Il y a peu, nous vous parlions de l’arrivée imminente de Divinity: Original Sin Enhanced Edition, version améliorée d’un jeu qui, à la base, déboîtait déjà sévère. Mais chez Larian Studios, on est généreux: on a reçu plein de sous sur Kickstarter, on va en faire profiter nos fans qui ont cru en nous depuis le départ, et même les autres, tiens! Il m’arrive très souvent d’encenser CD Projekt Red, mais il est bon de voir que le respect et même, j’ose le dire, l’amour du public, est contagieux. Ainsi donc, nous voici avec une nouvelle édition de ce superbe RPG, gratuite pour les possesseurs de la version originale et qui comprend, entre autres, une histoire réécrite en profondeur avec une fin toute belle, toute neuve, ainsi que des graphismes retravaillés et une arrivée sur Xbox One et PlayStation 4. Allez, ça faisait longtemps que je vous l’avais pas ressorti:
Lève-toi et parle!
Un élément indéniablement positif de cette refonte du jeu est l’arrivée du doublage pour tous les personnages. Oui, oui, la totalité des personnages. Vous avez toujours le texte, bien entendu, mais un tel ajout est un apport considérable en matière d’immersion du joueur. Je tiens à préciser également que, lorsque Larian Studios argue que ce travail a été effectué par des acteurs AAA, il ne se fout absolument pas de vous. Au contraire, on a véritablement affaire à de la qualité ici et c’est franchement appréciable. En particulier, châpeau bas aux acteurs donnant vie à des rôles de gens pas très nets (si j’étais pas poli, je dirais tarés) voire tarés (ah, bah voilà): on s’y croirait!
Mais il n’y a pas que les personnages qui bénéficient de cette Enhanced Edition! L’histoire en elle-même a également été réécrite en profondeur et, vous me connaissez, je vais avoir du mal à vous révéler quoi que ce soit car rien ne m’énerve plus que le spoil (à part les brocolis). Ce que je peux vous dire en revanche, c’est que vous pouvez tout-à-fait jouer à la version originale du jeu si l’idée de voir le scénario modifié vous horripile. En effet, les développeurs belges ont eu la bonne idée de créer une application distincte sur Steam pour cette nouvelle édition, ce qui signifie bien entendu que vous pouvez tout-à-fait vous contenter de double-cliquer sur Divinity: Original Sin et ainsi passer à côté de cette refonte. Mais diantre, quelle erreur vous feriez! Encore une fois, loin de moi l’idée de vous gâcher la découverte, mais ce que je peux vous dire, c’est que celle-ci sera ponctuée d’agréables surprise et de nouveaux personnages drôles, attachants ou complètement incongrus – non, ce n’est pas un légume, jeune padawan. Si vous n’avez pas déjà écumé l’histoire de base, je ne peux que vous recommander de jouer aux deux versions du jeu, chacun étant bourrée de qualités. Néanmoins, il faut bien avouer que le principe d’une Enhanced Edition est de vous proposer quelque chose de mieux…
C’est beau, mais calmes ta joie
On ne va pas se mentir: Divinity: Original Sin est beau. Oui mais il était déjà beau l’année dernière, en passe de mériter la juxtaposition de l’adverbe “très”, même. J’avoue que je n’attendais pas tellement du lifting graphique promis, la raison première de cette nouvelle version étant avant tout le portage sur consoles. Il est vrai qu’on note une amélioration mais, encore une fois, le titre était déjà visuellement attrayant dès sa sortie originale. Alors on ne va pas bouder son plaisir, mais le soi-disant renouveau graphique n’est pas vraiment ce pour quoi on va se pencher sur cette version du jeu. D’ailleurs, soit-dit en passant, les effets étaient censés faire partie de la liste des choses à retravailler également, mais on aurait tout de même apprécié que ceux-ci soient effectivement un peu plus soignés. Non pas qu’ils soient d’une laideur repoussante, mais tant qu’à faire, pour les gens qui aiment bien avoir un mage dans leur escouade – ce qui, avouez-le, est quand-même rudement pratique -, ç’eût été rudement chouette d’avoir des sorts qui claquent. Ajoutons que tout le monde n’appréciera pas la direction artistique. En effet, le style résolument cartoon est un choix qui se respecte, mais qui a tendance à gonfler certains. Pour ma part, je le trouve très bien géré puisqu’il n’est pas présent à outrance et est donc, justement, dosé savamment. Bien joué Larian Studios.
