Aperçu Wolfenstein 2: The New Colossus – J’ai envie d’un milkshake…
Après un reboot plutôt réussi de l’ancêtre commun des FPS, MachineGames revient avec une suite Harder, Better, Faster, Stronger… avec toujours plus de nazis à dégommer dans la joie et l’allégresse, milkshake aux fraises à la main.
Aperçu Wolfenstein 2: The New Colossus – Ach, la guerre, groß malheur…
Souvenez-vous, c’était dans les années 60, l’Allemagne nazie dominait le monde avec un niveau technologique défiant toute concurrence de plusieurs dizaines d’années, tellement qu’ils avaient même fini par coloniser la Lune. Si l’Histoire ne s’en souvient pas, c’est que B.J Blazkowicz veillait, et que tant qu’il respirait, le régime du Führer avait du souci à se faire. Mais dans The New Order, après avoir enfin éliminé le général Strasse dit le Boucher, Blazko disparut dans une explosion nucléaire, laissant croire à une mort digne d’un héros. Sauf que B.J, il crève pas comme ça : c’est B.J “mothafucking” Blazkowicz après tout.
J’ai pu tester deux démos : le début du titre et une démo dont la progression est un peu avancée. B.J se réveille de plusieurs mois de coma dans un lit d’hôpital à bord d’un bateau. Évidemment, ce qui l’extirpe de sa longue sieste, c’est les coups de feu et les Allemands, manifestement à sa recherche, qu’il entend brailler à travers la cale. Trop faible pour se tenir debout, et sans trop avoir le temps de réfléchir, notre héros grimpe — non sans peine — sur un fauteuil roulant et récupère une arme sur un défunt camarade et… le jeu commence. La toute première partie du jeu se passe en effet aux commandes d’un fauteuil roulant et c’est… brillant. On comprend vite le handicap que cela représente et on doit réapprendre comment se déplacer dans les corridors du bateau. Impossible de faire des pas de côté, il faut d’abord tourner pour ensuite accélérer au rythme des coups de bras de Blazko. Bien que cela ne l’empêche pas de tirer — loin de là, on dézingue du nazi à tout va — ça lui impose un minimum de temps d’adaptation. On dit souvent que les quinze premières minutes d’un jeu sont cruciales pour accrocher le joueur à son siège (roulant), et c’est ici le cas. Le gameplay du fauteuil n’est pas frustrant : il est bien dosé et calibré, bourré de petites touches d’attention et franchement bien pensé. On ressent vraiment la peine que B.J éprouve à se déplacer, bien que ce dernier finisse par se débrouiller. Même un genou à terre, on n’arrête pas Blazko.
Après que tout le régiment nazi se soit fait humilier par un handicapé, on retrouve nos vieux potes de la résistance qui se sont fait acculer sur le pont par un vaisseau de Frau Engel, la vielle peau de New Order qui veut reprendre sa revanche sur Blazkowicz pour avoir buté son petit copain. S’enchaîne alors une très longue cinématique mi-vidéo mi-ingame qui confirme que MachineGames compte renforcer à 200% ce qui a fait la bonne surprise du premier Wolfenstein : la narration. Si le récit de The New Order était plutôt classique, on s’attendait pas à avoir un tel niveau d’écriture dans un jeu où le but est de buter du nazi futuriste à la chaîne. Avec des personnages hauts en couleurs, un jeu d’acteur juste et des dialogues Tarantinesques qui font mouche, le studio s’est investi pour renforcer ce bon point du premier opus. Bon, le seul reproche que je ferais est que pendant pendant ma prise en main, j’aurais préféré jouer au jeu plutôt que de m’obliger à regarder 15 minutes de narration, aussi bien soit-elle… mais je m’en remettrai.
