ATTENTION : SPOILERS – RENDEZ-VOUS EN PAGE 1 POUR LA PARTIE SANS SPOILERS
Un héroïsme plus humain
Le film s’ouvre sur Œil-de-faucon/Clint Barton qui passe un moment tranquille avec sa famille quand tout d’un coup : pouf ! Houdini n’aurait pas fait mieux. De son côté, la Veuve Noire/Natasha Romanoff récupère les morceaux de l’organisation Avengers et tente tant bien que mal de la faire perdurer. Iron Man/Tony Stark s’est recentré sur l’essentiel et vit dans un chalet au bord de l’eau avec Potts, avec qui il a eu une fille : Morgane.
Je ne vous les fais pas tous, mais en gros toute la première partie du film est centrée sur des super-héros brisés qui tentent de se reconstruire en acceptant leur échec face à Thanos. C’est une perspective très intéressante qui permet de leur offrir une humanité, y compris pour Clint Barton qui, dans la rage du désespoir, s’est transformé en juge et bourreau et parcourt la planète pour éliminer les criminels et noyer son chagrin dans le sang.
Quid de la fameuse Captain Marvel ? Eh bien elle débarque pour dire qu’en gros elle a mieux à foutre et se taille pendant tout le film. On lui a dédié un long métrage entier (mauvais en plus) pour qu’on comprenne son absence depuis le départ de la saga, tout ça pour qu’elle soit absente de la conclusion. En fait, elle vient juste montrer qu’elle a changé de coupe de cheveux. Sympa meuf, à la prochaine.
Et c’est le début des incohérences
Ce qui va relancer les péripéties des Avengers, c’est le retour d’Ant-Man/Scott Lang de la dimension quantique, 5 ans après la fin d’Infinity War. Forcément, il ne comprend pas grand-chose au spectacle qu’il a sous les yeux, et il n’est pas le seul. Moi, dans mon siège, je n’ai pas trop pigé pourquoi les rues étaient littéralement vidées de toute vie. Il me semblait pourtant qu’on en avait perdu que la moitié, il devrait donc en rester près de 4 milliards.
On nous montre des plans d’une métropole tout droit sortie d’un film post-apocalyptique, avec des piles d’ordures partout, des papiers qui volent, la panoplie complète quoi. On nous dit que les gouvernements ont eu du mal à se remettre sur pieds. En 5 ans ? Sur 4 milliards de couillons y’en a pas une poignée qui est foutue d’organiser un tant soit peu les choses ? Si, visiblement, vu qu’on a pris le temps de faire un chouette mémorial avec tout plein de stèles gravées des noms des disparus dans un (très gros) carré de pelouse fraîchement tondue. Faut avoir le sens des priorités.
BREF, Ant-Man retrouve les Avengers parce qu’il estime avoir trouvé la solution : puisque dans la dimension quantique, le temps passe infiniment plus vite, il serait possible de carrément remonter le temps. Premièrement : en quel honneur ? Deuxièmement : WTF ? Si vous avez subi Ant-Man & The Wasp, Michelle Pfeiffer est la preuve vivante que ce bon vieux Scott a du caca qui lui sort de la bouche… et qui entre dans les oreilles des autres supers sans problème. Pour rappel : dans le film sus-nommé, Pfeiffer a passé 30 ans dans la dimension quantique et elle a pris… 30 ans dans la gueule.
Du coup tout le monde va voir Tony Stark vu qu’ils ont besoin d’une grosse tête pour inventer le voyage dans le temps, rien que ça. Sur le moment Iron Man nous sort qu’il ne peut pas tout risquer sur un pari, mais ça ne l’empêche pas de trouver le soir même la solution en demandant à son ordinateur de reprendre un modèle et de l’inverser. Bordel, alors c’était sous notre nez tout ce temps ? Au passage, l’enjeu est réel pour Stark puisque rectifier le tir du passé pourrait signifier pour lui perdre sa fille, qu’il n’a eu que parce que les Avengers se sont disloqués. On a un beau traitement du personnage dans ce Avengers: Endgame, qui fait office de parfait chant du cygne pour Robert Downey Jr.
Vous avez vu ? On fait tout comme les autres en pire
Le vrai problème d’Avengers, c’est qu’il veut nous faire croire qu’il ne va pas nous sortir une énième aventure temporelle incohérente. Littéralement, on nous affirme qu’on n’est pas dans Retour vers le futur – le film est cité bordel ! – tout ça pour plonger la tête la première dans l’erreur un peu plus loin. C’est tellement décevant ! Les problèmes de la modification du passé sont abordés et balayés d’un revers de la main, façon “on ne peut pas faire ça parce que ci et parce que ça”. Tony Stark saupoudre même le tout de noms scientifiques qui vont bien. Le premier réflexe est bien entendu de se dire : “chouette ! Avengers: Endgame va me proposer un film de voyage spatio-temporel satisfaisant, qui l’eût cru ?” Eh bien il ne fallait pas y croire.
