Quand on entend Devolver Digital, on pense généralement à deux mots : qualité et déjanté. Gorn ne fait pas exception à la règle. Développé par Free Lives (Broforce) et édité par le sus-nommé, ce jeu vous propose de vous changer en gladiateur pour écraser, trancher, concasser, transpercer et frapper tout ce qui vient à votre rencontre.
La boue s’efface plus facilement que le sang
Vous êtes un paysan. Si, cherchez pas. Et comme vous n’avez rien de mieux à faire en ce dimanche ensoleillé, vous vous dites que péter des dents à coup de poings et armes diverses et variées, ça serait peut-être une bonne méthode pour passer le temps. Gorn vous propose d’entrer dans une arène de gladiateurs et vous met tout de suite dans l’ambiance : une parodie de césar, au milieu d’un public composé de têtes surdimensionnées et un rien gênantes, vous demande de lever les bras. Faites donc ! La grille devant vous s’abaisse alors et plus rien ne vous sépare de votre copain pécore qui arrive sur vous pour vous en coller une.
Au début, il ne s’agit que d’un ennemi, de type relativement à poil. Mais ne prenez pas trop confiance, au fur et à mesure de votre progression, plusieurs adversaires mieux armés et en armure vous feront face et, lorsque vous penserez en avoir fini, des portes s’ouvriront au hasard pour en laisser entrer de nouveaux. Autant vous le dire : Gorn va vous faire suer à grosses gouttes. Car avec tous ces ennemis qui s’enchaînent, ces pièces d’armure à détruire pour enfin atteindre la chair, ça en fait des coups à donner, et quand en plus on fait voler un fléau au-dessus de sa tête…
Le principe est donc d’empoigner des armes et de taillader ses adversaires en repeignant au passage le sol et les murs de l’arène d’hémoglobine. Le nom du jeu l’indique très bien : on est dans le gore, le très gore même. Car si le sang fuse, les membres volent et les visages se décomposent sous les coups, littéralement.
Le jeu du caillou
Heureusement, la charte graphique cartoon allège un peu les choses, mais vous comprendrez de quoi je parle lorsque vous ramasserez un caillou pour éclater la tête d’un vilain – parfois, les ennemis se relèvent avec un œil pendouillant au bout du nerf optique. J’ai faim d’un coup, pas vous ? Justement, puisque l’on parle de caillou, le titre de Free Lives vous propose de débloquer de nouvelles armes au fur et à mesure en fonction de la façon dont vous dégommez les tas de muscles qui viennent à vous, et il vous faudra parfois chercher un peu. Si l’on reprend l’exemple de copain caillou, zigouiller sept adversaires avec vous donne droit à copinou rocher. J’ai dit que le jeu était complètement délirant ?
Vous récupérerez ainsi un peu plus d’une dizaine d’armes (vous vous voyez proposé cinq armes au début de chaque affrontement, lorsque vous avez récupéré davantage d’instruments de mort, le jeu vous offre une sélection aléatoire à chaque fois), allant de la lance au marteau en passant par l’arc, l’épée et la masse d’arme. Certaines comme la lance se manipulent à deux mains, ce qui instaure une certaine variété. Lors des combats, vous pourrez réaliser des contres en frappant les armes s’abattant sur vous, ce qui aura pour effet de ralentir le temps et de vous donner une opportunité. Si jamais vous êtes touché gravement, vous aurez quelques instants pour tuer un ennemi et ainsi rester en jeu, sans quoi il vous faudra recommencer le niveau. À l’issue d’une bataille, une liste d’avancement est présentée pour que vous sachiez combien d’éliminations/actions vous devez encore faire pour débloquer des éléments.
Les armes sont plutôt étranges puisqu’elles sont malléables comme du caoutchouc mais, lorsque vous les écraserez sur la tronche d’un gladiateur, vous constaterez que ça n’empêche en rien leur puissance. Je ne suis pas nécessairement convaincu par ce choix, non pas qu’il gène le gameplay mais il rompt quelque peu l’immersion en donnant l’impression qu’on tient des gourdins gonflables d’un quelconque parc d’attractions.
Alors, si vous êtes plus à l’aise avec les notions concrètes, je peux vous proposer mon pied dans les noix…
Il est important de mentionner les déplacements de Gorn. Vous n’utilisez ni la téléportation, ni le capteur de la HTC Wand. Au lieu de cela, il faut appuyer sur le bouton principal et tirer vers soi, comme si l’on attrapait une corde pour la tirer à nous. Je comprends la volonté des développeurs d’éviter que le déplacement soit trop facile dans une petite arène ou bien celle d’empêcher que les adversaires se déplacent trop vite, laissant trop peu de temps au joueur pour réagir, mais ce choix est loin d’être optimal : pour les non initiés, il collera une petite nausée, pour les autres, il sera plus frustrant qu’autre chose. Il aurait été plus intéressant de proposer un déplacement via le capteur de la Wand, quitte à limiter fortement sa vitesse.
En revanche, cela permet d’avoir des déplacements d’adversaires franchement ridicules qui participent à la dérision du jeu. Et les adversaires sont multiples, bien entendu du point de vue de leurs armures et de leurs armes mais également de celui de leur nature. À côté du mode Arène, vous pouvez accéder à l’affrontement de champions. Chacun a bien entendu ses forces et faiblesses et l’humour est une fois de plus de mise. Je vous laisse deviner où il faut frapper – rien qu’une fois – Achille qui est réputé invincible… tout le reste de son corps étant recouvert d’une armure dorée et scintillante. Les casques de ces colosses sont entreposés dans le hall, sur des étagères permettant d’admirer vos trophées.
Enfin, un mode infini vous permet d’affronter les champions à la chaîne et le hall en lui-même comprend un ascenseur afin que vous puissiez descendre voir votre progression dans le déblocage des armes.
Quoi, j’y vais ? Je l’avoine ?
Gorn est un jeu très répétitif – vous ne ferez qu’enchaîner les combats dans l’arène – mais ô combien amusant. À mesure que vous débloquez des armes (et à priori, les développeurs en ajoutent régulièrement), vous gagnez des possibilités d’affronter les situations de différentes manières. Même si l’on regrette son système de déplacement qui peut vous coller une petite nausée lorsque vous en faite l’expérience pour la première fois (et de la frustration par la suite), on ne peut qu’aimer son ton décalé et ses combats, mine de rien énergiques. Le concept est simple, mais il est très bon et de petites attentions telles que “levez les bras” pour commencer et finir les affrontements participent mine de rien à nous mettre dans l’ambiance (j’avoue avoir crié comme un bon gros gladiateur bourru plus qu’à mon tour). Quel dommage de ne pas avoir un mode multijoueur pour s’amuser entre joueurs ! En attendant, il y a de quoi faire dans l’armurerie pour passer quelques bonnes heures en compagnie de Gorn.
Bilan : Très bon
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse offerte par Devolver Digital.
Testé sur HTC Vive.
Trailer accès anticipé Gorn
Gorn sortira est disponible en accès anticipé sur Steam (HTC Vive / Oculus Rift).