Alors que Monster Hunter Rise fait un carton sur Nintendo Switch, Capcom avait une autre surprise en réserve pour les fans de la franchise, disponible dans le courant de juillet. Nous avons pu jouer quelques heures à Monster Hunter Stories 2: Wings of Ruin.
Parce que d’habitude, on massacre l’écosystème pour mieux la protéger
Massacrer la faune locale pour “le bien de l’écosystème”, c’est une raison qui accompagne la longue série des Monster Hunter depuis ses tout débuts. Mais si, pour une fois, les monstres étaient de notre côté ? Bon, ça ressemblerait très vite à un Pokémon, mais l’idée est loin d’être inintéressante. Lors du développement du premier épisode sur 3DS, le producteur exécutif historique de la licence, Ryozo Tsujimoto s’est dit que c’était une bonne manière de développer le monde et la mythologie de Monster Hunter.
Ainsi, le joueur n’incarne pas un énième chasseur, mais un Rider. Il tue des monstres, plein de monstres, mais ce n’est pas la même chose : en pillant le nid de certains d’entre eux et en kidnappant leur progéniture pas encore née, leurs œufs donnent naissance à des copains pour la vie, prêts à accompagner son Rider pour chasser toujours plus de monstres, mais dans la joie et la coopération entre espèces.
Allez, je grossis le trait, mais en associant les éléments phares de Monster Hunter avec des mécaniques JRPG basées sur la collection et l’élevage de monstres, on se retrouve avec un mélange aussi surprenant que cohérent. Et c’est bien ça que propose Monster Hunter Stories 2 : une pure expérience JRPG dans l’univers de Monster Hunter, avec combats au tour par tour, farming, évolution des stats et tout le toutim.
Quelques heures manette en main sur Switch, je n’ai pas vraiment pu profiter de l’histoire de ce Wings of Ruin, mais ai été capable d’avoir un bon aperçu de la boucle de gameplay.
On en massacre quand même ? Ouf, bon, ça va…
Monster Hunter Stories 2: Wings of Ruin n’est pas la suite directe du premier titre sorti en 2017 sur 3DS, même s’il possède des liens très forts. Vous incarnez le pré-ado générique voulu par le genre, qui est en réalité le petit-enfant du légendaire Rider Red. Votre grand-père est parti depuis longtemps, mais son Rathalos est toujours dans les parages, gardien de votre île et votre tribu de Riders.
Evidemment, des événements étranges perturbent l’écosystème de l’île et ses monstres les plus puissants deviennent agressifs sans raison apparente. En précipitant votre initiation de Rider, vous découvrez que le Ratha gardien a disparu, laissant un œuf derrière lui… qu’une troupe de chasseurs semblent déterminés à mettre le grappin dessus.
Les Monster Hunter n’ont jamais vraiment brillé par leur histoire ou par leur narration, mais Monster Hunter Stories 2 met les bouchées doubles pour que l’on se sente impliqué. Votre jeune Rider (entièrement personnalisable) est le cliché japonais du silent protagonist, accompagné d’un certain drôle de Felyne nommé Nivarou (clin d’œil, clin d’œil) qui répond un peu aux autres personnages à sa place.
Toutefois, les cinématiques et la mise en scène sont de bonnes factures et pas trop fainéante, et si on sent bien que l’on est sur Switch, la réalisation rend le tout cohérent et assez agréable à l’œil. On est loin de la claque de Monster Hunter Rise qui tourne sur le même hardware, mais la direction artistique n’est pas vraiment la même non plus. Le framerate est rarement au beau fixe, mais ce n’est jamais réellement gênant.
Le jeune Rider va donc se balader sur son île, avec ses Monsties (ses monstres apprivoisés), accompagné d’une Rider confirmée la plupart du temps dans notre prise en main : Kayna.
Un combat de Monster Hunter Stories, c’est un peu comme une partie de chasse en ligne d’un Monster Hunter plus classique : chacun fait un peu ce qu’il veut, et c’est parfois le foutoir. En effet, vous ne contrôlez que votre personnage pendant le combat. Votre Monstie, votre compagnon et son propre Monstie n’attaqueront pas forcément la même cible que vous, et c’est là que réside toute la subtilité du système combat.
Tous les personnages et monstres attaquent même temps, provoquant parfois des chocs frontaux. Via un bête système de shifumi, vous pouvez remporter ces duels, donnant la possibilité de presque nullifier les dégâts adverses et accroître considérablement vos propres dégâts (mais l’inverse est vrai également).
Chaque Monstie est spécialisé dans un des types d’attaques (Force, Vitesse ou Technique), et c’est en sélectionnant la bonne bestiole selon votre adversaire que vous remporterez facilement les combats. En observant bien les cibles de chacun, vous serez à même de prendre les bonnes décisions d’un tour à l’autre, d’autant plus que certaines opportunités d‘attaques synchronisées sont — le plus souvent — bonnes à prendre.
