On commence à avoir l’habitude avec Ubisoft, l’éditeur français aime varier ses activités et créer des itérations de leur série quand cela est possible. Après un Far Cry 2 plus que décevant et qui coupait tout lien avec son prédécesseur, Far Cry 3 n’était pas vraiment attendu. Et pourtant, c’était bien l’une des meilleures surprises que l’on pouvait avoir en 2012. Le jeu fut acclamé autant par les critiques que le public et redéfinit à sa manière le FPS en open world en empruntant beaucoup à une autre franchise d’Ubisoft : Assassin’s Creed. Connaissant la machine de production à cadence élevé d’Ubisoft, si on se doutait qu’une suite allait arriver, on a toujours du mal à croire que cela arrive aussi vite. Far Cry 4 est là mais… Est-il arrivé un peu trop tôt ? Verdict :
« Ramène-moi à Lakshmana », tel fut les dernières volontés de la mère de notre héros. Vous incarnez Ajay Ghale, jeune ressortissant de Kyrat (pays imaginaire où se déroule le jeu) élevé aux Etats-Unis, qui a pour tâche de retourner les cendres de sa mère au pays auquel il n’est jamais retourné depuis presque sa naissance. Le pays étant en guerre civile, il arrive à s’y introduire clandestinement avec des combines. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu et il est cueilli par la junte militaire en place et par son dictateur charismatique en personne : Pagan Min. Pagan affirme connaître Ajay par sa mère et l’invite dans son repère pour un « repas ». À peine à table, Ajay profite d’un moment d’inattention de ses ravisseurs pour se faire la malle et tombe nez-à-nez avec les rebelles du Sentier D’Or, venus le libérer. Notre héros se retrouve alors malgré lui dans la lutte contre Pagan Min et la libération de Kyrat.
On retrouve alors toute la formule qui fonctionnait dans Far Cry 3 : un jeune homme qui ne demandait rien se retrouve au milieu d’un conflit armé et en devient l’acteur principal. Si Jason de Far Cry 3 connaissait une belle évolution entre son premier meurtre pour la survie et sa folie psychopathe latente sur la fin, on ne retrouve pas vraiment cet état d’esprit chez Ajay. Ajay manipule sa première arme à feu à la perfection dans la troisième minute de jeu et se pose à peine des questions. Si l’introduction dans le monde de Far Cry 4 s’en retrouve un peu brutale et assez mal introduite, il ne fait pas s’en arrêter là. Parce que la suite vaut clairement le détour. Le scénario pèse son lot de rebondissements et de révélations mais chut. Ce serait du spoiler gratuit et méchant alors que je ne le suis pas (assez).
Should I stay or should I go.
Graphiquement, et bien… Ça claque. Bon, comme pas mal de jeux Ubisofts dernièrement *tousse* Assassin’s Creed Unity *tousse* l’optimisation n’est pas au top. Beaucoup de micro-freezes et de ralentissements inexpliqués. Mais les futures mises à jour des drivers et du jeu semblent régler le problème… en partie. Autrement, on retrouve le moteur Dunia, déjà utilisé dans Far Cry 2 et sublimé dans Far Cry 3. Exit les îles paradisiaques de Rook Islands, le pays de Kyrat est tout simplement une représentation libre du Tibet. Massifs montagneux, brumes épaisses, vallées verdoyantes et falaises abruptes : le soft nous offre des panoramas à couper le souffle. L’Himalaya ne nous a jamais paru aussi beau et redoutable. Si techniquement, il n’y a pas eu d’évolutions flagrantes, artistiquement, le boulot accompli est vertigineux (sans mauvais jeux de mots). On regrette juste qu’un certain laisser-aller a été pris. Comme par exemple les animations des personnages et du protagoniste qui sont identiques à ceux de Far Cry 3. Ça saute à la figure dès la première minute de jeu et ce n’est pas très agréable… cependant, je vous ai parlé du pelage des animaux avait l’air doux à souhait ?
