Just Cause 4 approche à grands pas et s’est laissé approcher le temps d’une prise en main. Si la formule ne change pas trop, les outils à disposition de Rico ont été améliorés afin de faire face à de nouvelles menaces.
One man liberation army
Avalanche Studios a le vent en poupe en ce moment. Avec de multiples projets en cours, le studio revient à ses premiers amours et en confiant la suite de la série Just Cause à son annexe New Yorkais depuis le troisième épisode.
Si la licence a commencé comme un shooter à la troisième personne décomplexé et en monde ouvert, on est rapidement arrivé au festival du nawak avec le dernier épisode. Depuis l’introduction du grappin, Rico Rodriguez est capable de prouesses que même Hollywood n’oserait même pas mettre scène pour souci de crédibilité, pourtant, c’est bien fun.
Grâce au fameux grappin, il est possible de s’accrocher à n’importe quelle surface et d’ouvrir son parachute réutilisable ou sa wing suit pour se balader librement sur une île immense. Cependant, rien n’est plus grisant que de carjacker un hélicoptère ou un avion de chasse en plein vol. À partir de là, libre au joueur de trouver la manière la plus efficace de raser les objectifs de la carte, quitte à tout faire péter.
Si Just Cause 3 était assez bugué, le nouveau moteur physique faisait des merveilles sur certaines mécaniques de jeu, notamment avec l’introduction de points d’ancrage pour le grappin et de réacteurs, permettant de se débarasser de groupes ennemis entiers sans même tirer une balle.
Depuis, le jeu s’est forgé une petite légende sur YouTube avec des joueurs qui imaginent les cascades les plus improbables avec ce nouveau système. Beaucoup de vaches sont mortes dans le processus.
Si ce succès était un peu accidentel, Avalanche espère alors que ses nouvelles idées pour Just Cause 4 permettront de peaufiner ces nouvelles opportunités de gameplay en faisant appel à la créativité du joueur. On va voir ça ensemble comment.
On vous avait prévenu pour le réchauffement climatique
Nouveau Just Cause dit nouvelle île et une nouvelle dictature à renverser.
Bienvenue à Solís, un pays en proie à d’étranges phénomènes météorologiques extrêmes qui serait en lien avec la disparition du père de Rico Rodriguez, il y a de nombreuses années. Depuis, une armée privée suréquipée a pris possession de l’île et reigne d’une main de fer. Bien sûr, renverser la situation en inspirant la population locale sera la clé pour découvrir les secrets de Solís et la vérité sur le père de Rico.
Oui, malgré le ton de plus en plus décalé de la série, il y a un scénario derrière ce Just Cause 4 et Avalanche a renforcé la narration avec de nombreuses scènes cinématiques. Ceux qui suivent seront aux anges, mais on reste dans le cliché et la mise en scène n’est pas le point fort du jeu, mais il est appréciable d’être un peu plus engagé dans l’histoire de l’agent rebelle Rodriguez.
Le but ultime de Just Cause 4 est d’aller s’attaquer au Projet Illiappa, un complèxe scientifique étrange ultra protégé qui serait à l’origine des différentes catastrophes naturelles qui se succèdent sur l’immense île, comme des tempêtes de sable, des blizzards, des orages électriques puissants ou encore une gigantesque tornade qui ravage tout sur son passage.
Détail intéressessant, le joueur peut partir à l’assaut de la forteresse quand il le souhaite, mais terminer une des quatre grandes opérations permet de baisser sa défense d’un cran et rendre la manoeuvre plus facile. Qui a dit Breath of the Wild ? C’est en tout cas assumé par le studio.
Pour débloquer les opérations, il faudra alors déstabiliser les régions une par une en acceptant des missions et en créant du chaos au passage. La rebéllion créée dans la hâte par Rico s’appelle justement l’Armée du Chaos. Ça promet.
