Aperçu Dauntless – Ce soir, on chasse !

Aperçu Dauntless – Ce soir, on chasse !

Depuis que Monster Hunter World a été annoncé sur PC, on pouvait légitimement se demander si l’existence de Dauntless aurait toujours du sens. Deux développeurs des Canadiens de Phoenix Labs ont profité de leur visite à Paris pour nous faire une présentation privée du jeu actuellement en alpha technique afin de prouver que leur soft n’est pas qu’un ersatz.

Aperçu Dauntless – C’est pas la petite bête…

Annoncé il y a maintenant 6 mois, Dauntless est développé depuis presque 3 ans avec une petite équipe de 40 personnes basée à Vancouver comprenant des anciens de Riot Games, Blizzard, Bioware et bien sûr… Capcom. Il faut avouer que l’engouement autour du titre est palpable chez les joueurs PC en mal d’action-RPG coopératif digne de ce nom. Avec des influences comme Monster Hunter (obviously) et Dark Souls/Bloodborne (c’est eux qui me l’ont dit, si si), la volonté du petit studio du pays des caribous est de créer une expérience coopérative hardcore où chaque combat est une course de fond intense où l’erreur pardonne peu, voire pas.

Point de rixes futiles avec les gobelins du coin ou le menu fretin. Ici, on chasse la grosse bestiole bien belliqueuse. Les Béhémoths sont les nuisibles indésirables qui arpentent le monde de Dauntless, et vous êtes les dératiseurs de choc : les Slayers. Sauf qu’un Béhémoth — comme son nom n’indique — fait facilement une dizaine de tonnes de plus que vous. Vous et vos amis ne serez donc pas de trop pour tenter d’abattre la bête pour la gloire de la chasse et le loot… surtout le loot.

J’ai pu jouer environ 40 minutes en compagnie d’un autre journaliste et de deux membres de l’équipe marketing du jeu. Dauntless étant pour l’instant dans un simple état d’alpha technique, je n’ai vraiment pu que tâter des combats (mais n’est-ce pas là l’essence même du jeu ?).

Premier truc qui saute au yeux, pour de l’UE4, le jeu est beau et la DA maîtrisée. Rencontrer son premier Béhémoth est quelque chose d’assez intimidant et intrigant à la fois. La bête bouge constamment et il faut juger à distance respectable ses capacités offensives et défensives avant de se jeter dans la mêlée. Il existe une grande variété de Béhémoths et chacun possède son propre panel de mouvements et d’attaques spéciales. Connaître les patterns du monstre est alors primordial si le groupe de joueurs espère l’emporter. Les animations sont très fluides, lisibles, et donnent une personnalité immédiatement identifiable au Béhémoth rencontré.

Bien que ce jeu soit vendu comme un action-RPG, votre personnage n’a pas de compétences ou d’arbres de talents. Votre style de jeu sera entièrement défini en fonction de votre équipement. Chaque type d’arme ne se joue pas de la même manière et il faudra être conscient de ses forces et faiblesses en toute circonstance. En exemple : l’épée est versatile, les dagues permettent de frapper de manière répétée et offrent une grand mobilité, et la hache a les meilleurs dégâts du jeu mais demande une discipline de fer. En combinant deux touches d’attaques forte et faible, le joueur pourra expérimenter des combos à utiliser à bon escient, qui seront bien sûr propres à chaque armes. Les sensations sont alors plutôt bonnes et on s’amuse à taper sur la bestiole jusqu’à ce que mort s’ensuive. En revanche, on sent encore une certaine rigidité parfois gênante du personnage, dont l’impossibilité de se réorienter entre deux coups qui peuvent souvent empêcher de réaliser un combo quand le Béhémoth n’arrive pas à se tenir tranquille. Qu’à cela ne tienne, pour l’empêcher de bouger, les joueurs peuvent décider de se concentrer sur certains membres de la bête jusqu’à les ruiner complètement. Le Béhémoth sera alors jeté au sol et sera sans défense pendant quelques secondes, et tout son set d’attaques et de mouvements sera modifié en prenant en considération le membre détruit. Cela rend les combat très organiques et donne vraiment l’impression de se battre contre une bête sauvage à l’attitude imprévisible malgré l’anticipation des Slayers à l’œil attentif. On s’y croit.