Comme on en vient à ce qui diffère (ou non) au jeu précédent, on se rend compte qu’il y’en a pas beaucoup en fin de compte. On retrouve le système de tours radio qui révèlent la carte au fur et à mesure qu’on les escalade, les avant-postes qui offrent des missions une fois libérés et qui nous permettent l’accès aux missions principales, quasiment les mêmes points de progressions, quasiment les mêmes armes, les mêmes crafts en peaux de bêtes et ainsi de suite… Autant dire que pendant les premières sessions de jeux, on a cette sensation de jouer à Far Cry 3.5.
Impossible n’est pas Kyrat.
Cette sensation appréhendée, on essaye de se focaliser sur ce qui rendrait cette itération unique. La nature du décor déjà abordée, est déjà quelque chose d’unique en soit : les falaises et les monts sont très hautes et très pratiques pour sonder les alentours et bon point : le génial wingsuit de Far Cry 3 est disponible très tôt dans le jeu. Ce qui permet de se déplacer efficacement et rapidement depuis les hauteurs de Kyrat. Rajoutez un ULM (Ultra Léger Motorisé) très fun à piloter et vous serez le roi des cieux. Si la chasse est de toujours de la partie, vous pouvez à présent ramasser de la viande sur les animaux et les utiliser comme appât, afin d’attirer les prédateurs pour les repaître de vos ennemis. Mais si il y’a une chose qui rend la baston à Kyrat jouissive… C’est la possibilité de monter un MUTHAFUCKIN’ ELEPHANT ! Le plus gros mammifère terrestre est aussi la plus grosse arme de destruction massive qu’il vous sera donné d’essayer. Rentrez avec dans un camp ennemi et le ménage sera fait en moins de deux, carnage garanti.
D’un point de vue mécanique de jeu, en sus de votre barre d’expérience, une barre de Karma a été rajoutée. Des mini-évènements sont générés aléatoirement autour de vous et à vous de les régler. Le but étant d’aider le peuple Kyrati à se défendre des sbires du « Roi » Pagan Min. Tuez un lieutenant ennemi, sauvez des otages civiles ou faites peser la balance d’une fusillade en faveur des rebelles. Ces points de Karma durement acquis vous permettront d’acheter des objets et des compétences exclusives. En prime, les niveaux de Karma vous permettront d’accéder au commandement de mercenaires à invoquer pour vous aider dans votre tâche. Ils sont efficaces et très funs à jouer avec. Abusez-en. Mais attention, le moindre faux pas (tuer des civiles, des rebelles, etc, etc…) vous fait perdre des points. Soyez donc prudents quand vous manipulerez ce lance-roquette, un incident arrive souvent trop vite.
« Ta mère ne t’a pas parlé de moi ? »
Je vous ai déjà parlé de Pagan ? Pagan Min ? Le grand méchant de Far Cry 4 ? Le Roi auto-proclamé de Kyrat ? Tellement mégalo qu’il y’a sa tronche sur les billets ? Tellement excentrique qu’il porte un costume fuchsia et une coupe Tektonik peroxydée ? Tellement intelligent et dangereux qu’il aime vous balancer de bonnes vannes à la radio et qu’il tue ses gardes au moindre faux pas un avec stylo-bille dans la gorge ? Eh bien, The Pagan Fucking Min est bien l’une des raisons de jouer à Far Cry 4. Comme Vaas qui avait su créé la surprise dans le volet précédent, Ubisoft semble bien poser une nouvelle base dans la série : un méchant badass, psycho et inoubliable. Miracle, Pagan y arrive sans trop de difficultés sans pour autant reconstruire le processus qui nous avait tant fait aimer Vaas. Et si ce dernier, n’étais pas vraiment le grand méchant, Min l’est bel et bien, et on le se coltinera jusqu’à la fin. Et c’est tant mieux. Il est drôle, incisif, mégalo et tellement décalé avec tout le reste. Pour notre plus grand bonheur.
