Aperçu Total War: Warhammer II – Ratatouille
À peine un an après la sortie de l’excellent Total War: Warhammer (et sa flopée de DLC abusifs), The Creative Assembly a annoncé Total War: Warhammer II, histoire d’étoffer la licence déjà porteuse de manière plus spectaculaire. Bâtard entre une réelle suite et une simple extension, il a intérêt à envoyer du bois s’il veut nous subtiliser les 60€ qu’il réclame pour sa sortie le 28 septembre prochain.
Aperçu Total War: Warhammer II – Rattus Rodentia Pestilentia
Installé dans un vieux complexe de traitement des eaux usées datant de l’époque victorienne dans la banlieue de Londres, l’événement presse du prochain Total War avait de la gueule (malgré les odeurs). Dans un cadre pareil, il était difficile de ne pas comprendre quelle info exclusive The Creative Assembly voulait nous faire découvrir : Warhammer II accueillera les Skavens comme quatrième race jouable, ce qui était pressenti depuis longtemps. Pour ceux qui n’ont pas joué à Vermintide, les Skavens prolifèrent dans les égouts des grandes villes comme de vrais rats, sauf qu’ils font facile 1,60m, et encore quand ils n’ont pas muté. Obnubilés par la magie du Warp et obsédés par leur volonté d’être toujours plus nombreux, ils préparent avec patience et méthode le Grand Plan : celui qui livrera le Vieux Monde à la suprématie Skaven.
Sur une session de deux heures, j’ai pu tester l’introduction de la campagne des Skavens pour me familiariser avec les subtilités de la race, ainsi que deux batailles préconfigurées avec des unités de fin de jeu pour mieux me rendre compte du potentiel des longues campagnes.
Les Skavens présentent déjà des spécificités dans leur gestion sur la carte du monde. Premièrement, leurs campements et villes sont visibles en tant que ruines sur la carte, jusqu’à ce qu’un rival ait la ville à portée de vue – idéal pour s’étendre sans être trop voyant. Les hommes-rats possèdent également une ressource unique : la nourriture. Une jauge de nourriture globale fluctue tous les tours selon vos revenus générés par des bâtiments spécialisés. Elle offre des bonus de croissance de population non négligeables en plus de quelques avantages en combat. En revanche, si cette jauge est trop faible, elle peut s’avérer être une vraie plaie lors de vos manœuvres et pendant la gestion de territoire. De plus, au fur et à mesure de votre évolution dans l’arbre technologique, vous pourrez dépenser de la nourriture juste avant une bataille pour invoquer des capacités spéciales pendant le combat, comme invoquer une unité Skaven temporaire n’importe où, idéal pour surprendre une ligne ennemie sur deux fronts.
Dans le cadre du Grand Plan, les Skavens peuvent acheter des rituels – des bonds dans leur arbre technologique – accompagnés de quelques chefs de guerre uniques. Définissant le style de jeu de la faction tout au long de la campagne, les premiers paliers aideront les hommes-rats à jouer de plus plus en sournoisement (telle la corruption qui s’étend sur les terres voisines) jusqu’à débloquer les dernières unités de terreur comme la roue infernale ou l’abomination, créature difforme et monstrueuse composée de plusieurs hommes-rats. L’idée du rituel final étant d’envahir le monde sans retenue avec une marrée de rongeurs irrésistible. Si vous voulez jouer une campagne tout en crescendo, les Skavens sont parfaits pour vous.
Aperçu Total War: Warhammer II – Comme à la maison
En jouant à Total War: Warhammer II, il est difficile au premier coup d’œil de voir des différences avec son grand frère (et ce terme est du coup difficile à justifier). L’interface est identique, la macrogestion est la même, et les batailles sont totalement similaires (avec toujours les mêmes problèmes d’IA et d’absence d’options tactiques supplémentaires). La différence se verra alors tout en nuance et par petites touches. Seule la carte du jeu change du tout au tout. Située dans le Nouveau Monde, l’action se déroulera dans les steppes gelées de Naggaroth, les jungles tropicales de Lustria et l’archipel d’Ulthuan. Bye bye le vieux monde. On dit également adieu aux anciennes races et bonjour aux quatre nouvelles, jouables dans la campagne de Warhammer II : les Hauts Elfes, les Elfes Noirs, les Hommes-Lézards et les Skavens. Comme dans le premier jeu, chaque race possède un objectif ultime qui lui est propre et se joue de manières bien particulière, ce qui est sûrement le plus gros point fort de la licence Warhammer pour un Total War.
Une autre nouveauté de ce deuxième opus est une jauge de progression globale pour les conditions de victoire de votre faction : plus vous remplissez de quêtes, plus celle-ci se remplit. Une fois un palier atteint, de chouettes cinématiques s’activent pour illustrer la progression de votre empire. Ces paliers apporteront divers bonus à votre gestion afin de vous aider à poursuivre sur votre lancée.
Quid des anciennes races ? Ne vous inquiétez pas, The Creative Assembly a tout prévu. M’étant entretenu longuement avec les développeurs du jeu, ces derniers m’ont confirmé comment ils voyaient leur bébé : Warhammer II aura droit à une durée de vie et un suivi au moins aussi important que le premier épisode, l’objectif étant d’abord de justifier l’étiquette à 60€. Ensuite, environ deux mois après la sortie de Warhammer II, si vous possédez le premier, il vous sera possible de jouer au contenu des deux jeux en un seul. Rien ne vous empêchera alors de défoncer le crâne de milliers de rongeurs avec vos chevaliers Bretonniens. Se présentent alors quand même deux défauts malgré la nouvelle réjouissante : Il faut posséder les deux jeux (plus les DLCs déjà parfois abusifs), et il est impossible alors de ne voir pas le deuxième opus comme une simple extension vendue au prix fort. Starcraft II l’avait fait avant, mais il avait eu au moins la décence de vendre ses épisodes à un prix correct, sans programme de DLC.
Aperçu Total War: Warhammer II – Machine à viande
Même si The Creative Assembly a voulu nous en mettre plein la vue, il est difficile de ne pas ressortir de cette prise en main avec une impression mi-figue mi-raisin. Certes, les nouvelles races sont intéressantes à jouer et la nouvelle carte constitue une plus-value, mais il est presque trop difficile de ne pas ressentir ce deuxième volet comme un package DLC ultra premium à 60 €. Pour 30 €, j’aurais tapé mon mot de passe PayPal sans sourciller. Il est clair que quand Warhammer I et Warhammer II seront jouables ensemble, on aura droit au plus gros et profond jeu Total War jamais créé, mais son pricing n’empêche pas la gêne. Quand on sait qu’un troisième est déjà en route pour finir le travail…
Bilan : Moyen
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