Après un hiatus de deux ans histoire de glisser un Battlefront II, DICE revient sur le devant de la scène avec un Battlefield V qui augure le meilleur pour la licence éditée par EA.
Winter is coming
L’alpha fermée de Battlefield V nous a permis de nous essayer à deux cartes tout en neige sur deux modes (Conquête ; Grande opération). Grâce à cela nous avons pu voir les nombreuses nouveautés qui attendront les fans de la licence en octobre prochain.
Deux factions s’affrontent – EA et DICE ont déjà certifié que des nouvelles seront ajoutées par la suite -, à savoir l’Allemagne nazie et le Royaume-Uni. Pour l’instant, aucune spécificité liée à la faction en termes d’armes mais il ne s’agit là que d’une alpha. La liste des armes auxquelles nous avons eu accès est disponible à cette adresse.
Premier point : la mise en scène est très bien maîtrisée. La Grande opération disponible voit les allemands tirer sur des cargos de transport aériens britanniques tandis que les alliés sautent en parachute depuis les avions. Il faut dire ce qui est, entre les explosions en plein ciel sur fond d’aurore boréale et les nombreux parachutes qui se gonflent dans la nuit, la scène a franchement de la gueule. C’est bien simple, on s’y croirait.
Les cartes offrent un level design réussi qui permettront aux joueurs de choisir leur voie, quitte à passer derrière les lignes ennemies. Comme d’habitude, le décor est entièrement destructible mais la nouveauté de ce côté est qu’il est possible, quelle que soit la classe choisie, de construire des barricades. Les développeurs ont en effet annoncé chercher à éviter le problème de fin de partie habituel qui faisait que, la totalité ou presque du décor étant détruite, il ne restait plus tellement de possibilités d’avoir une couverture ou de jouer un minimum stratégique sur les points chauds d’un conflit.
Le résultat est concluant et permet effectivement d’apporter un bon soutien dans une perspective défensive. Il aurait peut-être été intéressant d’offrir la même chose côté attaque comme la possibilité de construire des nids de mitrailleuse ou de creuser des tranchées.
Des modifications intéressantes et immersives
Ce qui m’a le plus enthousiasmé dans l’alpha de cette alpha fermée de Battlefield V est sans conteste possible l’accent mis sur le réalisme (toutes proportions gardées). Terminées les quantités de munitions ras la gueule ou la santé qui remonte systématiquement et assez rapidement toute seule. DICE va enfin dans la bonne direction pour renforcer le jeu d’équipe en proposant des stocks de munitions très limitées et une santé qui met du temps à se régénérer, jamais au maximum. La seule possibilité annexe consiste à ramasser le peu de munitions des soldats éliminés au combat (et parfois des medkits lâchés par des medics).
L’effet collatéral est que les campeurs peuvent nettement moins camper (coucou les snipers) puisqu’ils démarrent avec une quinzaine de balles seulement (!). La nécessité de s’approvisionner devient péremptoire et le jeu d’équipe s’en trouve clairement développé, d’autant que ce n’est pas la seule modification apportée par le studio.
En effet, désormais chaque membre de votre escouade peut vous relever une fois à terre. Le besoin d’être medic n’intervient que pour les joueurs extérieurs à votre petit groupe – même si relever un coéquipier reste quoi qu’il arrive bien plus rapide avec un medic qu’avec un simple sniper, par exemple. De même, si le dernier membre de votre escouade est éliminé, vous êtes automatiquement renvoyé à l’écran de sélection de point de départ, même si techniquement vous auriez pu être relevé.
Autre chose : il n’est plus possible de supprimer le délai pour être relevé. Beaucoup s’offusquent de cela, mais je ne peux que saluer la démarche tant j’ai été gavé de nombreuses fois de courir vers un allié pour qu’il se contente de laisser tomber pour crever bien vite. En contrepartie, il n’y a plus aucun délai lorsque vous devez réapparaître. Auparavant, un chrono vous contraignait à attendre la prochaine vague. Désormais, dès que vous êtes mort pour de bon, vous pouvez revenir dans la partie immédiatement sauf exception. Notez toutefois qu’il existe la possibilité de résister à la mort plus longtemps pour laisser le temps à quelqu’un de venir à votre secours – mais pour les habitués, vous savez que même si un type arbore une jolie croix de médic, il n’en a probablement rien à carrer de votre trogne.
