Tiens, la Wii U se fait encore dépouiller d’une de ses exclusivités. Mais bon, Pikmin 3 était quand même pas trop mal. Autant faire découvrir le titre aux (nombreuses) personnes qui n’avaient pas de Wii U. Nous avons pu y jouer quelques heures.
Si vous laissez mourir vos Pikmins, je vous retrouverai
Koppaï a épuisé toutes ses ressources naturelles et sa population est sur le point de mourir de faim. Une équipe d’astronautes a été envoyée sur la seule planète susceptible d’être le salut de tous, inexplorée jusqu’alors, par personne, jamais : PNF-404.
C’est le scénario qu’ont pu découvrir les joueurs de Pikmin 3, il y a 7 ans. Eh oui, déjà. De toute façon, vu comment la Wii U a bidé, peu de gens y ont joué. C’est pourquoi Nintendo s’apprête à rééditer le titre sur Switch dans une version Deluxe, DLC inclus et autres joyeusetés inédites… à l’instar de milliards autres jeux Wii U, quoi.
On retrouve ainsi le principe cher à la série imaginée dirigée Shigeru Miyamoto : un mélange unique de gestion, tactique et puzzles sur fond de course contre la montre. Il faut réfléchir vite et bien tout en soignant son exécution sous peine d’avoir le cœur brisé quand vos petits camarades rendent l’âme.
Les étranges Pikmins suivent les astronautes à la trace et peuvent êtres déployés pour remplir diverses tâches comme transporter des objets jusqu’au vaisseau spatial, de la nourriture pour survenir au besoin quotidien des Koppaïens ou des cadavres d’ennemis et les fameux palets pour renforcer ses effectifs de Pikmins.
En effet, depuis le premier épisode sur Gamecube, Pikmin a un petit côté survie qui oblige à faire avec ce qu’on a. On s’attache à ces petites créatures et il est parfois difficile de se redresser d’un coup dur. Si on n’est pas assez vigilant, mettre l’ensemble de sa campagne en mauvaise posture est tout à fait possible. En cas de Game Over, le jeu donne alors la possibilité de revenir un jour en arrière et tenter de travailler plus efficacement.
L’efficacité, c’est tout l’intérêt de ce troisième épisode. Au revoir Cap’tain Olimar et Louie, le joueur prendra cette fois le contrôle de Charlie, Alph et Britanny. Grâce aux capacités du Gamepad, Pikman ne s’était jamais autant rapproché du jeu de stratégie en temps réel avec la possibilité d’envoyer un astronaute à l’autre bout de la carte avec son groupe de Pikmins. Il est ainsi possible de départager les tâches pour ne pas perdre de précieuses minutes de soleil, et vous ne voulez vraiment pas que des Pikmins soient laissés derrière. C’est trop dur pour mon petit cœur de fragile…
Avec 5 types de Pikmins aux capacités et rôles bien définis, on se découvre des envies d’être multitâches (quelque chose dont je suis incapable dans la vraie vie). Pendant qu’un astronaute retourne à l’Oignon pour chercher le type de Pikmin dont il a besoin, un autre peut très bien faire autre chose en parallèle. Toutefois, certaines tâches nécessiteront le concert de plusieurs membres de l’équipage qui se refileront des Pikmins d’un groupe à l’autre, souvent pour atteindre des objectifs inaccessibles.
Post-Apo, mais pas trop
Pour ceux qui ne sont pas multitâches, justement, il est désormais possible de brancher une deuxième manette pour jouer en coopération, quelque chose qui était pourtant possible dans le mode Missions, mais pas dans le mode Histoire principal. On déclipe les Joy-Cons à la volée et c’est parti. Bon, l’ergonomie n’est pas tip-top et la caméra peut-être gênante pendant les combats, mais la communication qui en découle est plutôt agréable, à coups de “balance-moi des jaunes” ou “prépare le terrain, j’arrive avec mes kiwis”.
Justement, le principal attrait de cette version Deluxe, c’est l’ergonomie, bien que le titre y perde énormément sans le Gamepad. La mablette permettait de garder un œil sur le déploiement de ses Pikmins en temps réel et envoyer un astronaute en balade d’une simple pression tactile. Ici, il est nécessaire de mettre le jeu en pause à chaque fois qu’on veut faire le point, et cela casse un peu le rythme, il faut bien l’avouer. Ce qui est le plus étonnant, c’est que même le mode portable est dépourvu de fonctions tactiles, alors que l’interface et ses icônes semblent toujours pensées pour de gros doigts boudinés.
Heureusement, la maniabilité globale du jeu a été repensée pour s’en passer, avec un système de lock pratique quand le système de visée original montre encore quelques faiblesses de précision. De plus, le rayon d’action du sifflet a été agrandi. On se passera volontiers du gyroscope, cependant. Si le pathfinding est toujours très sommaire la plupart du temps, les Pikmins reviennent auprès de l’astronaute une fois qu’une tâche est terminée (s’il est proche). Plus besoin d’abuser du sifflet à tout bout de champ.
Le jeu se veut surtout plus accessible avec un mode facile… vraiment facile. Les palets sont plus nombreux, le nectar est abondant et les ennemis tombent assez vite. Il y a même un bouton Astuces qui vous spoil direct la marche à suivre, histoire que vous ne tourniez pas en rond. Si vous avez confiance en vos capacités et/ou êtes déjà un féru de Pikmin, dirigez-vous directement vers le mode Difficile. Les joueurs qui ont 500 APM sur StarCraft II pourront se régaler avec le mode Extra Piquant qui limite votre régiment kawaï à 60 membres sur le terrain.
Heureusement, la version Deluxe ne se contente pas d’être une adaptation correcte d’un jeu Wii U et apporte du contenu inédit avec L’Épopée d’Olimar, un court mode Histoire alternatif mettant en scène Olimar et Louie. Le mode Histoire principal invitera d’ailleurs régulièrement le joueur à lancer quelques jours de ce nouveau mode pour apporter un peu de variété à l’expérience solo globale.
Avec l’intégralité du jeu qui peut désormais se jouer en coop (voire en compétitif avec le retour du Duel Bingo), il est toutefois difficile d’accepter le fait que le titre ne possède toujours pas de mode en ligne… surtout durant une période où la distanciation sociale est vivement recommandée. Jouer avec un ami chacun sur sa console via Internet (ou en local) on aurait multiplié facilement par dix l’intérêt et le sex appeal de cette version Deluxe.
À se demander à quoi sert le Nintendo Switch Online en dehors de jouer à Tetris, quoi…
Maxi Best-of
Comme d’autres jeux Wii U portés sur Switch, Pikmin 3 Deluxe semble être un excellent moyen de rattraper son retard, ou si vous voulez faire découvrir un jeu tout mignon mais engageant à votre moitié grâce aux nouvelles fonctionnalités coop. Malgré quelques missions inédites et une ergonomie repensée pour l’absence de Gamepad, difficile de faire l’impasse sur le manque de fonctions tactiles en mode portable ou de réel multijoueur en ligne. Le jeu a 7 ans et va être vendu plein pot. Après un Mario 3D All-Stars un brin fainéant, ça commence à faire beaucoup, surtout pour Nintendo.
Pikmin 3 Deluxe sera disponible le 30 octobre sur Nintendo Switch.