Le remake de Resident Evil 2 s’est de nouveau laissé approcher et prouve qu’on peut être nostalgique tout en restant en adéquation avec son époque.
On réécrit l’Histoire
À presque deux mois de sa sortie, Resident Evil 2 Remake a de nouvelles choses à dévoiler pour donner envie de se replonger dans l’enfer de Raccoon City, en prouvant qu’il n’est pas un remake fainéant pour un sou.
Cette deuxième approche était surtout l’occasion de répondre à une questionque les fans se posaient depuis le jour de la révélation du jeu : est-ce que Léon et Claire seront jouables dans des campagnes séparées (comme dans le RE2 original) ou bien les jouerons-nous à tour de rôle ?
Et bien, si le titre abandonne bien l’idée des scénarios alternatifs A et B pour avoir une narration plus en adéquation avec le canon de la licence, il sera toujours question de jouer Claire et Leon dans deux parties séparées.
Bien sûr, que ce soit avec Leon ou Claire, la progression peut changer et certaines zones ou autres puzzles sont réservés à l’un des deux protagonistes. Si on rajoute le fait que les armes disponibles sont différentes selon le personnage joué, on se retrouve avec deux expériences assez différentes sur la même galette.
J’ai donc pu jouer un peu avec les deux héros vers la fin ou après le chapitre du commissariat. Évidemment, il y aura du spoil. Si vous voulez vous réservez la surprise de la découverte, arrêtez tout de suite la lecture du corps de cet aperçu et rendez-vous en fin de page.
Pour les téméraires qui n’ont pas froid aux yeux, sachez que Capcom nous a interdit de parler de certains éléments du scénario ou de certains passages dans la progression. Si vous pensez que j’ai été chiche sur certains détails, c’est qu’il y a donc une raison potentielle.
Leon de Raccoon City
On commence donc la session avec Leon qui vient de rencontrer Ada.
Échappés du commissariat, il est temps d’explorer un Raccoon City dévasté. De nuit, avec un Leon qui lève la main pour se protéger un peu de la pluie, accompagné de la femme fatale en imperméable qui porte de grandes lunettes noires taillées pour la croisette de Cannes, le remake de Resident Evil 2 a toujours autant de gueule. Les environnements sont détaillés et portent les cicatrices du chaos ambiant, et le jeu des acteurs est toujours aussi crédible, sublimé par les capacités du RE Engine, déjà à l’oeuvre dans Resident Evil 7.
On arrive vite dans les égouts de Raccoon City après avoir traversé l’armurerie du pauvre Kendo, qui se fait boulotter dans le jeu original. L’homme est toujours là, à attendre qu’on vienne le chercher dans sa boutique, mais Capcom en a profité pour changer sa brève apparition, beaucoup plus poignante. Le studio n’a donc pas hésité à donner plus de profondeur à quelque chose d’anodin dans le matériel de base, ce qui est plus que bienvenue dans un remake.
En revanche, si l’alligator géant des égouts est toujours de la partie, son segment est un peu décevant, à cause d’un effet de surprise qui n’a pas su s’installer, le monstre apparaissant bien trop vite et la confrontation étant bien trop expédié.
C’est quand même l’occasion de se rendre compte que le rythme et l’alternance entre dialogues, scènes cinématiques et phases de gameplay sont toujours aussi bien maîtrisés.
Ada is never Wong
Peu de temps après, on finit par prendre le contrôle d’Ada, qui laisse tomber l’imper pour sa courte robe rouge signature.
Ada ne rapporte pas uniquement sa tenue de soirée pour une mission d’infiltration, mais également un gadget qui rendra ses phases de jeu un peu plus uniques par rapport aux deux autres personnages principaux. C’est un peu sous-exploité dans la session que j’ai faite, mais c’était suffisamment utilisé pour apporter de l’intérêt au segment d’Ada.
Cet appareil lui permet alors de détecter et de pirater des circuits électriques à travers les murs afin de résoudre des puzzles qui requièrent un minimum de jugeote, tout en manquant de se faire croquer par un zombard.
Oui, parce que les zombies, on a tendance à les oublier, mais ils sont bels et bien les stars de ce Resident Evil 2 Remake. Cette session a réussi à confirmer l’impression que j’avais déjà eue la première fois que j’ai touché le jeu. Le zombie basique est enfin à nouveau iconisé et n’est plus une menace à prendre à la légère.
