Aperçu Book of Demons – Certains se rappellent comment faire un Diablo
Thing Trunk est une société de développement qui a lancé tout un programme intitulé Return 2 Games, visant à sortir sept jeux, tous hommages à des titres ayant marqué les années quatre-vingt-dix. Le premier d’entre eux est dédié à Diablo et porte le nom ténébreux de “Book of Demons”. Il est assez amusant de voir un studio indépendant talentueux parvenir à capter l’esprit Diablo quand son développeur historique l’a largement perdu en cours de route.
Welcome to the Paperverse
La première particularité essentielle à souligner concernant Book of Demons est son parti pris étonnant mais bien exécuté : il se déroule dans le paperverse, univers où tout est fait en sculptures de papier. L’originalité est de mise et, comme pour tout parti pris, il ne convaincra pas tout le monde. Si l’on se contente de regarder des photos d’écran, on peut être rebuté par l’aspect du titre – c’était mon cas – mais à la seconde où l’on commence à plonger dans le donjon, rien n’y fait : on est happé. Book of Demons reprend presque à la lettre près l’univers de Diablo en changeant des noms par-ci, par-là et en proposant un gameplay différent mais toujours très hack’n slash dans l’esprit.
Le jeu vous propose de choisir entre trois classes (deux à l’heure de cet aperçu, la dernière – rogue – étant prévue pour une arrivée sous peu), et il s’agit forcément du guerrier, du mage et de la rogue. Une fois votre choix fait, vous arrivez dans une petite ville en proie au désespoir depuis que la cathédrale a accueilli en son sein de terribles monstres. Trois en particulier : le Cuisinier, l’Antipape et un grand démon faisant joujou avec un canard en plastique dans son bain de flammes – je vous ai dit que les développeurs ne se prenaient pas au sérieux ? – respectivement le Boucher, l’Archevêque Lazarus et Diablo dans le jeu de Blizzard paru en 1997. Vous allez devoir descendre de niveau en niveau pour parvenir à occire le mal de ces terres et, pour cela, un chemin tout tracé. Littéralement. Vous n’allez pas courir dans tous les sens : une route (dotée d’impasses et de plusieurs choix de direction tout de même) fait office de circuit dont vous ne pouvez sortir. Les ennemis, eux, peuvent se déplacer où bon leur semble, y compris hors du chemin. Une fois qu’ils sont à votre portée, vous devez cliquer sur eux pour les éliminer. Rassurez-vous, même si vous jouez guerrier et donc au corps-à-corps, vous disposez tout de même d’une très bonne allonge, de sorte qu’aucun adversaire ne sera jamais épargné par vos coups d’épée.
C’est aussi simple que ça ? Non, car les développeurs ont intégré dans Book of Demons un tas de bonnes idées, parmi lesquelles les boucliers : certains ennemis seront invincibles tant que vous n’aurez pas détruit leur bouclier – plus ou moins solide – en cliquant dessus. Ça peut paraître dérisoire, mais dans le feu de l’action avec les légions des enfers autour de vous, je peux vous assurer que la panique se saisira bien vite de vous. D’autre part, les sorts lancés par les ennemis sont annulables, pour peu que vous soyez à portée et mainteniez votre clic gauche sur l’icône du sort ; de gros coups peuvent vous assommez, floutant l’écran et laissant apparaître des étoiles qui vont circuler sous vos yeux : à vous de les attraper pour reprendre vos esprits… Des idées telles que celles-ci, qui varient le gameplay juste ce qu’il faut, il y en a des tas.