Les environnements sont assez bien variés pour une présence restreinte à une seule carte – conséquente – que le public appréciera pour son level design. En effet, vous aurez parfois affaire à de vrais labyrinthes, sans que ceux-ci soient une plaie à parcourir, ce qui est déjà une belle prouesse. Je salue le travail de la direction artistique et des développeurs puisque, bien que vous passiez la majeure partie de votre aventure à parcourir Cyséal, tout n’est pas que vertes collines et lapins qui forniquent au détour d’un jardin parsemé de jolis légumes bien mûrs. Non, ici, on passe rapidement (mais avec des transitions bien gérées malgré leur caractère abrupt) du sous-bois à la plage, en passant par un terrain rappelant celui gardé par le Cerbère et, bien sûr, des donjons. Quelle erreur cela serait de pondre un RPG sans donjon. Certainement que des suicides collectifs éclateraient (sans mauvais jeu de mot) aux quatre coins de la planète. J’ai vraiment apprécié mon aventure dans ces souterrains sombres et menaçants avec des énigmes à résoudre – certes pas folichonnes, mais l’idée est là, manque plus qu’à corser un peu la difficulté pour Divinity: Original Sin 2.
BOUM SHAKALAKA
Derrière ce cri digne de Tarzan dopé aux amphétamines se dessine les contours d’un paragraphe sur les combats. Juste là. Mais si, regarde de plus près. Etant un grand fan de RPG, j’aime à peu près toutes ses formes, mais j’avoue que j’ai une petite faiblesse pour le système de bataille proposé par des jeux comme Divinity: Original Sin. Sûrement mon amour infidèle des STR qui fait des siennes, quand je vous annonce sans vergogne que le tour par tour à plusieurs héros a conquis mon cœur voilà bien longtemps. Il est vrai que la dimension stratégique proposée par une telle façon d’occire les ennemis ajoute un niveau de jeu. En l’occurence ici, il vous faudra gérer les points d’actions de chacun de vos héros afin de programmer au mieux vos attaques, ajoutant une couche de gestion à ce joli mille-feuille déjà bien chargé, mais délicieux. La grande force du titre de Larian Studios, c’est qu’il parvient à créer en vous un sentiment de peur pour vos petites miches, mais dans le même temps, vous sentez une puissance indomptable traverser votre groupe de braves héros, pourtant dominés en nombre et – en apparence – en force par vos ennemis. Pourquoi c’est un excellent point? Parce que des jeux comme Diablo III n’arrivent pas à vous le faire ressentir à moins de pousser la difficulté dans ses derniers retranchements, et encore. Enorme fan de la licence Diablo, j’étais content de retrouver cet habile mélange dans les deux premiers opus et ai été déçu de voir qu’il avait été perdu en cours de route sur la voix du troisième. Tout ça pour dire que les développeurs ont ici réussi, à mon sens, ce tour de force, donnant véritablement cette impression de puissance d’une petite troupe de héros face à l’irréductible menace. Un grand bravo également à l’intéraction entre les éléments: électrocuter tout un groupe de vilains dans une flaque d’eau, c’est un plaisir sadique dont je ne saurais me passer à présent.
Et c’est encore mieux quand on est à deux! D’ailleurs, cette affirmation fonctionne dans beaucoup de cas… notamment le tandem! Jouer à deux avec un ami sur TeamSpeak, quel pied! On se fait nos stratégies, on prévoit des coups d’avance et on boute l’enne… pardon, on éclate la gueule aux pas-beaux. Bien mieux que de jouer aux échecs! D’autant qu’on joue ici en coopération. Chacun peut donc créer son héros et en avant l’aventure. Ce qui est notamment très appréciable dans cette optique, ce sont les dialogues, dans lesquels chacun peut choisir une voie. Le truc, c’est qu’il y a systématiquement des choix diamétralement opposés et, si comme moi, vous avez un pote particulièrement casse-bonbons, il choisira à coup sûr de vous contredire… ce qui décuple le fun! On se retrouve dans des situations franchement drôles à coup de pierre-papier-ciseaux. Car oui, pour décider qui a raison, il faut jouer à ce jeu, influencé en fonction du choix de dialogue que l’on aura fait, lui-même déterminé par nos caractéristiques.