Aperçu Wolfenstein 2: The New Colossus – 52e État
On démarre alors la deuxième démo dans une mission plus avancée dans la progression. Blazko a rejoint la nouvelle résistance et tente de trouver des armes antiques ultra sophistiquées avant les nazis. Bien évidemment, elles se trouve à Roswell, non pas dans la zone 51 — trop facile — mais la zone 52. Le but est d’y introduire une bombe atomique et de tout faire péter. Débarqué à Roswell et déguisé en pompier, j’ai rendez-vous avec un contact dans un bar un peu plus bas dans la rue. C’est jour de fête et les nazis défilent dans la rue en libérateurs. C’est le genre de moment où l’on peut se délecter de l’univers de Wolfenstein à la fois totalement série-B et cliché, et en même temps très crédible. On retrouve ce point d’équilibre entre le cheesy et le trop sérieux qui nous fait à la fois rire et nous implique dans l’aventure. Par exemple, des membres du Ku Klux Klan se baladent dans la rue dans leurs bures, ayant alors des opinions politiques très proches de leurs collaborateurs d’outre Atlantique. Un soldat allemand va même les voir pour leur dire qu’il les trouve mignons et à quel point il trouve la culture américaine “amusante”. Des petits détails qui décrivent la diégèse de Wolfenstein ne manquent pas, comme des conversations, des écrits ou même l’architecture des lieux : on s’y croit. Une fois arrivé au rendez-vous, Blazko se pose au bar et un commandant allemand suit peu après. Après s’être délecté d’un bon milkshake aux fraises, ce dernier engage la conversation avec B.J. À la suite d’une sympathique bavette bien écrite — un poil tendue — qui humaniserait presque le commandant nazi, ce dernier se rend compte de l’identité du pompier qu’il a en face de lui avant de se prendre une balle dans la tête par le barman qui semblait gentil jusque là. Ce dernier étant le contact qu’il attendait, il aide alors Blazkowicz à s’introduire dans la base nazie de la zone 52.
Une fois infiltré dans la base, on commence enfin à jouer. Si le moteur a été lifté par-ci par-là, la prise en main est très similaire au premier opus. Libre à vous de la jouer infiltration si vous voulez d’abord décanter la zone et surprendre quelques conversations avant d’y aller en gros bourrin façon Blazko. Le gunplay est toujours aussi violent et efficace avec des armes qui ont du punch, un sound design efficace et des ennemis qui réagissent bien à troisième loi de Newton (ils meurent). Parmi les nouveautés, on trouve de nouvelles armes comme un lance grenade télécommandé et B.J équipé de l’armure Da’at Yichud dotée d’une capacité de créer une onde choc en sautant de haut. Si le joueur pouvait utiliser deux armes en même temps, The New Colossus permet de les mixer, donnant alors la possibilité d’avoir une arme automatique dans une main et un fusil à pompe dans l’autre, par exemple.
Les possibilités tactiques en deviennent parfois intéressantes, même si le soft ne se veut pas réellement fin et subtil. Il faudra justement ajuster le choix des armes selon le type de soldat allemand que l’on croisera. Entre le fantassin classique et l’über-soldat lourd de The New Order (avec de nouvelles capacités et armes), on croisera un nouveau type d’ennemis : le robot nazi. Ils sont rapides et esquivent les tirs. Les éliminer demandera alors toute votre attention ou une manière plus explosive de vous en débarrasser. Ces derniers rajoutent un variété de gameplay qui devenait vite redondant dans The New Order, ce qui est donc un très bon point. Même si dans l’ensemble le jeu est très agréable à jouer, cela reste tout de même très proche du premier opus ou The Old Blood. Une changement flagrant n’aurait pas été de trop. Le niveau manquait en revanche pas mal de personnalité. On ne se rendait pas bien compte d’être dans un lieu mythique comme la zone 52 (la zone 51 mais en mieux) et j’avais juste l’impression de défourailler du schleu dans une base nazie lambda, même si quelques documents et dialogues révèlent des détails croustillants comme les Allemands ayant conquis… Vénus.
Aperçu Wolfenstein 2: The New Colossus – En terrain connu mais hostile
The New Colossus confirme être la suite direct digne de The New Order. Le shooter de MachineGames est toujours aussi violent, bourrin et nerveux tout en trouvant un équilibre dans son écriture et sa narration. Cette dernière a d’ailleurs pris beaucoup plus de place, voulant surfer sur cet aspect qui a contribué à la réussite du reboot de Wolfenstein. On prend beaucoup de plaisir à suivre la suite des aventures de B.J Blazkowicz dans cette uchronie où les nazis sont rois, flattant alors le mauvais goût avec beaucoup de justesse et de subtilité. Les nouvelles armes sont intéressantes et les nouveaux ennemis aussi, mais si l’écriture s’est étoffée, on n’est pas loin de la redite au niveau du gameplay. Même si le tronçon avancé du jeu que j’ai testé se révélait au final très classique, je dois avouer que l’envie de découvrir ce que la bête nous réserve et combien de nazis il me reste à buter est bel et bien là. Les choses simples sont parfois les meilleures, voyez.
Bilan : Bon
Wolfenstein II: The New Colossus sortira le 27 octobre sur PC, Xbox One/X et PS4/Pro.
Les screenshots du jeu ont été fournis par l’éditeur.
Précommandez Wolfenstein 2: The New Colossus moins cher sur GoCleCD.fr