Trials of Mana s’est offert mercredi dernier une démo sur PS4, Switch et PC. L’occasion rêvée de pouvoir tester le prologue de ce remake teinté de nostalgie.
Quelque chose à se faire pardonner
Avant de commencer je vous demande pardon. Je n’ai pas joué au Seiken Densetsu 3 d’origine et ne pourrai donc traiter son remake, Trials of Mana, que comme un Action J-RPG classique. Cependant, si cette série des Manas n’est pas spécialement chère à mon coeur, d’autres RPG orientaux de la vieille époque font partis de mes bagages et me permettent d’apprécier cette nostalgie aux grandes oeuvres passées du genre.
Et puis je ne suis pas le seul à demander pardon. Avec ce Trials of Mana Square Enix a également un certain remake désastreux de Secret of Mana (deuxième opus de la franchise), sorti il y a deux ans, à faire digérer. Ces points étant fixés, elle vaut quoi cette fameuse démo ?
C’est l’arbre qui cache le chaos
Les forces du mal progressent tandis que l’arbre de Mana se meurt, tel est le postulat de base au début du jeu. Le monde connait ses derniers instants de paix alors que les diverses nations et forces en présences se préparent à la guerre. Le centre de ces conflits : les 8 pierres de Mana qui renferment les Benevodons, créatures divines maléfiques qui semaient autrefois le chaos parmi les royaumes.
Qui dit classique du RPG dit quête initiatique qui vise à réunir un certain nombre d’artefacts magiques. Trials of Mana n’échappe pas à la règle et propose donc de suivre un petit groupe de protagonistes qui cherche à regrouper les divers esprits élémentaires présents dans le monde afin d’ouvrir un portail vers le sanctuaire de l’arbre de Mana. C’est là que se trouve une épée capable de réaliser leur objectif personnel, mais aussi de libérer les terribles Benevodons sur le monde.
Hexapath Traveler
Au nombre de 6, les héros qui formeront votre équipe tout au long de ce périple seront à sélectionner au début du jeu. Ils vous faudra choisir un personnage principal (dont dépendront certains éléments de l’intrigue) avec lequel vous commencerez l’aventure ainsi que deux camarades pour l’accompagner (ces derniers seront d’ailleurs contrôlable si vous le souhaitez) . Le casting est haut en couleurs et ce système de choix amènera, à l’image de l’opus originel, une certaine dose de rejouabilité.
Au rayon des héros nous retrouvons donc côté messieurs Duran le guerrier bourrin qui désire laver son honneur, Kévin le lycanthrope sensible qui veut se venger de son paternel et Hawkeye le voleur au grand coeur accusé d’un meurtre.
Du côtés des dames nous avons Angela la mage sans pouvoirs qui veut prouver à sa mère qu’elle est bonne à autre chose qu’à être sacrifiée, Riesz la capitaine des amazone qui cherche désespérément son frère et Charlotte la prêtresse à l’apparence enfantine qui veut sauver son meilleur ami.
Chacun de ces personnages bénéficie de ses propres spécialisations, classes et compétences déblocables. Libre à vous donc de composer l’équipe de vos rêves.
Le problème des Origin Story…
Chaque personnage bénéficie de son propre prologue qui permet d’exposer son passé, ses objectifs ainsi que son caractère. Enfin exposer, le mot est fort tant l’impression que ce passage est expédié en vitesse se fait sentir. Le prologue de chaque personnage va vite, très vite, trop vite. Le jeu ne nous laisse pas vraiment le temps de nous attacher aux personnages secondaires (au destin bien souvent funeste) liés à nos protagonistes.
Et c’est bien dommage puisque ces prologues lancent véritablement l’aventure de ces jeunes âmes. Leurs objectifs restent bien entendu compréhensibles mais on ne peut s’empêcher de penser que ce remake aurait été une très bonne occasion d’étoffer un peu plus ces parties qui semblent bien trop rushées, surtout avec une réalisation pas toujours au point.
Jouez-y en VO, vraiment
Si les voix Japonaises s’avèrent tout à fait convaincantes (à l’exception de très rares personnages secondaires), les voix Anglaises s’avèrent être un désastre amenant un peu plus de kitsch à ces introductions trop rapides. La médaille d’or étant décernée au roi Joster dans l’introduction de Riesz qui m’a fait violemment tiquer à sa première réplique. Il faut dire que les dialogues virent parfois un peu trop vers le cucul et que certains personnages accusent quelques lacunes au niveau de leurs animations faciales (Joster… encore toi…)
Rassurez-vous cependant ces problèmes sont surtout inhérents aux introductions des personnages jouables, ces derniers sont par ailleurs très bien doublés que se soit en Anglais ou en Japonais. Reste que pour vous épargner un peu je ne saurais que trop vous conseiller de rester sur de la VO pure.
