Après “l’incident” chez Creo, les choses ont très vite dérapé. The Surge 2 vous invite pour une balade en pleine apocalypse, avec à la clé de belles améliorations à la formule d’origine, même si les rouages ne sont pas totalement dépourvus de grincements.
L’utopie selon Moulinex
Nous avons pu approcher The Surge 2 et explorer quelques recoins de Jericho City, théâtre des événements dramatiques du nouvel opus de Deck13 et Focus Home Interactive. En tout, ce sont environ 4h de gameplay que nous avons pu rassembler pour vous livrer nos premières impressions.
The Surge 2 constitue la suite directe de The Surge : le projet Utopia a été lancé malgré les efforts de Warren, et vous faites maintenant face à une apocalypse orchestrée par des nanites.
Exit Warren, vous jouez un nouveau personnage que l’on vous propose de créer, du physique à la backstory. Pour ma part, j’étais impliqué dans les guerres minières sur la Lune, et elles ont laissé sur moi une trace indélébile. Je ne peux pas pour le moment affirmer que le choix de la backstory aura un impact réel au cours de l’aventure, puisqu’au mieux j’ai eu le droit à une ligne de dialogue faisant référence au passé de mon héros.
Quelle que soit le passé de personnage que vous choisissez, vous vous trouviez à bord d’un avion en route pour Jericho City (les raisons sont au final très souvent les mêmes, un peu dommage) et celui-ci s’est écrasé en raison d’une mystérieuse tempête. La séquence de gameplay à laquelle j’ai eu droit ne démarre pas exactement à ce moment, mais 2 mois plus tard, lorsque mon personnage se réveille à l’hôpital et que le chaos a envahi la ville.
Consommer des nanites : bon ou mauvais pour la santé ?
Déjà, le scénario part avec beaucoup moins d’incohérence que pour The Surge premier du nom, qui avait de bonnes idées, mais avait beaucoup de mal à les mettre correctement en place. Ici, le bordel a eu le temps de s’installer, et vous vous retrouvez seul face à une ville en éruption – et le mieux, c’est que vous commencez à l’infirmerie d’une prison ; oui, il va falloir passer par les détenus maintenant en liberté.
Ça part mieux que pour le premier opus, c’est mieux raconté et, surtout, c’est mieux assumé. En effet, j’ai eu le plaisir de rencontrer des personnages loufoques, dignes d’un contexte post-apocalyptique, ou bien souvent on trouve des profils atypiques, dirons-nous. Je vous laisse le plaisir de leur découverte, mais pour vous donner un exemple une religion s’est développée autour des nanites, et rien qu’un élément comme ça, ça donne du cachet à un univers.
Comme à l’accoutumée, vous trouverez des logs un petit peu partout afin d’en apprendre plus sur l’univers et les événements récents. Parmi ceux-ci, vous en récupérerez notamment d’un certain Warren…
Mécanique et tape
Les combats sont très similaires à ce que l’on connaît et c’est plutôt tant mieux. Quelques petites améliorations toutefois qui ont leur importance : j’ai trouvé davantage de situations avec plusieurs ennemis, ce qui renforce à la fois le réalisme et le dynamisme. L’une des critiques que j’avais fait à The Surge était que ça manquait de moments de ce genre, quitte à avoir des ennemis plus faibles, mais en groupe, pour renforcer le sentiment de puissance.
Ici, j’ai combattu plusieurs adversaires dépourvus ou presque d’armure, mais leur nombre était leur force, ce qui a fait que j’ai quand même bien aimé leur dérouiller la tronche. D’ailleurs, moins les ennemis ont de parties d’armure, plus ils galèrent à manier les armes lourdes, un petit souci de cohérence bien sympathique.
On rencontre par ailleurs davantage de mini-boss, un peu à l’image d’un Sekiro mais en moins violent, ce qui ne manque pas de donner un peu plus de rythme qu’auparavant.
Là où ça coince toujours, c’est sur la sélection de la partie du corps à frapper pour récupérer son armure. Pour rappel, le gros argument de The Surge, c’est de vous proposer de sectionner des membres pour pouvoir apprendre les plans d’armure qu’ils portaient afin de fabriquer votre attirail. Sauf que la sélection en orientant le joystick est toujours aussi bordélique parfois et on se retrouve bien souvent à avoir du mal à sélectionner ce que l’on veut.