Laissez brûler les petits papiers
Chaque niveau est généré aléatoirement et est plus ou moins long, sachant qu’avant de débuter une nouvelle descente aux enfers, vous pouvez décider de la durée approximative de votre partie pour que le jeu paramètre votre aventure afin que vous ayez le temps de la boucler. On va de cinq minutes à plus de quarante minutes, avec beaucoup de paliers entre les deux : largement de quoi satisfaire toutes les situations. Le bestiaire est plutôt varié et parfois vicieux (vagues de poison, flèches glacées, boules d’énergie à la trajectoire incertaine…), pour un défi par moments haletant. On regrette que les boss principaux – cités plus haut – ne soient pas plus féroces que ça et surtout un peu plus dur à battre. En revanche, les montagnes de loot s’accumulent et vous procurent la bonne vieille satisfaction de l’aventurier en maraude : accumuler l’or et l’équipement !
Concernant ce dernier élément, il y en a vraiment beaucoup, qui se présente sous forme de cartes que vous pouvez ensuite améliorer jusqu’à deux fois grâce à des runes auprès de la sorcière du village. En revanche, on regrette qu’à l’inverse de l’écrasante majorité des RPG, l’équipement porté ne se reflette pas graphiquement sur notre personnage, même si l’apparence de celui-ci évolue au gré de certains niveaux paliers.
Tant que nous sommes dans le village, mentionnons le vieux crouton près de la fontaine qui identifiera vos objets et augmentera le nombre de slots d’équipement disponibles (vous démarrez avec seulement trois pour potions, sorts et armures) jusqu’à dix, le papy guérisseur (vous vous dites que ça fait beaucoup de vieux là, non ?) et l’aubergiste qui présente une caractéristique très intéressante : quand vous passez un niveau, vous choisissez d’augmenter d’un point soit votre santé, soit votre mana. La statistique que vous n’avez pas choisie est envoyée dans le chaudron de l’aubergiste. À cela s’ajoute divers objets plus ou moins rares dont vous ne connaissez absolument pas la nature et que vous trouvez lors de vos pérégrinations. Le crouton ne peut pas les identifier et vous ne les possédez pas tant que vous ne déboursez pas le montant nécessaire auprès de l’aubergiste pour les récupérer avec vos les points de stat que vous avez écartés. Seulement le prix augmente à chaque utilisation, il vaut mieux, par conséquent, laisser tout cela s’accumuler, mais sachez que si vous mourez, les objets – pas les stats – seront perdus à jamais. Cet élément de risque est très sympathique et, si vous arrivez à tenir la longueur, vous pouvez d’un seul coup obtenir une foule d’objets puissants contre un pécule très raisonnable.
Le début d’une franchise à succès
Return 2 Games se présente comme une excellente initiative et le premier volet, Book of Demons, nous montre à quel point. À l’heure où Blizzard est incapable de satisfaire les fans de Diablo (et certainement pas avec une fausse recréation de Diablo dans Diablo III, en réalité un simple filtre pixels), un studio indépendant se lève et procure une expérience qui, si elle diffère en de nombreux points du titre de 1997, nous le rappelle en réalité bien plus à notre bon souvenir que sa suite directe. Les regrets principaux que j’ai à l’égard de Book of Demons concernent les boss principaux pas assez épicés et le déplacement via un chemin tracé. Il eût été beaucoup plus agréable de pouvoir explorer le donjon à la manière de Diablo, justement, mais je comprends qu’il s’agit d’un choix de gameplay puisqu’il implique par exemple une difficulté corsée dans certains passages. Le titre ne paye pas de mine graphiquement, mais ne vous laissez pas rebuter : une fois dedans, c’est vraiment super. D’ailleurs, 94% des utilisateurs Steam sont d’accord avec moi.
Bilan : Très bon
Book of Demon est prévu pour une sortie cette année et est déjà disponible en accès anticipé.
War Legend a bénéficié d’une copie presse PC fournie par l’éditeur de ce jeu.
Le titre est référencé chez notre sponsor GoCleCd.
Il a l’air vachement sympa, et il fait remonter les souvenirs du bon vieux temps… Aaah Diablo…
Non mais au pire on à Diablo 1 dans Diablo 3 !
Oh wait….