Jouets de destruction massive
Au premier abord, Just Cause 4 est très semblable au troisième épisode au niveau du gameplay : la visée et les déplacements sont toujours aussi arcades, il est possible d’utiliser une très grande variété de véhicules, du scooter à l’avion de chasse en passant par le tank, et le trio grappin/parachute/wing suit fonctionne toujours aussi bien.
Les armes sont toutes nouvelles et chacune possède désormais un tir secondaire unique assez particulier. Si le fusil d’assaut profite de l’éternel lance-grenade intégré et le lance-missile d’un guidage laser, on pourra trouver des trucs un peu plus originaux comme le sniper à verrouillage multicible ou la mitrailleuse à bouclier intégral rétractable. Les armes se vident très rapidement et il faudra alors aller régulièrement en chercher sur les soldats ennemis ou dans des caisses réparties un peu partout dans l’environnement.
Si vous avez besoin de vous déplacer rapidement sur l’île ou si vous avez envie d’un véhicule particulier, vous recruterez des pilotes au fur et à mesure de l’aventure qui pourront jouer les taxis sous forme de voyages rapides ou vous largeront une commande que vous aurez passé dans le menu approprié.
Au niveau des véhicules, il n’y avait pas grand chose d’exotique, ce qui ne veut pas dire que ça ne sera pas le cas dans le jeu final. On nous promet des trucs bien ridicules comme des ULM, des limousines, des grosses machines industrielles, des voitures de sport, des tuk tuk et même des lamas. Pas sûr qu’on puisse monter ces dernier, mais certain vont finir en orbite, c’est certain.
Avec le grappin, il est toujours possible de s’accrocher à un hélicoptère dans les airs et de balourder le pilote par dessus bord pour prendre sa place. Très pratique pour se déplacer rapidement ou pour tout exploser tant que l’appareil est en état de voler. Peu de choses dures dans Just Cause 4.
Les forces ennemis ne sont pas en reste et se diversifient un peu plus du matériel traditionnel en comptant désormais des drones armés qui peuvent vous submerger et être dangereux si vous ne faites pas attention.
Éradication Physique
Déjà bien mises en avant dans Just Cause 3, les nouvelles fonctionnalités du grappin sont l’attraction principale de Just Cause 4 qui tirent meilleur parti de la physique de la nouvelle version du moteur Apex d’Avalanche Studios.
On sent que la studio a été très inspiré par les exploits réalisés par la créativité des joueurs de Just Cause 3 et les différents effets du grappins sont désormais entièrement paramétrables. Ces modifications se débloquent au fur et à mesure que le joueur termine des missions secondaires.
C’est un mélange très étrange qui s’opère : alors qu’on joue à un TPS grand public très carré, le jeu nous propose de jouer avec des paramètres physiques pointus à la manière d’un Garry’s mod. C’est vraiment surprenant et plutôt malin, pour peu qu’on s’y penche un minimum.
Comme dans Just Cause 2, il est possible de placer des points d’ancrages avec le grappin et des boosters. Désormais, il est également possible d’accrocher des ballons pour soulever des objets dans les airs. Au fur et à mesure de l’aventure, Rico débloque des mods qui permettent alors de gérer avec plus de précisions le comportement de ces différentes fonctionnalités, comme la force et/ou la direction de la traction, si le booster explose en fin de course et dans un vecteur unique ou si les ballons explosent ou non quand on leur tirent dessus et jusqu’à quel altitude.
Il y a vraiment beaucoup d’options et il est intéressant d’expérimenter tout ça pour se rendre compte du potentiel énorme du truc. On parlerait presque de gameplay émergeant à certain moment.
Prenon par exemple un tank. Placez des ballons à ses quatre coins et des boosters au derrière et vous voilà avec l’arme conventionnelle la plus terrifiante du 21e siècle. Il est alors possible d’associer un élément placé à une touche pour le contrôler à volonté et pouvoir ainsi maîtriser la situation (à condition de savoir ce que vous faites). C’est galère à piloter, mais avec un peu de doigté, ça fonctionne.
