Heartwarming : the worst CEO you know is leaving the company you hate
Comme chacun sait, il était prévu que Robert Kotick quitte son poste de CEO chez Activision Blizzard tôt ou tard, mais suite au rachat de l’éditeur par Microsoft, Phil Spencer avait fini par lui demander de rester quelques mois supplémentaires, histoire de s’assurer que la transition se fasse sans heurts. Aujourd’hui, les choses sont finalement claires et officielles : après 32 années de règne, “Bobby” s’envolera donc vers d’autres cieux le 29 décembre 2023.
On vous épargne la longue et pénible traduction du communiqué envoyé aux employés pour son départ, mais celui qui sera bientôt ex-CEO y chante en substance sa fierté envers son entreprise et le talent de ceux qui y travaillent. Il faut dire que sur ces points, difficile d’arguer avec les résultats d’une firme responsable à la fois de World of Warcraft et Call of Duty.
Il n’en demeure pas moins qu’au delà de l’aspect financier pur, Activision Blizzard aura été secoué sous sa direction par un nombre de scandales assez affolant. Au point d’ailleurs de faire chuter le cours de son action suffisamment pour inciter Microsoft à s’intéresser à son rachat. L’idée de faire une rétrospective de toutes les accusations serait très tentante, si elle n’était pas aussi chronophage. Bien joué. Tout juste garderons nous donc en tête quelques événements clefs de la carrière de l’individu et de la compagnie elle-même.
On se souviendra par exemple d’un homme qui en 2009 se vantait d’avoir retiré tout le plaisir de leurs recrues à créer des jeux vidéo, ou encore d’avoir su instiller chez eux “le scepticisme, le pessimisme et la peur” pour les maintenir concentrés sur leur “profonde dépression”.
Mais il ne serait pas juste d’oublier cet incident en 2007 avec Cynthia Madvig, une hôtesse de l’air qui accusait Kotick et Andrew Gordon (de Goldman Sachs) de complicité de harcèlement sexuel et licenciement abusif entre autres joyeusetés. Ce qui n’était d’ailleurs pas son coup d’essai en matière de petits soucis, puisqu’un an plus tôt, le charmant individu aurait laissé un message vocal alarmant à son assistante, la menaçant tout bonnement de la faire exécuter.
Bref, deux malheureuses gouttes d’eau dans l’Histoire d’une firme si réputée, notamment pour son environnement de travail toxique, ses accusations de discriminations, de harcèlement, et le comportement inapproprié de certains de ses employés… Ce que Kotick a longtemps nié, avant d’être lui même mis en cause par le Wall Street Journal, lequel affirmait que le CEO était non seulement au courant de ces problèmes internes, mais avait aussi contribué à les étouffer tout en protégeant les responsables.
Mais trêve de tergiversations : comme nous vous l’indiquions il y a quelques jours, Activision Blizzard et Bobby Kotick sont désormais blanchis par les termes de l’accord trouvé avec le Civil Rights Department californien contre 54 millions de dollars. Même si, on le rappelle, entre le EEOC (Equal Employment Opportunity Commission) et le NLRB (National Labor relations Board), ce n’était pas non plus la seule institution que la compagnie a eu sur le dos.