Du neuf avec du vieux
Ces petits soucis de réalisation ne doivent cependant pas faire oublier tout le travail effectué sur les aspects sonores et visuels de ce remake. Le Secret of Mana de 2018 avait très mal engagé son virage vers la 3D et force est de constater que c’est loin d’être le cas ici. Le passage à la 3D est réussi, des personnages aux décors, et le jeu se paye le luxe de nous offrir de jolis panoramas. La direction artistique, sans être particulièrement inspirée, convient et le jeu est agréable à regarder (pas comme son prédécesseur).
Côté bande-son par contre on est sur de l’irréprochable. Il vous sera possible, si vous le souhaitez, de n’avoir que les thèmes originaux de Seiken Densetsu 3 mais ce serait gâcher l’excellent travail effectué sur les divers morceaux du jeu. Sans être mémorable, la musique de ce Trials of Mana accompagne très bien les scènes, combats et explorations des différentes zones.
Un monde rendu plus vivant
Puisqu’on parle d’exploration, le jeu nous offre de vastes zones à parcourir. Le monde est divisé en deux catégories : les villes qui nous offrent l’ensemble des magasins propre à ce genre de jeu (ainsi que la possibilité de dévaliser les maisons de pauvres inconnus, classique) et les étendues plus sauvages dans lesquels se succèderont les combats et où il est possible de partir à la chasse aux divers trésors, éléments destructibles et objets cachés.
Quelques points d’intérêts n’étaient pas encore accessibles durant cette démo (je pense à ces étranges gargouilles trouvables dans la forêt des lapyns) et il faudra attendre le jeu complet pour voir si le monde recel d’autres contenus optionnels que des objets à collecter. Une alternance jour/nuit vient rythmer nos pérégrinations même si je n’ai pas noté d’autres implications que la transformation de Kévin liée à ce système.
Dans l’ensemble l’exploration est agréable, les différentes zones se succèdent avec des temps de chargements extrêmement cours et il n’y a pas de réelle séparation entre combats et explorations (Les monstres sont toujours visibles et le combat s’initie dès que vous vous approchez d’eux).
Dynamique mais simplet
Pour ce qui est des combats le titre se présente comme un Action RPG particulièrement accessible : un bouton pour exécuter des attaques simples, un bouton pour les attaques puissantes (qui peuvent être chargées), un bouton pour sauter et un bouton pour esquiver. Il est possible de créer quelques combos via des enchainements d’attaques simples ou en les alternant avec des attaques puissantes pour étourdir l’adversaire ou frapper en zone.
Certains ennemis recquierent des actions spécifiques pour les battre à l’image des monstres volants qui nécessitent des attaques sautées. Les combats se montrent dynamiques et extrêmement simples à appréhender. Les paterns d’attaques des ennemis sont particulièrement identifiables et l’esquive est très permissive.
Et c’est sans doute là que le bât blesse, même en mode Difficile les affrontements restent beaucoup trop simple et je ne suis pas mort une seule fois en deux runs complètes sur la démo. Autre petite déception, si les personnages sont dotés de coups spéciaux et de caractéristiques qui leur sont propres, force est de constater que manette en main leurs attaques basiques se ressemblent toutes et n’offrent que peu de variation.
Une personnalisation encore a tester
Fort heureusement cette variation on la retrouve sur les coups spéciaux des personnages, ainsi que sur les classes qu’ils pourront débloquer au fil de l’aventure. La démo ne permet pas de se faire une réelle idée sur les changements qu’apportera ce système, il faudra donc attendre la sortie du jeu pour le découvrir. Pour l’heure les personnages ont accès à un coup spécial et quelques compétences passives sélectionnables dans le menu dédié à l’évolution des personnages.
Certaines compétences offrent des bonus à toute l’équipe et il sera possible d’en obtenir certaines via des discussions avec certains PNJ (un autre bon point de l’exploration, donc). On retrouve une idée de spécialisation pour nos personnages, rattachée aux caractéristiques Forces, Résistance, Chance, Sagesse et Intelligence.
Petit bémol de cette démo, les personnages mages (principalement Charlotte et Angela) n’avaient pas accès à leurs sorts. Ces derniers sont effet liés à des esprits élémentaires qu’il faudra obtenir au cours de l’aventure. Le prologue se conclu sur l’acquisition de l’un d’entre eux sans avoir réellement la possibilité de tester les nouveaux sorts ensuite.
Nostalgie, la légende
Au terme de cette démo nous voilà rassuré. Trials of Mana fait bien mieux que son prédécesseur sur de nombreux points et nous ne sommes pas en face d’un mauvais remake, loin de là. Alors les défauts sont présents : soucis d’animations, difficulté quasi inexistante, introduction complètement rushée et dialogues un peu aux fraises mais rien qui ne fera fuir un fan de la franchise où tout simplement un amateur des JRPG à l’ancienne.
Parce que c’est sans doute ça que je retiendrai de cette démo, sans même connaître la série dont ce remake est tiré j’ai pu ressentir au travers de mes deux sessions de jeux une véritable nostalgie qui m’a rappelé toutes ces vieilles œuvres auxquelles j’ai joué plus jeune. J’attendrai donc la sortie du jeu prévue pour le 24 avril prochain sur PC, Switch et PS4 pour voir si la suite du titre tient les promesses de la démo.