Aperçu Splatoon 2 – On change pas un Inkling qui gagne
Après avoir prouvé une fois de plus avec une impertinence insolente que Nintendo pouvait jouer sur tous les terrains, son interprétation du shooter multijoueur qu’est Splatoon revient sur Switch pour notre plus grand plaisir d’en foutre partout. Une semaine après le weekend de bêta, nous revenons sur ce que nous avons pu y apprendre.
Aperçu Splatoon 2 – Jamais le premier rendez-vous
Il y a des phases de bêta test qui durent des mois, d’autres quelques jours, parfois un week-end, voire une heure. Pour vérifier le netcode de son futur titre multijoueur, Nintendo a réitéré le procédé étrange d’assurance qualité de Splatoon premier du nom en organisant les Testfires, des fenêtres de test d’une heure gratuites et accessibles pour quiconque a procédé au préchargement. Les serveurs ne sont alors ouverts qu’à un bref instant à un horaire précis. Il faudra décommander votre raid sur WoW ou votre repas en amoureux. Si cela est contraignant pour le joueur, on peut trouver la manœuvre plutôt pratique et maligne pour le développeur : on concentre le maximum de joueurs sur une temps très court pour voir si les serveurs tiennent la charge. On est face à une vraie application technique et non une bête bêta/démo/opération com’, comme on en a si souvent l’habitude de voir de nos jours. Pourtant, il y a des choses à dire.
Cinq minutes après l’heure cible, les premières tentatives de connections ont été plutôt non concluantes. Après une demi douzaine d’essais, on se connecte enfin, et ce de manière stable. Premier écran qui s’affiche, le choix de notre arme. Au nombre de quatre, on retrouve trois vieux amis et un nouvel arrivant : le Liquidateur, arme automatique classique ; Le concentrateur, Sniper redoutable ; Le rouleau, toujours aussi abusé dans de bonnes mains ; et un double pistolet automatique, dont j’ai oublié le nom. Une fois le choix fait, le matchmaking se lance immédiatement et pas le temps de dire “Stay Fresh” que la partie a déjà débuté. À part deux ou trois déconnections pendant la toute première session de test, il était agréablement surprenant de constater que le jeu ne souffrait d’aucun lag. Si le stress test était concluant, le lancement du jeu cet été devrait se faire sans encombres.
Aperçu Splatoon 2 – Dans mon quartier, on laisse les armes à l’entrée
Une fois dans le vif du sujet, on constate immédiatement une chose : c’est Splatoon. On retrouve peu ou prou la même chose : même graphismes (avec des shaders en plus), même gameplay, même maniabilité, même principe. Armés de vos pistolets à peinture, vous et trois autres membres devez recouvrir plus de terrain que l’équipe adverse de peinture de votre couleur. Éliminez vos adversaires en leur tirant dessus pour les forcer à repartir de leur spawn. Ce qui était simple et élégant à l’époque peut sembler être une redite dans ce second opus. Pourtant, on est forcé de constater que le concept est toujours aussi efficace et fun. On avance en équipe, on essaie de grappiller par derrière dans le territoire adverse et on n’oublie pas de bien passer dans les coins.
Le jeu est toujours aussi rapide et nerveux. Même si on fait pas face à la précision et la brutalité d’un Gears of War, il faut avoir les reins solides si on veut se hisser dans le classement. Il ne faut pas beaucoup pour éliminer un adversaire, mais il est tout aussi dangereux que vous. Il faudra user et abuser de votre capacité à vous déplacer et vous cacher dans votre peinture pour surprendre vos adversaires. Pour jouer de façon un peu plus tactique, vous pouvez toujours vous téléporter sur vos coéquipiers afin de les assister sur leur avancée. Cela semble un peu trop sérieux dit comme ça pour un jeu qui se veut visuellement enfantin et kawaii, mais Splatoon, à un certain niveau, n’est plus matière à rire.
En revanche, ce sont les nouveautés qui nous intéressent. La nouvelle arme est un exemple parmi d’autres qui promettent de nouvelles façons de jouer. Le double pistolet permet de tirer deux projectiles en même temps, mais sur une courte portée. La cadence de tir est énorme et la dispersion parfaite pour arroser vos adversaires et le terrain, mais il faudra la jouer fine si vous voulez toucher vos ennemis en premier. De plus, l’arme vous permet d’exécuter une roulade rapide, idéale pour fuir un danger ou prendre un joueur imprudent de vitesse. Cette capacité n’est pas la seule et il en existe une différente pour chaque type d’arme : le Liquidateur peut tirer une volée de peinture concentré, le rouleau peut exécuter un super saut, et le sniper peut à présent garder sa charge tout en étant caché sous la peinture (une vraie saloperie). Ces nouvelles capacités spéciales apportent une profondeur supplémentaire au gameplay de Splatoon qui pouvait parfois sembler plat à certains moments, ce qui est une excellente chose. Comme il existe encore plein d’autres types d’armes, on ne peut pas les connaître pour l’instant.
Les pouvoirs ultimes ont également été remaniés, pour ainsi dire, changés. Chaque arme a également son propre pouvoir une fois chargé. Ils sont toujours aussi puissants et dévastateurs, mais demandent un peu plus d’implication de la part du joueur et ils ne rendent plus invulnérables une fois en action : un jetpack couplé d’un bazooka, un jet de peinture continu à haute pression, une explosion autour du joueur ou un multi-lance-missiles destructeur. Ils sont utilisables fréquemment et il ne faut pas être timide à l’idée de les utiliser, grâce au rééquilibrage bienvenu qu’ils ont suivi.
Les deux maps testables étaient très classiques (du moins dans la veine de Splatoon) : deux skateparks avec une topographie variée avec ses points culminants et ses halfpipes. On aurait préféré des maps un peu plus originales, comme l’on a pu apercevoir dans les trailers. Nintendo promet de nouvelles mécaniques de jeu liés à ces nouvelles maps, mais il est juste dommage que l’on soit cantonné au level design que l’on connaît déjà. Wait & see de ce côté là.
Niveau personnalisation des Inklings, la direction artistique a su évoluer un peu. Très portée sur la mode façon Shibuya à Tokyo, l’ambiance du jeu — en passant par le goût vestimentaire et musical des Inklings — change légèrement depuis le premier titre, dans le souci d’une représentation d’une jeunesse branchée qui aime le changement. Si je vais trop loin, faut me le dire, d’accord ?
Aperçu Splatoon 2 – Un jet d’encre du toner
Splatoon 2 ne révolutionne pas le principe de son aîné, comme on s’en doutait, mais il a le mérite de le faire évoluer à petites doses bien senties avec sa panoplie de nouveautés et de changements subtils. Bien que le Testfire n’ait rien révélé de croustillant de façon volontaire, si on arrive à lire entre les lignes, on peut se rendre compte de cette évolution. Splatoon est toujours aussi intéressant à jouer, toujours aussi original et toujours aussi fun. Malheureusement, on a seulement accès à une infime partie du soft et il faudra attendre des tests plus poussés cet été pour savoir si Splatoon 2 mérite sa place de Must dans votre ludothèque Switch, comme il souhaite vouloir le prétendre.