Plus de petits problèmes dans mon implantation
The Surge 2 étoffe son arsenal d’armes et j’ai pu tester différentes pelles : de l’épée à la lance en passant par la hache lourde qui se diviser en deux armes plus rapides à la volée. C’est cette dernière qui m’a le plus séduit, car elle permet d’alterner naturellement (ce n’est pas moi qui appuie sur une touche spécifique pour le faire) une attaque lourde avec des frappes plus légères et rapides. Le résultat est dévastateur. Petit regret : les animations des types d’armes déjà présents dans le premier opus n’ont pas changé.
Ce qui est sûr, c’est que Deck13 a cherché à bâtir sur les bases posée par The Surge afin de proposer plus de contenu, et ça fonctionne vraiment bien. En plus des armes, on trouve de nouvelles armures qui fonctionnent désormais avec le principe du set partiel et complet : cela vous octroie un bonus en fonction du nombre de pièces que vous portez.
Par ailleurs, les implants prennent davantage de place : ils ont de nouveaux effets plus intéressants et variés, et on peut au final en mettre beaucoup plus, ce qui promet de grosses combinaisons pour le end game.
Votre personnage peut de plus utiliser une parade active en orientant sa garde dans la bonne direction au bon moment. Pour vous aider, vous pouvez équiper un implant qui permet de vous indiquer où orienter le joystick… mais pas quand ! Faut pas déconner non plus. Si vous parvenez à parer correctement, vous pouvez lancer une contre-attaque dévastatrice, si vous échouez, vous mangez vos dents.
Il est aussi possible de vous faufiler dans le dos d’un ennemi pour le mettre à genoux et lui infliger de lourds dégâts, encore un élément de la panoplie Dark Souls qui manquait dans le décor.
La porte ouverte à toutes les autres portes
En revanche, si le level design s’est un peu amélioré notamment par son aspect graphique, il est toujours autant bordélique du côté des raccourcis. Ce n’est pas parce qu’on met des raccourcis à chier partout que c’est une bonne chose, cela montre avant tout une architecture globale à repenser.
Dans The Surge, le problème en rab c’était que tout était du pareil au même : des tuyaux gris sur des murs gris affublés de portes grises. Alors pour se repérer, bonjour le délire. Pour The Surge 2, dans les zones que nous avons pu explorer, c’était un peu mieux car le fait d’être en extérieur, dans une ville et non dans une usine, fait qu’on a davantage de points de repère notables. Malgré tout, le tout reste très labyrinthique et on se retrouve à débloquer 50 raccourcis dont beaucoup mène à d’autres raccourcis.
Le résultat, c’est qu’on ne sait plus comment aller d’un point A à un point B bien trop souvent. Par exemple, j’ai une mission secondaire pour laquelle je ne sais tout simplement plus comment retourner voir le personnage qui me l’a donnée. Alors que je vois très bien le lieu, le personnage en question, et que le tout est situé peu avant, mais pas moyen, je ne sais pas comment y retourner.
En revanche, d’autres améliorations ont fait leur apparition, comme des ascenseur gravitationnels, bien plus rapides et qui n’imposent pas d’attendre que le petit bitoniau revienne à nous. Par ailleurs, le système d’injection a changé : on ne dispose plus de charges à chaque station médicale façon Fiole d’Estus, au lieu de cela c’est notre énergie accumulée dans les combats qui permet de déclencher une injection. En plus de cela, il est possible de récolter des barres d’énergie directement au sol, notamment sur les ennemis purement mécaniques, une bonne idée.
Surgi des ténèbres
The Surge 2 a tiré des leçons de son grand frère et la formule s’améliore. Pour ma part, il s’agit du véritable The Surge, celui qui promettait ce beau potentiel. On note toujours quelques soucis – certaines textures ne sont pas folles, le level design un peu bordélique par certains aspects… -, mais la proposition fonctionne mieux. Le fait d’évoluer dans une ville n’y est pas pour rien, on y trouvera des personnages à l’écriture plus poussée et assumée, prêts à nous donner davantage de missions secondaires et la direction artistique prend un peu plus son envol dans ce sillage. The Surge 2 se présente bien, et on a hâte de voir quelles autres surprises il nous réserve.
Bilan : Bon
Configuration PC utilisée pour cet aperçu :
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- CPU : Intel i9 9700k @ 5GHz
- GPU : NVIDIA RTX 2080
- RAM : 16 Go
- Installé sur un SSD
The Surge 2 sortira le 24 septembre sur PC, PS4 et XB1.
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