Un problème bien contemporain
CD Projekt Red est connu pour être un studio passionné, mais… difficile à vivre. Le genre de studio où tout le monde à 200% tout le temps, quitte à avoir de sales habitudes qui peuvent avoir un impact sur la santé mentale et physique de ses employés.
Aujourd’hui, Jason Schreir nous annonce une mauvaise nouvelle chez Bloomberg : CD Projekt Red brise sa promesse d’éviter les crunchs et impose un rythme de 6 jours de travail par semaine jusqu’à la sortie de Cyberpunk 2077, soit le 19 novembre… soit 7 weekends sacrifiés.
L’information vient d’un mail interne qui serait parvenu jusqu’au journaliste, rédigé par Adam Badowski, directeur du studio, soulignant qu’il restait encore beaucoup de bugs à corriger :
À partir d’aujourd’hui, tout le studio (de développement) est en surcharge. Je prends sur moi les réactions que provoquera cette décision. Je sais que cela est en opposition directe avec ce que nous avons dit sur le crunch. C’est aussi en opposition directe avec ce que j’ai personnellement cru il y a quelque temps — que le crunch ne devrait jamais être la réponse. Mais nous avons exploré tous les autres moyens possibles pour aborder la situation.
En effet, Badowski avait déjà déclaré auprès de Schreier (alors chez Kotaku) que le crunch serait exclu du développement de Cyberpunk 2077 autant que possible. Même si un mois et demi de crunch est plutôt court pour un jeu de cette envergure, cela reste très usant sur les développeurs. Comme le concède le directeur du studio, c’est un petit aveu d’échec pour CD Projekt Red.
Pour les solutions possibles… vous avez pensé à repousser le jeu ? 7 samedi transformés en semaine de travail standard pourraient résulter à un simple décalage de 10 jours. On sait qu’un énième report ferait tache, mais on n’est plus à ça près, d’autant plus que le studio n’a pas de pression de la part d’un éditeur.
Malheureusement, il est bien possible que Cyberpunk 2077 se traîne pas mal de casseroles à l’heure actuelle et que le lancement risque d’être tendu, comme avec un certain The Witcher 3. Il subsiste alors une chance que le crunch soit étendu après la sortie, afin de pallier aux problèmes majeurs éventuels.
Un point positif à cette histoire (si l’on veut), comme le précise Jason Schreier, CD Projekt Red est dans l’obligation de payer pour les heures supplémentaires, ce qui n’est pas toujours le cas dans l’industrie, où le crunch est souvent institutionnalisé et normal, même dans des usines à gaz de 300 employés.
Pour un jeu qui dénonce l’hypercapitalisme et une société qui écrase les individus au sanibroyeur, ce n’est quand même pas mal comme parallèle, non ?