Ces nouveaux outils sont aussi très puissants bien utilisés en combat. Pourquoi se fatiguer à tirer sur un objectif si vous pouvez l’arracher du sol grâce au grappin ? Pourquoi gâcher des roquettes quand on peut attacher deux hélicoptères ensemble pour s’en débarasser ?
En jouant avec trois configurations préenregistrés des mods, les possibilités sont littéralement infinies et libres à la création du joueur. Il est virtuellement impossible de lister ici tout ce qui est possible de faire avec.
L’intéressant n’exclut pas le redondant
Même si ces nouveautés sont clairement impressionnantes sur le papier et qu’il y a de quoi faire, il faudra malheureusement faire mieux que cela pour empêcher Just Cause de retomber dans ses vieux travers, c’est à dire la répétitivité dûe à son monde ouvert.
Pour libérer une région il faut alors enchaîner les missions et attaquer les bases adverses pour tout casser, encore et encore, jusqu’à débloquer les fameuses opérations qui méritent de changer un peu la donne.
Ces dernières sont de longues missions scénarisées qui mettent en avant les fameuses catastrophes pas-si-naturelles de l’île de Solís. L’intérêt de ces cataclysmes est qu’elles influent fortement sur le moteur physique du jeu, changeant quelques règles de temps à autre comme la tempête de sable qui vous repousse constamment dans une direction, rendant l’utilisation du parachute impossible, ou la tornade qui arrache du sol tout ce qui passe à proximité, vous compris.
Quand vous êtes pris dans un de ces phénomènes météorologiques extrêmes, il faudra alors en pendre note dans votre tactique. Les développeurs assurent que ces catastrophes ont une influence directe sur la simulation de la physique de l’environnement, renforçant un peu plus le gameplay bac à sable systémique de ce Just Cause 4.
Malheureusement, outre la redondance potentielle du titre, il y a un autre problème qui se profile à l’horizon : même si ma petite session ne m’a pas permis d’en avoir le coeur net, les nouveaux gadgets du grappin sont réellement… gadget.
Même si leur potentiel est immense et la personnalisation dans leur fonctionnement est digne d’un jeu bac à sable pur et dur, on peut très bien s’en sortir sans. Les fonctionnalités de base du grappin sont déjà très utile et du peu que j’ai pu voir, à par quelques objectifs qui nécessitent de manière explicite son utilisation, son paramétrage poussé est totalement superflu et s’oublie très rapidement dans le déroulement du combat.
Bien sûr, les meilleurs joueurs trouveront toutes sortes d’utilités, mais cela sera réservé pour des chaînes YouTube ou des streamers qui veulent se spécialicer dans moves ou des cascades incroyables, complètement débiles et donc totalement appréciables à regarder. Y trouver un intérêt soit même pour progresser dans le jeu, c’est un autre histoire.
Attends que je te mette le grappin dessus
Just Cause 4 est une évolution logique de Just Cause 3 et qui pousse le délire de la gestion de la physique encore plus loin, quitte à donner aux joueurs les plein pouvoirs pour faire absolument et littéralement n’importe quoi. Les possibilités offertes sont réllement impressionnantes et permettent d’imaginer quelques folies. Malheureusement, malgré d’autres nouveautés et quelques situations inédites complètement barrées, le titre semble pour l’instant manquer de cohérence dans toutes les expériences qu’il semble vouloir proposer. Pourtant, le titre n’oublie pas d’être bas du front et de se montrer assez gratifiant si on y met de la bonne volonté pour devenir un défouloir intéressant.
Bilan : Bon
En complèment de cet aperçu, retrouvez notre entretien avec Victoria Setian, la productrice de Just Cause 4 sur War Legend
Just Cause 4 sera disponible le 4 décembre sur PC, Xbox One et PS4.
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