Les combats contre les Béhémoths sont longs et éprouvants (entre 10 et 20 minutes). Le joueur peut apporter des potions pour tenir le coup sur la longueur, et choisir sa “lanterne“. La lanterne est un objet qui vous donnera une capacité spéciale unique qui se remplit au fur et à mesure que vous infligez des dégâts au monstre. Elle pourra généralement générer une aura qui offrira divers bonus à votre groupe comme un soin de zone. Votre arme possède également une capacité spéciale propre à sa classe qui se charge elle aussi quand le Béhémoth prend des dégâts. L’épée pourra enchaîner des attaques rapides et dévastatrices tandis que la puissance de la hache augmente graduellement tout au long du combat jusqu’à atteindre des dégâts colossaux. Mais voilà, si vous êtes prudents voire trop, vous ne voulez pas non plus que le combat dure plus longtemps qu’il ne le faut : le Béhémoth n’a pas de barre de vie, et une jauge de danger augmente au fil du temps et quand un membre du groupe se trouve à terre. Une fois cette barre de danger pleine, si les Slayers sont K.O, ils sont immédiatement morts. Le seul moyen de savoir si le monstre est sur le point de passer l’arme à gauche et de surveiller visuellement les dégâts qu’il prend sur les parties de son corps et de savoir à quel point il est énervé. Une bête blessée à un certain seuil s’enfuira et les joueurs devront repartir la traquer. Elle sera alors encore plus dangereuse et possédera des capacités supplémentaires.

Aperçu Dauntless – Tanneur d’écailles professionnel

La progression du jeu passera alors à la succession de parties de chasse contre les Béhémoths. Le joueur devra décider vers quel type de gameplay il veut s’orienter, et devra chasser les bêtes en conséquences de l’artisanat requis, l’idée étant de récupérer des matériaux sur les Béhémoths. Phoenix Labs promet déjà plus d’une trentaine de Béhémoths différents à la sortie du jeu et souhaite que le joueur ne se lasse pas malgré une boucle de gameplay très cyclique sur le papier. Le but est toujours d’avoir un objectif pour progresser et que le grind soit aussi amusant que de longue haleine, pour éviter toute frustration. Les gars du marketing m’ont assuré que si Dauntless est bien un free-to-play, aucune option achetable en jeu n’aidera la progression du joueur. Le jeu se financera uniquement avec des objets cosmétiques de personnalisation comme des emotes, des skins et des teintures.

Au niveau du gameplay, si le tout se goupille déjà sous les meilleurs auspices, les canadiens de Phoenix Labs veulent nous rappeler que rien n’est définitif et que le but actuellement est de voir si le squelette du jeu fonctionne, comme l’implémentation de pièges ou autres équipement pour contrôler un peu mieux le comportement des monstres. L’alpha pour les packs fondateurs devrait être disponible mi-août pour une sortie finale en fin d’année, voire début d’année prochaine. Le jeu est auto-financé et n’est supporté par aucun éditeur, ce qui peut-être à la fois une bonne chose comme une difficulté marketing supplémentaire pour une équipe de vétérans, certes, mais restreinte.

Aperçu Dauntless – S.L.A.Y

Dauntless reprend à la sauce occidentale tout ce qui fait le succès d’un Monster Hunter. Il n’apporte — pour l’instant — rien au genre, mais c’est un titre multijoueur à surveiller de près en cette fin d’année : sa réalisation et sa personnalité sont à dévorer entre potes motivés. Dur, exigeant et sûrement passionnant sur le long terme, il devrait ravir certains joueurs en manque de challenge de la grande époque des boss épiques de MMOs. Il reste encore pas mal de trucs à découvrir comme le crafting, les villes hubs ou encore le système de guilde déjà déclaré comme prometteur. Il faut maintenant espérer que le soft arrive à se tailler une part du marché avec le monstre Monster Hunter World lui aussi annoncé sur PC. Si le but initial du développement était de combler ce vide laissé (in)volontairement par Capcom, il devra vite se démarquer du mastodonte s’il espère se tailler une bonne réputation de must have en multi.

Bilan : Bon

L’alpha pour les packs fondateurs devrait être disponible mi-août pour une sortie finale en fin d’année, voire début d’année prochaine.