Côté multijoueur, il n’y a malheureusement pas grand-chose à dire. Le mode Co-Op est très fun mais très limité. Une fois que votre pote a rejoint la partie, les missions principales sont bloquées et ce dernier ne recevra aucune récompense pour vous avoir aidé. Vraiment aucune. C’est vraiment dommage parce que le système de Karma pourrait très bien s’y prêter. Et pour le PvP, il semblerait bien que des efforts aient été faits. Les matchs se font à cinq contre cinq avec un système de rounds. Point important, le gameplay est asymétrique : à tour de rôle, les joueurs vont jouer les deux factions disponibles : les Rakshasa et les rebelles du Sentier d’Or. Les rebelles se veulent classiques : ak47, grenades, véhicules et j’en passe. Les Rakshasas, en revanche se jouent bien différemment : Armés d’arcs, invisibles une fois immobiles, montent à dos d’éléphants et peuvent invoquer des bêtes fantomatiques pour attaquer leurs adversaires. Et pour tout dire, tout ça est foutrement bien équilibré. Les combats ne semblent pas inégaux et comme les factions sont jouées à tour de rôle, il n’y a pas d’injustices ou de jaloux. En revanche, seulement trois modes de jeux sont disponibles :
- Avant-poste, le Sentier d’Or doit établir un campement sur les cendres du camp adverse
- Propagande, Le Sentier doit détruire trois objectifs pendant que les Rakshasas les protègent
- Masque du Démon, les deux équipes doivent trouver des reliques disséminés sur la carte et les ramener dans leur camp respectif.
L’action se déroule sur la carte open world alors les zones d’actions ne manquent pas.
Conclusion
Far Cry 4 hérite directement des règles solides instaurés par son grand-frère. Si on est dérouté aux premiers abords par ses trop grandes similitudes, l’ambiance de Kyrat et son dictateur charismatique en renouvellent complètement l’expérience. Vous vous surprendrez à admirer le paysage à plusieurs reprises. L’histoire promet de belles surprises et on se sent investi dans la libération de ce beau pays au sein de l’Himalaya. Pour le meilleur, comme pour le pire.
Les Plus
- Pagan Min
- Le wingsuit tôt dans le jeu
- Les panoramas de Kyrat
- Les virées à dos d’éléphants et d’ULM
- Pagan Min
- Histoire à pas piquer des hannetons
- Plusieurs fins possibles (donc la meilleure fin secrète de toute l’histoire du Jeu Vidéo)
- Complètionnistes, accrochez-vous.
- Multijoueur original et plutôt fun.
- Pagan Min putain !
Les Moins
- Nouveautés vraiment maigre, objectivement
- Cette impression de jouer à une extension de Far Cry 3…
- La chasse redondante
- Ajay est bien trop lisse
- Co-Op sympa mais très limité dans son intérêt.
- I.A parfois aux fraises
- Optimisation à revoir
- Soucis de mixages des voix françaises
- Pas assez de Pagan Min ! (pour de vrai)
Il est loin le temps de Farcry 1 qui était réputé pour sa révolution graphique (comme l’a été Crysis après lui).
Note pour l’auteur invisible : Une petit relecture attentive s’avère nécessaire. Exemple : "c’était bien l’une des meilleurs surprises"
Comme d’hab’ c’est le genre de jeu que je me prends quelques moi après la sortie histoire qu’il soit patché et mieux optimisé et qu’il baisse déjà pas mal de prix (genre là je le vois à 22€ sur goclecd, omg ça baisse vite !), le coop notamment à l’air bien fun avec un pote.
copier coller de far cry 3, dommage ^^
c’est dommage car la bande annonce donnant vraiment envie, merci du test :D je ferai comme <a href=’http://www.warlegend.net/members/Gorilla/’ rel="nofollow">@gorilla</a> :D
beaux graphismes
Merci pour le test bro ! :D
Ouais enfin perso je préféré largement Vaas à Pagan Min et je suis surement pas le seul.
Sinon bien résumé c’est vraiment un FC 3.5 mais ça reste un jeu bien agréable à jouer. Le moteur à bien vieilli aussi malgré les textures plutôt bonnes (pour les personnages) et l’ajout des poils 3D.
Graphiquement c’est pas mal.