Après They Shall Not Pass, rétablissant un “petit détail” de la Première Guerre Mondiale, c’est-à-dire nous, les Frenchies, qui étions tout de même au cœur du conflit, In the Name of the Tsar nous amène sur le front de Russie où la guerre fait non seulement rage entre l’Empire d’Autriche-Hongrie mais aussi entre les Rouges et les Blancs, respectivement les révolutionnaires et les loyalistes du pays de Lénine.
Déjà disponible pour les Pass Premium, la seconde extension de Battlefield 1 – qui déboulera le 19 septembre pour le commun des mortels – apporte des changements substantiels à l’aventure sur fond de Grande Guerre, à commencer par un mode de jeu intitulé “Largage de Ravitaillement”. Comme son nom l’indique, celui-ci vous propose d’aller récupérer des largages de ravitaillement, sur les six nouvelles cartes apportées par le DLC, dans des parties à douze contre douze. Quand un précieux colis est parachuté, les équipes doivent lutter pour en prendre le contrôle en restant maîtres d’une toute petite zone autour de celui-ci. Un autre colis arrivera après un certain temps, forçant le conflit à se détendre et offrant des opportunités stratégiques. Le but est d’arriver à cinq cents points et un match se déroule en une quinzaine de minutes en règle générale. Il s’agit essentiellement d’un mode “Domination” mais version mobile puisque les ravitaillements s’épuisent et il faut donc passer aux suivants. Les parties sont dynamiques mais présentent toutefois quelques défauts : le mortier étant autorisé, il est usé et abusé par les joueurs, ce qui à la longue peut rendre le mode imbuvable. Par ailleurs, il est dommage que les largages se fassent scrupuleusement aux mêmes endroits et surtout dans le même ordre de manière systématique. Un peu d’inattendu n’aurait pas été plus mal pour laisser une part d’improvisation, car une fois l’ordre d’apparition mémorisé, il n’en est plus question.
Il est dommage que les largages se fassent scrupuleusement aux mêmes endroits et surtout dans le même ordre de manière systématique.
Les six nouvelles cartes se montrent quant à elle sous le superbe jour du moteur graphique de Battlefield 1 – toujours à se damner – qui met une raclée incontestable à tous les Call of Duty de ces dernières années. Les steppes et ruines enneigées de Russie nous en mettent plein la vue et provoquent toujours une immersion incomparable dans des conflits haletants. Malheureusement, les cartes de l’extension ne sont pas encore disponibles pour tous les modes de jeu mais il est possible de s’y essayer dans les principaux modes, notamment “Conquête”, qui permet de parcourir une Tasritsyne plutôt réduite pour ce mode mais qui promet des affrontements endiablés. Toutes les cartes se trouvent bien organisées mais font largement la part belle aux snipers avec de grandes étendues sans obstacle, ce qui aura vite fait d’être rébarbatif quand cinquante des soixante-quatre joueurs de l’équipe adverse se seront équipés de snipers (j’exagère, mais vous savez comme moi que je ne suis pas très loin de la vérité pour certaines parties éprouvantes !). Albion vous promet de son côté plusieurs îles à prendre d’assaut pour un conflit original dans lequel les bateaux occupent une place prépondérante. J’ai particulièrement aimé Volga pour son paysage plus accidenté et son allure de petit village soufflé par la guerre, de même que Bastion de Broussilov pour son grand pont et son clocher dans lequel, inévitablement, des campeurs viennent prendre place à côté des pigeons… pour se faire pulvériser par les chars d’assaut en même temps que la totalité de la structure – le système de destruction de Battlefield se montre toujours aussi poussé.
Les steppes et ruines enneigées de Russie nous en mettent plein la vue et provoquent toujours une immersion incomparable dans des conflits haletants.