C’est très simpliste sur le papier, mais très efficace pour engager le joueur, d’autant plus que les monstres adverses peuvent changer de tactique en cours de route. En détruisant certaines parties de leur anatomie, vous réduirez leurs options, rendant l’adversaire plus prévisible. La victoire réside dans la connaissance de l’ennemi et la possibilité de contrer ses capacités… et c’est là qu’on retrouve presque tout le sel d’un Monster Hunter classique.
Contrairement à un simple chasseur de Monster Hunter, le Rider peut changer d’arme à tout moment pendant le combat pour maximiser ses dégâts en fonction des points faibles de la cible. Plus vous utiliserez la bonne arme selon le monstre adverse, et plus vous travaillerez de concert avec votre Monstie, plus votre jauge d’amitié se remplira, donnant la possibilité d’exécuter des attaques montées.
Ces attaques sont plutôt fortes, mais c’est en remportant toujours plus de duels frontaux que vous pourrez exécuter des attaques spéciales dévastatrices. Faites attention, car trop de duels ratés vous feront chuter de votre monture, mais si votre jauge d’amitié est remplie à nouveau, vous pourrez infliger de gros dégâts via une attaque unique en fonction du Monstie monté. Et si votre compagnon est également à dos de son propre Monstie, alors là, c’est festival, avec animations stylées, effets pyrotechniques complètement abusés et tout le bordel.
Très sympa — un peu trop forts au début de l’aventure — les coéquipiers ont les mêmes capacités que vous, et peuvent tout à fait passer leur tour à faire des trucs utiles, comme vous soigner.
Mais faut faire copain-copain quand même
Forcément, pour avoir toujours plus d’options en combat, Monster Hunter Stories 2 vous invite cordialement à explorer un monde ouvert à la recherche de composants pour fabriquer du meilleur équipement, et d’œufs de monstres pour étoffer votre collection de Monsties.
Si les composants connus des fans de Monster Hunter s’obtiennent essentiellement via l’exploration et les combats, trouver des œufs est un tout autre processus. De temps en temps, vous pourrez pénétrer dans des tanières qui apparaissent ici et là, telles des mini-donjons instanciés (qui se ressemblent beaucoup d’un coup sur l’autre, il faut l’avouer).
Une fois arrivé au nid — qui n’est pas toujours défendu —, Monster Hunter Stories 2 se transforme en véritable Gacha, avec des chances de récupérer des œufs plus ou moins rares. Chaque œuf ramassé est évalué par Navirou, vous donnant un indice sur la qualité du Monstie en gestation, mais attention, abandonner un œuf ne vous permettra pas de revenir en arrière, d’autant plus que chaque fois que vous tirez un nouvel œuf, le nid a une chance de disparaître (sans parler du propriétaire des lieux qui peut vous attaquer).
Si vous pouvez vous faire une idée du Monstie contenu dans l’œuf en fonction de la tanière explorée, les capacités de la bestiole dépendront beaucoup du hasard. Chaque Monstie possède des gènes qui lui sont propres, apportant des traits et capacités spéciales comme des résistances élémentaires. Et avec un système de Bingo qui ajoute toujours plus d’aléatoire dans le mix, il faut une sacrée dose de chance pour que le Monstie en question soit béni d’un potentiel qui sort du lot.
Bien que j’ai eu le champ libre pour explorer, et à mon niveau, je n’ai pas vraiment ressenti le besoin de farmer les monstres pour faire face à la plupart des situations, mais on sent déjà que le jeu aime titiller la collectionnite aigüe qui sommeille en chacun de nous. D’autant plus que le répertoire de gènes est grand, très grand, et que la plupart du bestiaire Monster Hunter semble présent.
Au-delà des combats, avoir un groupe de Monstie diversifié sera utile pour explorer, puisque certaines zones ne peuvent être accédées à l’aide de certaines capacités spéciales. Là encore, on retrouve une logique de Pokémon (pensez aux capacités Surf ou Coupe), mais le tout reste cohérent et plutôt agréable.
Il n’y a pas de favoritisme dans la distribution des points d’expérience, et un Monstie qui vient tout juste de naître pourra monter en niveau très facilement, ce qui est plutôt agréable.
Toutefois, on remarque que Monster Hunter Stories 2: Wings of Ruin aime énormément ses combats. Les amateurs de JRPG qui aiment prendre leur temps et rythmer leur narration entre deux grosses phases d’exploration/combats vont être aux anges. Un peu trop diront certaines, d’autant plus qu’on passe le plus clair de son temps à vider chaque zone de ses points de récoltes (beaucoup de points de récoltes), mais la promesse d’une aventure riche en contenu est d’ores et déjà présente.
Mon Monstie, meilleur ami pour la vie
Il nous reste encore pas mal de trucs à découvrir dans Monster Hunter Stories 2: Wings of Ruin, comme un meilleur aperçu de la profondeur de l’élevage des Monsties, son histoire, l’implication du fameux Rathalos aux Ailes de la Destruction et son mode multijoueur, mais ses systèmes de combat et de progression ont de quoi accrocher les amateurs de JRPG en manque de boucles de gameplay à la fois assez uniques et bien rodés. Alors s’ils sont fans de Monster Hunter, en plus…
Monster Hunter Stories 2: Wings of Ruin sera disponible le 9 juillet sur Nintendo Switch et PC.