Mais Google compte faire appel de cette décision
Le combat entre Google et Epic commencé en 2020 avance enfin : après de longues semaines de délibérations juridiques, le tribunal de San Francisco a donné raison à Tim Sweeney. Au regard de la loi américaine, Google serait bien coupable de monopole illégal sur le secteur des applications mobiles.
Si vous n’aviez pas suivi l’actualité, sachez que depuis maintenant quelques années, Tim Sweeney, le créateur et CEO d’Epic Games s’est lancé dans une guerre sans merci contre deux géants du GAFA : Apple et Google. La raison ? D’après lui, les deux firmes abuseraient de leur position dominante sur le marché mobile pour empêcher l’émergence de toute concurrence, leur permettant par le même coup d’imposer aux créateurs des conditions injustes, sans alternatives.
Malheureusement pour Epic, son procès contre la marque à la pomme ne s’était pas particulièrement bien déroulé : en avril dernier, la justice avait donné raison à cette dernière sur la quasi-totalité des chefs d’accusation. Il faut dire que le contentieux datait tout de même de 2020, et avait débuté par une première infraction d’Epic. Le développeur avait volontairement outrepassé les règles de l‘App Store en insérant dans Fortnite des liens vers son propre site, permettant aux joueurs d’acheter des V-bucks (la monnaie du jeu) sans s’acquitter de la dime imposée par Apple. Un événement depuis lequel le célèbre battle royale est toujours indisponible sur iPhone.
Mais aujourd’hui, face à Google, les choses sont un peu différentes, et visiblement les avocats de Tim Sweeney sont venus mieux préparés puisque le jury leur a donné entièrement raison. Fier de ce succès, Epic s’est même autorisé à célébrer sa victoire sur son propre site, résumant ainsi la situation :
Le verdict rendu aujourd’hui est une victoire pour tous les développeurs et consommateurs du monde entier. Il prouve que les pratiques de l’app store de Google sont illégales, et permettent à la firme d’abuser de son monopole pour prélever des frais exorbitants, étouffer la compétition et réduire l’innovation.
Le communiqué s’attarde également plus en détail sur la façon dont Google abuse de sa position. Il rappelle notamment que le procès aura permis de mettre en lumière la volonté de Google de détruire l’émergence de stores alternatifs à coups de dollars, la taxe salée dont doivent s’acquitter les développeurs (30%, ce n’est pas rien), ou encore l’illégalité du lien entre le Google Play Store et son système de paiement Google Play Billing, comme le relève France24.
Pour la suite, Le Monde note que le tribunal devra discuter des solutions à apporter pour résoudre cette situation en janvier. Cela étant dit, précisons tout de même qu’à ce stade l’issue finale du procès n’est pas entièrement déterminée, et Google compte d’ailleurs bien faire appel. Toujours est-il que sa possible défaite pourrait non seulement se traduire par des millions de dollars pour le créateur de Fortnite, mais aussi influencer le destin de milliers de développeurs, puisque c’est le fonctionnement même du Google Play Store qui est remis en question.
C’est en tout cas ce que semble souhaiter Epic dans son communiqué, en dénonçant le besoin urgent de se pencher sur une législation et réglementation un peu plus sérieuse vis-à-vis du monopole d’Apple et Google sur le marché des smartphones.