Deadpool revient et on ne va pas se mentir : putain que ça fait du bien ! Après un premier film détonnant qui avait placé la barre très haut, la crainte était que ce second opus se montre assez fade sans l’effet de (bonne) surprise dont avait bénéficié le premier. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Wade Wilson, ta crainte, il se la met où je pense.
On se la joue plus “caliente”
Deadpool 2 prend davantage son temps pour dérouler son scénario. En l’occurrence, le film s’ouvre ici pas sur une scène d’action comme son prédécesseur. Cela est représentatif de l’emphase qui est mise sur la personnalité de Wade Wilson et sa relation avec Vanessa (Morena Baccarin). En conséquence, on se retrouve avec quelques passages qui peuvent un peu tirer en longueur, mais ils sont assez intéressants, car ils parviennent à creuser un peu le personnage principal de manière crédible et intéressante, toutes proportions gardées. La manœuvre est plutôt réussie, car il donne un côté “humain” à Deadpool, pourtant pas nécessairement connu pour ça.
En dehors d’un passage qui manque un peu de piquant, le rythme de film est bien maîtrisé et alterne les scènes d’actions savoureuses et les saintes vannes du seigneur Deadpool, toujours aussi désinvolte et radicalement barré. Ça explose de partout et les effets ainsi que la 3D sont au rendez-vous, même si un passage en particulier m’a véritablement piqué les yeux : lorsque Domino se la joue badass, les images de synthèse laissent vraiment à désirer. On sent la scène qui a été bâclée parce qu’il n’y avait plus de temps pour la faire proprement. Dommage, mais il s’agit de la seule occurrence que j’ai pu remarquer, le reste du film est très propre.
Foutage de gueule sauce teabag
Comme à l’accoutumée, Deadpool ne respecte rien ni personne et ça aussi ça fait du bien. Bien entendu, d’autres personnages Marvel en prennent pour leur grade, mais aussi des films du MCU, Deadpool 2 lui-même et… le spectateur. Plus que jamais, le titre de cette kronik est justifié pour Deadpool 2. Ryan Reynolds et ses copains se foutent de ceux qu’ils visent, du moment qu’ils tirent juste. Et à chaque fois, le tir fait mouche !+
D’ailleurs, à un moment en particulier je me suis dit : “non, ils n’ont pas osé…” Si. Et c’est ça qui est beau avec Deadpool. Je détaillerai tout cela un peu plus en avant dans la partie spoil, bien entendu. Pour l’heure, retenez que les répliques cinglantes sont toujours là, la fidélité de la licence Deadpool est une fois encore largement respectée, Ryan Reynolds étant fan de celle-ci pour rappel. Ce qui veut dire qu’on a encore droit au cassage du fameux quatrième mur et les choses sont bien mesurées : parfois un simple regard caméra en dit long, très long, et les dialoguistes ont eu la bonne idée de demeurer silencieux. L’effet comique en est décuplé.
Un gosse turbulent dans la cour des grands
Comme signalé dans la première partie de cette kronik, ce n’est pas parce que l’accent est mis sur l’humour que l’action n’est pas présente. Les chorégraphies de combat sont réussies et pas question de se passer de quelques éléments bien gores… qui en fait encouragent le public à rire encore plus. On revient là encore dans la tradition Deadpool, mais aussi, plus généralement, celle des BD & comics américains qui utilisent la violence comme procédé comique. Mine de rien, avant Deadpool, on ne voyait pas tant que ça ce genre de procédé, voire pas du tout.
Certaines scènes sont véritablement spectaculaires et en dehors de la scène foirée citée plus haut, la CGI est effectivement hollywoodienne
Le design des personnages est réussi – mention spéciale à Cable, joué par Josh Brolin (Thanos dans la saga Avengers). Les différents membres de l’escouade que réunit Deadpool ont des costumes visiblement destinés à moquer les superhéros et l’effet est au rendez-vous.
Grandeur et décadence
La bande-son n’est pas en reste avec une chanson (Ashes) chantée par Céline Dion, rien que ça – et qui, en toute sobriété, défonce. Qu’elle soit là pour souligner des moments d’émotion, des vannes ou des scènes d’action, la musique accompagne parfaitement l’action à l’écran. Avec des noms aussi variés et synonymes de talent que Skrillex, Witney Houston, AC/DC, etc., le résultat est une réussite complète.