Les Avengers (enfin ceux encore vivants) vont chacun se la jouer Ant-Man, mais il ne reste de particules de Pym que pour assurer 1 aller-retour chacun. Nos vaillants super-héros n’auront donc pas droit à l’erreur, mais évidemment tout ne va pas se passer comme prévu. Sauf que comme expliqué dans le film, chaque interaction avec le passé crée des réalités alternatives : le fait de prendre une pierre d’infinité dans le passé crée une version alternative de ce passé dans laquelle la pierre est absente.
Peu importe qu’ils veulent ensuite ramener ces pierres là où ils les ont prises : ils seront intervenus, le passé aura été modifié.
Mais admettons qu’on veuille bien occulter cela en se disant que les Avengers sont littéralement entrés et sortis sans modifier quoi que ce soit d’autre, ce n’est même pas ce qu’ils font ! Rien qu’Iron Man, Ant-Man et Captain America jouent les rôles de buffles dans un magasin de porcelaine : ils rencontrent d’autres personnages, occasionnent des dégâts… Captain America se frite même avec son double du passé ! Et je ne parle même pas de Nebula qui par l’action du Saint Esprit (je ne vois que ça) voit sa mémoire synchronisée avec son propre double du passé. On sent bien qu’il fallait une excuse pour que Thanos intervienne et que les scénaristes étaient un peu à sec.
Ajoutons que Captain America décide, à la fin du film, de rester dans le passé après avoir restitué les pierres d’infinité afin de faire sa vie avec son grand amour (dans les derniers films il s’en foutait un peu il avait fait son deuil, mais ok). Oui c’est beau, c’est mignon, c’est tout ce que tu veux, mais on ne devrait pas le voir à la fin du film version papy pruneaux. Il a bel et bien créé une réalité alternative en demeurant dans le passé et en modifiant profondément le cour de la vie de plusieurs personnes (ben oui, il s’est fait des amis le Captain, il allait chercher son pain et tout – il a carrément ajouté une vie entière au passé).
Si l’on en croit les propos de Bruce Banner (et la logique, tant qu’à faire), ce bon vieux Captain devrait être dans une réalité alternative, je veux dire une autre en plus de la réalité alternative que les Avengers ont créé en allant chercher 6 pierres d’infinité (et donc en créant par la même 6 réalités alternatives rien que par cette quête). Alors avant de pisser sur Retour vers le futur, chers Frères Russo, commencez par tirer votre chasse.
Je terminerai sur les incohérences en parlant de Thanos et de la totalité de son armée qui se voient vaporisés par Iron Man grâce à son propre gant de l’infinité 2.0 – ouais parce qu’en fait ils se sont fait chier avec le gant dans les précédents films, mais en fait Tony pouvait en fabriquer un ; ajustable en plus. Ben… s’ils sont morts, de fait ils ne peuvent pas revenir dans le passé et donc le cours du temps est irrémédiablement modifié : Thanos n’a jamais eu le temps de se procurer toutes les pierres d’infinité, la moitié de la population de l’univers n’a jamais volé en poussière et donc il n’y a aucune raison pour que les Avengers aient entrepris de voyager dans le temps. Paradoxe. Encore.
Bien sûr on peut reprendre la théorie des réalités alternatives et dire qu’ils ont supprimé Thanos et ses copains d’une autre dimension. Au point où on en est…
Thanos, en fait, c’est juste un méchant de base, oubliez tout ce qu’on vous a dit
Et puisqu’on parle de Thanos, mentionnons que toute la construction de personnage introduite dans Infinity War est envoyée par la fenêtre puisque le type, vu qu’on le cherche, va maintenant prendre plaisir à carrément oblitérer l’existence toute entière – dans le précédent épisode, il n’arrêtait pas de faire l’âme torturée en mode “je ne fais pas ça de gaieté de cœur, il le faut”.
À côté de cela, on retrouve avec plaisir les super-héros iconiques de la série. Iron Man a droit a sa superbe fin puisqu’il se sacrifie pour le bien de sa famille et de tous, lui qui apparaissait jusqu’ici comme le personnage le plus égocentrique qui soit, et c’est bien amené ! Tony Stark a à présent une famille à laquelle il tient et lorsqu’il comprend ce que lui indique Docteur Strange, un voile passe sur ses yeux et il s’empresse de récupérer les pierres d’infinité pour anéantir Thanos et son armée au prix de sa vie. Robert Downey Jr. ne pouvait rêver mieux pour un personnage qu’il affirmait vouloir délaisser il y a déjà bien longtemps.
De son côté, Thor se transforme en The Big Lebowsky et n’est plus totalement déphasé avec l’humanité. Il exulte lorsque Captain America s’empare de Mjöllnir alors qu’il s’agissait plus d’une crainte pour lui et sa suprématie à l’origine. Beaucoup ont parlé de fat shaming puisque tout le monde le moque pour son allure, en particulier sa bedaine… décidément on ne peut plus rien dire ou faire de nos jours sans que cela se transforme en combat d’une vie pour certains bien prompts à tirer des conclusions qui ne dépassent pas l’horizon critique d’un hamster. Au contraire, Thor se fout des critiques des autres, ne les prend même pas en considération et, lorsqu’il le faut, revient sur le devant de la scène prêt à coller des beignes. Le travail sur ce personnage fonctionne également même si on ne comprend pourquoi d’un coup la mort de sa mère se met à avoir autant d’importance pour lui.
