Les manettes tierces en cause
Comme repéré par Gamesindustry.biz, l’Autorité de la Concurrence vient d’infliger une amende de très exactement 13,5 millions d’euros à Sony à la suite d’une accusation d’abus de position dominante sur le marché des manettes.
Le détail des raisons qui ont poussé l’autorité administrative à s’intéresser au cas de Sony peut être consulté directement sur son site internet, mais en substance, Sony est accusé de deux pratiques pour le moins douteuses concernant les manettes hors licence sur PS4.
- Depuis novembre 2015, le constructeur a effectivement déployé un dispositif de “contre-mesures techniques” censé lutté contre la contrefaçon. Or, si jusque là il n’y a rien de choquant, ce fameux dispositif nuisait aussi en réalité au bon fonctionnement des manettes tierces hors-licences, les menant à des déconnexions régulières et impromptues lors des mises à jour de la console.
- L’autre souci venait manifestement de la politique d’octroi de licence que l’organisme qualifie “d’opaque” ; laquelle aurait résulté à une impossibilité pour certaines entreprises concurrentes de devenir des partenaires officiels de Sony.
Et c’est justement bien là le cœur problème, puisque le seul moyen de passer outre ce système de vérification “anti-contrefaçon” de Sony était de bénéficier d’un numéro d’identification unique ne pouvant être obtenu que par le biais d’une licence partenaire officielle (OLP)… Dont Sony refusait de communiquer les critères d’attribution. En somme, un véritable casse-tête pour les autres fabricants de manettes, et notamment Subsonic, qui ont estimé que cette pratique avait à la fois porté préjudice à leur image de marque et découragé les utilisateurs d’acheter des contrôleurs hors licence.
Pour ne rien arranger, l’Autorité de la Concurrence note que cette pratique, qui s’est étalée de 2015 à 2020, concorde pile avec l’ouverture du marché à la concurrence. Et histoire d’enfoncer le clou, elle rappelle que “si Sony prétend que toutes les manettes sans licences sont nécessairement des contrefaçons de marque ou […] de brevets, [ces] brevets ont expiré pendant la période des pratiques ou étaient sur le point d’expirer.” Sony devra ainsi s’acquitter de la coquette somme de 13 527 000 euros pour trouver grâce auprès de l’organisme français.