RTX 4000, commençons par le sujet qui fâche : le prix. Alors que la série 3000 souhaitait proposer de nouveau des tarifs mesurés à son lancement (comparé aux RTX 2000), la dernière bulle des cryptomonnaies et les pénuries de semi-conducteurs à répétition provoquées par la pandémie sont passées par là. Mais c’était sans compter sur le conflit en Ukraine et le haussement de ton entre les États-Unis et la Chine au sujet de Taiwan qui chamboulent à leur tour l’économie mondiale et l’approvisionnement en composants.
La RTX 4090 se négociera à partir de 1599$, tandis que la RTX 4080 sera proposé en 12 et 16 Go de VRAM, respectivement à 899$ et 1199$. Toutefois, à cause de la chute récente de l’euro, le marché européen risque de tirer la tronche, puisque l’on constate un prix 22% fois supérieure dans nos contrées : la RTX 4080 sera ainsi proposé à 1 099€ et 1 469€, tandis qu’il faudra débourser 1 949€ pour s’offrir une RTX 4090.
Et puis, faudra payer pour l’électricité nécessaire pour les faire tourner, dont le prix au kilowatt/heure risque d’exploser en fin d’année en Europe. En attendant les éventuelles déclinaisons moins coûteuses, le gaming PC haut de gamme va devenir davantage un luxe dans temps à venir.
En attendant les benchmarks issus de publications indépendantes, il faut avouer que les nouvelles RTX 4000 sont plus que prometteuses sur le papier. NVIDIA indique que la RTX 4090 qui embarque 24 Go de VRAM en GDDR6X est 2 à 4 fois plus rapide que la RTX 3090 Ti, avec le même constat quand on compare la RTX 4080 avec la 3080 Ti.
Avec plus de 16 000 cœurs CUDA cadencés à 2,52 GHz en mode boost pour la RTX 4090, il y a sûrement de quoi, avec un rendement énergétique que l’on promet doublé par rapport à l’architecture Ampère. Mais NVIDIA indique que les meilleures choses proposées par Lovelace se trouvent surtout dans les nouveaux Tensor Cores de 4e génération, presque 4 fois plus nombreux comparé à Ampère. Ce sont les unités de calculs optimisés pour les algorithmes par IA utilisés par le ray tracing et le DLSS… qui passe d’ailleurs à sa version 3.0.
Le Super Sampling par Deep Learning 3.0 apporte de nombreuses améliorations au procédé que l’on connaît déjà, donc de nouvelles étapes de calculs qui amélioreront davantage les images existantes, avec un framerate multiplié jusqu’à 4 fois supérieur selon les jeux.
C’est le cas par exemple sur Cyberpunk 2077 en 2160p (4K) avec un nouveau mode de ray tracing extrême surnommé “Overdrive“, tournant à 20 FPS en moyenne sur une RTX 4090, à 60 FPS avec le DLSS 2.0, puis à 90 FPS en DLSS 3.0. De son côté, Flight Simulator 2020 voit son framerate en 2160p doublé grâce au DLSS 3.0, même avec le ray tracing actif.
Du coup, c’est l’argument marketing parfait de NVIDIA pour annoncer que le DLSS 3.0 sera réservé à la série des RTX 4000, la nouvelle version du supersampling par IA étant trop dépendante des Tensor Cores de 4e génération offertes par l’architecture Lovelace.
De même, si plus de 200 jeux supportent le DLSS 2.0 à l’heure actuelle, il faudra une mise à jour dédiée pour qu’un titre profite du DLSS 3.0. Heureusement, NVIDIA a déjà préparé le terrain et indique que 35 jeux seront compatibles avec le DLSS 3.0 au lancement de la RTX 4090, tout en indiquant que la technologie sera bientôt directement intégré à l’Unreal Engine 5 et Unity, ce qui devrait sûrement faciliter la vie des développeurs qui aimerait l’intégrer à leur jeu.