Enfin, on notera la disparition de la possibilité de marquer les ennemis pour les autres. Désormais, tant qu’un personnage est dans le viseur, il est marqué sur le HUD des alliés, mais seuls les véhicules sont mis en valeur de manière permanente. Encore un renforcement de la tendance réaliste qui, pour le coup, risque de faire débat dans la communauté. La seule possibilité restante consiste à marquer un point à attaquer pour ses petits camarades.
Un gunfeel et un sound design au taquet
Les armes de la Seconde Guerre Mondiale font un retour en force dans Battlefield V. Il n’y a pour ainsi dire aucune classe à jeter (surtout avec les arguments évoqués plus haut) et j’ai particulièrement apprécié la STG 44 et le Kar 98, respectivement pour l’assaut et le sniper. La précision est au rendez-vous et les affrontements claquent autant que les balles.
Justement, le sound design de DICE fait à nouveau des merveilles et nous immerge à fond dans l’expérience Battlefield V. Un impact de balle ne produira pas le même son qu’il intervienne à deux ou à cent pas et on sera d’où le tir provenait. Les bruitages sont parfaits, pour les armes et le reste.
Graphiquement le titre est encore une fois une réussite totale avec des paysages à couper le souffle, même si pour l’instant quelques textures font un peu pâle figure. Il reste encore quelques mois à DICE pour peaufiner son bébé de ce côté ainsi que de celui de l’optimisation. En configuration ultra et high, j’ai subi des pertes de FPS à 28/30 sur une configuration GTX 1080 et i7-4770K @ 3,8 GHz.
On pourra par ailleurs reprocher à Battlefield V son interface, vraiment foirée sur certains aspects, notamment lorsqu’il s’agit de réapparaître. En effet on vous colle tout de suite une caméra troisième personne sur un allié au lieu de la bonne vieille carte globale. Pour accéder à cette dernière, vous devez cliquer sur un bouton au bas de l’écran. Plutôt contraignant. Il aurait été plus judicieux d’afficher en priorité la carte quitte à proposer, en cliquant sur un allié, d’avoir un encart à l’écran avec cette fameuse caméra troisième personne puisqu’elle n’est pas dénuée d’intérêt : elle permet de voir exactement où l’on va atterrir (dans un bâtiment, en extérieur, à couvert ou non, etc.).
Par ailleurs, en tant que médic, il est parfois vraiment difficile d’apercevoir les icônes des blessés ayant besoin d’aide.
Enfin un FPS WW2 AAA qui a de la gueule
Ça en fait des acronymes, pas vrai ? Quoi qu’il en soit, Battlefield V promet de belles évolutions pour la licence. Elle ne plairont certes pas à tout le monde mais pour ma part, DICE va dans le bon sens. Le titre propose de vraies raisons de jouer en escouade et renforce l’immersion. Dans Battlefield V, je suis bien plus conscient de mes munitions et de ma santé qu’auparavant. J’ose le dire, l’influence survie des Battle Royale a eu un bel impact sur l’équipe de développement. Je suis aussi content d’être débarrassé du délai de réapparition après l’agonie et d’un gunfeel que je sens rafraîchit du côté des fusils d’assaut. L’UI a encore largement besoin de peaufinage et je ne suis pas nécessairement convaincu de l’animation du médic lorsqu’il ramène un allié à la vie. D’un autre côté, cela participe aussi à renforcer l’immersion et il est vrai que la multiplication des résurrections pouvait s’avérer abuser dans les précédents Battlefield. Probablement l’un des Battlefield les plus intéressants en devenir, mais qui risque de fâcher certains fans hardcores. En ce qui me concerne, je suis largement conquis par ce Battlefield V qui me fait ressentir l’intensité du combat comme jamais auparavant.
Bilan: Très bon
Battlefield V sortira sur PC, PS4 et XB1 le 19 octobre 2018.