Chaque modèle de zombie est unique et leur comportement est aléatoire. Parfois, une balle suffit pour en mettre un à terre, mais il est bien possible qu’il faille s’y reprendre à plusieurs fois pour l’achever pour de bon. Au bout de la cinquième balle dans la tête, on comprend vite que tous les éliminer n’est pas forcément une solution viable, vu la rareté des munitions. Éviter tout simplement le combat est souvent la bonne chose à faire afin d’avoir ce qu’il faut au moment critique.
Un peu plus tard, on fait alors la connaissance du fameux Tyran d’Umbrella qui est venu vous foutre une branlée. Présent dans les deux playthroughs à partir d’un moment dans l’histoire, ce grand gaillard de 3 mètres de haut en trench-coat de cuir ne vous lâchera pas et vous empêchera de réfléchir correctement sur la suite des événements. Son apparition est d’ailleurs sans scène introductive, ce qui renforce la surprise et la panique… digne d’un vrai Resident Evil, quoi.
Pour terminer sur le passage Leon/Ada, on reconnaît bien l’agencement de la zone des égouts par rapport à l’oeuvre originale. On dit alors merci à la carte qui nous permet de nous repérer de manière efficace, comme la notification d’une zone explorée ou non, une porte qui n’a pas été testée ou le type de clé à utiliser.
Claire Redfield, c’en est trop
C’est alors le moment de jouer à avec la petite soeur de Chris Redfield, Claire. À peine a-t-elle rencontré la petite Sherry et battu son père, William Birkin, que le chef Irons l’enlève. Coincée à nouveau dans le commissariat, Claire doit trouver comment sortir par le parking.
Un peu comme le jeu original, il est alors question de retourner dans le bâtiment en quête de la carte d’accès, mais avec de nouveaux éléments qui lui permet d’explorer un peu mieux les lieux.
Bien sûr, c’est aussi l’occasion de faire connaissance à nouveau avec le licker, créateure emblématique de ce deuxième épisode de la saga Biohazard : agile, rapide, assez robuste et qui aime vous faire des léchouilles partout. Il faudra être attentif vu que cette saloperie grimpe au plafond, et elle n’hésitera pas à se servir de cette aptitude pour vous surprendre.
En étant attentif et en farfouillant un peu, il est alors possible de récupérer du matériel supplémentaire assez puissant, comme le pistolet à pointeur laser qui permet de ne plus rater sa cible comme un sagouin. Comme dans Resident Evil 7, il est possible de manipuler un objet pour découvrir un potentiel secret qu’il renfermerait.
Après, c’est assez classique : on tombe sur un puzzle, on cherche le cheminement qui mène jusqu’à l’objet-clé, cela permet de récupérer un nouvel objet dont on avait besoin encore plus tôt, rincer, répétez. Tout ça en se faisant courser par le Tyran, évidemment. Sinon, ce n’est pas drôle.
Rajoutez à ça le fait que le moindre cadavre au sol est suspect et que vos munitions sont toujours aussi limitées, et vous aurez des sensations de survival-horror au beau fixe. D’ailleurs, Capcom nous rappelle que le mode “difficile” permettra d’avoir des couches de gameplay supplémentaires afin d’être plus proche du jeu original : plus de zombies et la nécessité de trouver les bandes d’encre pour utiliser les machines à écrire (points de sauvegarde).
Une fois Claire échappée du commissariat, l’action bascule sur la petite Sherry Birkin qui devient alors jouable. Ses phases de gameplay ont été repensées en comparaison de l’époque et Capcom nous promet même de nouvelles zones inédites, rien que pour elle.
Un parapluie ouvert est un beau ciel fermé
Cette deuxième prise en main confirme la première impression que le titre avait donnée, malgré un effet de surprise un peu plus difficile à renouveler. Capcom a compris ce qui était bon dans le titre paru en 1998 et sait moderniser et réiconiser ce qui a assez mal vieilli, tout en sublimant par une réalisation d’assez haute volée. La moindre erreur peut être fatale et l’expérience est suffisamment différente du matériel de base pour qu’on puisse redécouvrir la tragédie de Raccoon City avec un plaisir certain. Il y a même moyen pour qu’on ait à nouveau les miquettes selon la situation… ce qui est de plus en plus rare de nos jours.
Bilan : Très bon
Resident Evil 2 Remake sera disponible le 25 janvier 2019 sur PC, Xbox One/X et PS4/Pro.
On peut dire que ça part sur une précommande :p