Grâce à In the Name of the Tsar, Battlefield ajoute des spécialisations aux classes et celles-ci apportent divers bonus comme la régénération de santé améliorée, la réduction des dégâts d’explosion, etc. Vous en obtenez dès le départ mais d’autres sont déblocables par la suite. Sans révolutionner le gameplay, elles apportent un petit supplément de fraîcheur plutôt sympathique loin des atouts résolument fumés de Call of Duty. L’ajout est discret mais s’implémente de fait très bien à l’expérience Battlefield sans créer de déséquilibre.
Ajoutons à cela onze nouvelles armes – dans les faits, moins que ça étant donné qu’il s’agit pour la plupart de deux variations d’une même arme – dont des grenades, fusils de sniper, fusil-mitrailleurs, pistolets-mitrailleurs, fusils à pompe et fusils automatiques… Ces nouvelles armes se révèlent très agréables à l’usage et, une fois n’est pas coutume, inoffensives pour l’équilibrage du jeu puisque chaque point fort est correctement contrebalancé par un point faible. L’arme automatique du Médecin est par exemple plutôt précise et permet de tirer en continu mais ses dégâts sont relativement faibles. Je regrette pour ma part des conditions d’obtention peut-être un peu trop contraignantes, un fusil de sniper étant par exemple déblocable via la destruction d’un véhicule par une balle K… quand on sait combien il est compliqué d’y parvenir, il est un peu dommage d’en faire une condition pour débloquer une nouvelle arme. J’éprouve un petit regret quant aux armes de l’éclaireur qui sont loin d’être marquantes, en tout cas moins que pour les autres classes.
DICE a ajouté en plus de cela trois nouveaux véhicules pour l’Armée russe : un bombardier lourd, un véhicule blindé lourd et une barge de débarquement viennent ainsi s’ajouter au menu. La batterie côtière lourde constitue une nouvelle arme statique qui ravira les bons gros bourrins qui sommeillent en vous et vous pourrez en profiter sur Albion, la fameuse carte proposant une utilisation importante des navires.
En proposant In the Name of the Tsar à une quinzaine d’euros, DICE et EA offrent du bon contenu à un prix juste qui ravira ceux qui veulent aller plus loin dans l’expérience Battlefield. L’Armée russe rejoint donc la Grande Guerre avec une palanquée d’armes, de cartes, un mode supplémentaire et des véhicules, de même que des spécialisations de classe. Le tout est de qualité même si l’on aura quelques réserves sur le “Largage de Ravitaillement” qui se présente toutefois comme un mode dynamique et sanglant. Le moteur Frostbite 3 fait toujours autant de merveilles et il nous tarde de voir le jour où Call of Duty décidera d’en prendre de la graine. En attendant, Battlefield 1 enrichit son expérience sans laisser sur la touche ceux qui préfèrent se passer de DLC. In the Name of the Tsar aurait pu proposer des armes plus intéressantes pour l’éclaireur mais du reste, rien ne vient rompre l’équilibrage, ce qui n’empêche pas aux fameuses nouvelles armes de s’intégrer parfaitement au titre. N’oublions pas que deux nouvelles opérations sont également mises à disposition avec les nouvelles cartes.
► Points forts
- Des cartes inspirées et au bon level design…
- Le moteur Frostbite 3 fait toujours des merveilles
- Contenu supplémentaire en bonne quantité et d’intérêt
- Spécialisations de classe
- Mode “Largage de Ravitaillement” dynamique et sanglant
► Points faibles
- … mais qui mériteraient pour certaines de moins constituer un paradis pour snipers
- Les nouvelles armes pour éclaireur semblent en deçà de celles des autres classes en termes d’intérêt et de nouveauté
DLC который мы любим
Test réalisé sur PC.
L’extension « In the Name of the Tsar » est disponible depuis le 5 septembre pour les possesseurs du Pass Premium, et sera accessible pour tous les joueurs dès le 19 septembre.
Le jeu est disponible chez notre sponsor Goclecd.fr (PC) et chez Amazon (PS4/Xbox One).