Je suis nettement moins convaincu par certaines vannes en VF. Si beaucoup rendent plutôt bien en français, quelques-unes sont purement et simplement ratées. Pour ne rien vous spoiler, je vais utiliser deux exemples issus du trailer disponible en haut de cet article. Une saillie de Deadpool à l’encontre de Cable, en VO puis la traduction du film :
– So dark ! You sure you’re not from the DC Universe?
– Tellement dark, transfuge de l’univers DC Comics.
Pourquoi ? La traduction littérale reste la meilleure. Le trailer VF l’utilise d’ailleurs : “Tellement dark ! T’es sûr que tu viens pas de l’univers DC Comics ?” La différence est mince, je vous l’accorde, mais sur le moment ça ne m’a pas fait d’effet. Pour ma part, l’exemple le plus probant est le suivant, qui a lieu lorsque Cable tire à plusieurs reprises sur Deadpool qui fait mine de trancher les balles à la volée :
– Oh ! Your… your bullets, they’re really fast!
– Aïe !
Vous avez bien lu. Alors même que dans le trailer, la traduction était une fois de plus littérale : “Wouh ! Dis donc, tes balles, elles sont rapides !” Avouez que c’est tout de même largement plus drôle. Ça n’a même rien à voir !
En revanche, on ne peut que saluer le travail global de traduction, car à part ces quelques impairs, les références sont au poil et le sens est plutôt bien préservé. Par exemple, toujours dans la scène durant laquelle Cable fait feu sur Deadpool, ce dernier lui sort :
– Bring it on, one-eyed Willy!
– Sors-moi le grand jeu, Willy le borgne !
Pour le coup, les traducteurs ont bien bossé, car “one-eyed Willy” a deux sens : il s’agit d’une référence aux Goonies, mais en anglais, on peut aussi utiliser cette expression pour parler du pénis, “willy” seul constituant déjà une manière polie et enfantine de désigner cet organe (vous verrez “Sauvez Willy” d’un autre œil maintenant, pas vrai ?). “Bring it on” ayant été traduit par “Sors-moi le grand jeu”, on garde la connotation sous la ceinture tout en conservant la référence aux Goonies. On peut aussi mentionner l’expression française “étrangler le borgne”, dont je vous laisse le soin de trouver la signification.
Deadpool 2 y va profond
Deadpool 2 reprend la recette qui a fait le succès du premier opus et pousse le bouchon encore plus loin. Oui, il est à mon sens meilleur que le premier. J’ai beaucoup apprécié le tour de force qui consiste à creuser un peu la personnalité de Wade Wilson sans plomber l’ambiance et sans se priver de vanner malgré tout. Les scènes d’action dépotent et Deadpool reste sans pitié, avec qui que ce soit. Les acteurs offrent des belles performances : on retrouve avec plaisir Ryan Reynolds (Deadpool/Wade Wilson), Karan Soni (Dopinder) et Josh Brolin (Cable) (pour le coup, vous ne le “retrouverez” que si vous avez vu Avengers), tandis que Julian Dennison (Russel/Firefist) et Zazie Beetz (Nina Thurman/Domino) font une très bonne première apparition. Ça manque un peu de rythme à deux ou trois moments, mais du reste tout est maîtrisé et accompagné par une bande-son au top niveau. Sérieusement, ne manquez pas Deadpool 2.
20:20 ? pour de vrai cette fois .
Nop, pas vraiment ^^’. C’est pas mauvais mais ça ne vaut certainement pas un 20/20. Pour ma part, le problème du film sont tout les passages où ils essaient d’être sérieux.
Je trouve que ça ne fonctionne pas du tout. Justement parce que tout les personnages balancent des vannes constamment donc quand on te demande d’avoir de l’empathie, sérieusement pour eux, ça pose un problème.
Mon résumé global serait que le film est plus drôle que le premier mais ça en fait un moins bon film. Et y’a un passage en particulier qui est juste lourd et long. Bref, voilà mon avis de relou ^^.