Le film se propose même d’envoyer des messages forts, comme le passage de flambeau entre un Captain America blanc et son successeur noir (même si la scène est mal foutue) : bien plus puissant que le pourtant très bon Black Panther. En revanche, il faudra m’expliquer l’intérêt de Captain Marvel à part d’être une putain de Superwoman sans kryptonite pour pouvoir la freiner. Après un film pour l’amener dans la diégèse, elle se barre et ne revient qu’à la fin pour détruire un vaisseau. On sent que même l’équipe du film ne sait pas quoi en foutre parce qu’elle pourrait littéralement tout résoudre ou presque d’un claquement de doigts sans gant d’infinité.
En revanche, côté message fort, wtf ce passage purement féminin ou toutes les femmes se retrouvent comme par hasard au même endroit pour assister Captain Marvel et ne servir à rien à part donner bonne consciences aux frères Russo à l’heure de #MeToo et #BalanceTonPorc ? Je suis le premier à dire que c’est grave cool d’avoir plus de mixité, mais bordel là c’est comme pour le bio et la préservation de l’environnement : on ne me fera pas croire que les grandes surfaces le font par altruisme. À la limite, c’est en soi une bonne chose parce qu’au moins ça fait progresser les mentalités, mais putain apportez plus de soin à ce genre de trucs plutôt que de les amener avec vos gros sabots tout dégueulasses.
Game over
Avengers: Endgame est bourré d’incohérences et se plaît à s’autocongratuler (le discours enregistré de Stark à son enterrement : un bijou de double sens en gros sabots) en se présentant comme au-dessus de la mêlée, les frères Russo n’hésitant d’ailleurs pas à s’autoréférencer, genre “regardez comme on est les plus forts”. Cet aspect vomitif mis de côté, Avengers: Endgame est un moment sympathique en famille, ce que les fans attendent et donc dans la lignée de la série. De là à comprendre un engouement aussi massif voilant tout recul critique, comme dirait Julien Lepers :
Je rejoins ton bilan moyen .
Pour le SPOIL :
– je n’aime pas ce qu’ils ont fait de Hulk (je suis peut être trop influencé par World war hulk)
– il me semblait que dans les gardiens de la galaxy, il fallait être une créature exceptionnelle pour juste toucher une pierre d’infinitee, et la Clint no problem, sans parler du sacrifice la ou Thanos à du sacrifier l’unique personne qu’il aimait. ..
– Loki le teceract en voilà un bel univers alternatif.
– le gant création d’ Iron Man n’à pas de retour à son proprio comme toutes les autres parties de son armure?
Ah ouais j’avais pas pensé au coup du gant haha. Complètement d’accord pour Hulk, et puis la blague molle où il tape sur les voitures pour faire genre…
Moi j’ai un autre problème de Paradoxe. Je me suis posé la question "Tiens ! Du coup, désormais, Groot à quoi comme forme ?"
Parce que je tiens à rappelé que la moitié de la population à disparue il y a 5 ans. Puis est réapparue avec le claquement d’Hulk. C’est bien. Mais du coup… Cette population… Elle à 5 ans de moins que l’autre population ? Ou bien, elle s’est mangée les 5 ans dans la gueule à son arrivée ?
Exemple : Papa et Maman ont 2 enfants : Une fille d’1 ans et un garçon de 3 ans. Pouf ! Plus de petit garçon. 5 ans plus tard, le Garçon réapparaît.(on ne sais où d’ailleurs. A son point de sauvegarde ?) et se retrouve avec une petite-grande soeur de 6 ans ?
On va avoir des problèmes de timelines, moi je vous le dit.
<a class=’bp-suggestions-mention’ href=’https://www.warlegend.net/members/valiguard/’ rel=’nofollow’>@valiguard</a> On peut aussi rajouter le fait que le gant d’infinite a ete cree par des forgerons legendaires pour le pouvoir des pierres et Tony Stark t’en cree un en 2s x)
Exact <a class=’bp-suggestions-mention’ href=’https://www.warlegend.net/members/pizzaplanet/’ rel=’nofollow’>@pizzaplanet</a> après tout le monde sait que Stark a la puissance d’une étoile à porté de main :x
Après, c’est peut être pour ça qu’il meurt d’ailleurs, la gant n’a pas Absorbé autant que celui de thanos, ce qui a tuer Stark non ?
<a class=’bp-suggestions-mention’ href=’https://www.warlegend.net/members/n4kj0/’ rel=’nofollow’>@n4kj0</a> Thanos ne meurt pas car c’est le plus fort des titans. Le Gant d’Infinite est cite comme une relique unique et qui ne peut etre reproduite, tout comme Storbreaker et mojnir.
Malgre mon amour pour Stark, il n’est pas assez experimente pour fabriquer des reliques de cette puissance. Surtout en quelques minutes x)