Les feuilles de personnage papier? C’est pour les vieux
Ceci me permet d’enchaîner sur les points de compétence. Un bon point – incontournable, s’il en est – pour Divinity: Original Sin: se plier à la fameuse tradition des fiches de personnage. On choisit une classe de base puis on se retrouve à attribuer des points obtenus via notre expérience et, donc, notre niveau. Cela permet de véritablement personnaliser son héros au mieux et ainsi obtenir ce qu’on aime jouer. En l’occurence, mon personnage préféré est à la fois très musclé et très con, triplé d’un parfait emmerdeur. Ca fait fureur dans les soirées mondaines. En plus des traditionnels “Intelligence”, “Force” et compagnie, vous aurez également, à l’image d’un Wasteland 2 – Director’s Cut, le droit de choisir des traits pour vos champions, de façon à leur donner des aptitudes et des bonus particuliers. Mon conseil: “Ami des Bêtes”, indispensable. Parler aux animaux est toujours utile.
Tant qu’on en est à parler de choses un brin textuelles. Je me permets de signaler que Divinity: Original Sin est un jeu très bien écrit. D’ailleurs, le doublage s’étant à certains passages de narration: génial. J’aimerais vous dire que l’humour est ultra-présent et, si la culture est de votre côté, vous remarquerez de belles petites références ça et là. D’une manière générale, j’ai beaucoup rit (et dans le bon sens du terme) en parcourant les terres de Rivellon. L’écriture est très bien dosée et c’est un régal du début à la fin. Je vous suggère en particulier de bien lire les épitaphes des pierres tombales que vous croiserez.
Divinity au pad, ça donne quoi?
Et bien ce n’est pas mal du tout! J’ai particulièrement apprécié la façon dont a été gérée cette nouvelle façon de jouer. Les gens en charge de cette version du jeu ont vraiment optimisé l’utilisation de la manette, que ça soit sur Xbox One ou sur PlayStation 4. Tout est très instinctif et une simple pression de gachette permet de passer d’un personnage à l’autre, de profiter du menu pour afficher des choses bien utiles, tel que l’inventaire. En plus de cela, il faut bien reconnaître qu’il est très agréable de piloter son héros favoris au joystick. C’est une affaire de goût personnel, mais ça montre à quel point cette partie a été menée avec brio. On regrette par contre le fait qu’il soit très peu pratique de jouer de cette manière pour bien désigner les éléments du décors et les personnages avec qui on veut intéragir mais, à partir de là, il est vrai qu’il est difficile de faire mieux au niveau du gameplay à la manette. Il faut bien faire quelques sacrifices. Au sujet des versions consoles, je n’ai rien de particulier à redire puisqu’aucun downgrade graphique n’a été opéré (c’est plutôt le contraire) et qu’on descend vraiment très rarement en-dessous de la barre des 30 FPS. Une excellente Enhanced Edition que celle-là et un excellent jeu que celui-ci.
Divinity: Original Sin – Un jeu divin
Oui, c’est un titre facile, oui je l’assume. Ca vous arrive jamais d’être fatigué? Rustre! Larian Studios nous propose ici un superbe jeu à la direction artistique sans faux pas. La version Enhanced apporte son lot considérable de nouveautés et est, une fois de plus, un bonheur à parcourir. Si vous avez aimé le jeu de base, vous aimerez cette édition dopée. Le doublage intégral des dialogues par des acteurs de grand talent, la réécriture en profondeur de l’histoire, l’arrivée de nouveaux personnages et les graphismes revus ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Ce n’est pas tous les jours qu’un tel jeu se point sur le devant de la scène, donnez-lui les honneurs qu’il mérite.
[Points Positifs]
- Ô c bô
- Jouabilité au pad très bien gérée
- Une nouvelle histoire, avec une nouvelle fin!
- Des tonnes d’ajouts
- Des environnements variés
- Des combats dynamiques
- Le sentiment de puissance!
- La durée de vie: plus de 30h
[Points Négatifs]
- Le lifting graphique n’est pas vraiment révolutionnaire
- Les sorts auraient pu bénéficier d’améliorations visuelles
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Merci pour le testde l’enhanced edition
Faut que je trouve le temps de me le faire ce jeu, il à l’air tellement cool en coop et ça fait plaisir un tel suivi de la part des développeurs.