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À l’heure du Larian Gate
20 ans. C’est le nombre d’années qui séparent Baldur’s Gate 2 et l’accès anticipé de Baldur’s Gate 3. Les early access, ça n’existait même pas à l’époque. Et le flambeau est difficile à reprendre, car on parle tout de même d’une licence de CRPG passée au rang de légende. Artisan de la relance des jeux de rôles tactiques, Larian Studios (Divinity: Original Sin) était un studio tout indiqué pour raviver la flamme.
Baldur’s Gate 3 met au centre de son histoire les flagelleurs mentaux, créatures mystérieuses qui ont la capacité de prendre possession des esprits. Nous incarnons des aventuriers ayant été faits prisonniers par les flagelleurs en question, qui ont bien l’intention de les transformer en congénères tout beaux tout neufs grâce à l’insertion d’une larve particulièrement dégueu.
Impossible de ne pas voir le bond graphique depuis Divinity: Original Sin 2, qui lui-même a bien élevé le niveau suite à Divinity: Original Sin. Les textures se sont affinées, les animations ont été travaillées et sont plus présentes notamment dans les dialogues. La direction artistique, quant à elle, revendique toujours son inspiration fantasy et ses belles compositions.
Baldur’s Gate 3 en met plein la vue.
Baldur’s Gate 3 en met plein la vue, et cela se voit aussi du côté des effets : il n’a jamais été aussi satisfaisant de manier des sorts, surtout avec la fameuse interaction des éléments qui a fait la réputation de Larian Studios.
Tout est dans le coup de poignet
Le combat demeure fidèle à ce à quoi le studio nous a habitués, à savoir du tactique au tour par tour. Les règles se rapprochent en revanche de celles de Donjons & Dragons – forcément. Le déplacement ne conclue pas nécessairement le tour et il est possible d’avoir une action bonus (sauter, pousser, imprégner son arme, lancer).
Les possibilités sont toujours aussi satisfaisantes. Rien de mieux que de faire apparaître une flaque de graisse pour l’enflammer par la suite, avant de l’éteindre avec des trombes d’eau pour aveugler les adversaires. L’interaction avec l’environnement est également bien présente avec la possibilité de détruire les échelles ou de se servir d’un brasero pour propager des flammes sur les ennemis.
Évidemment, qui dit tactique au tour par tour dit… pourcentage de réussite. Soit je n’ai vraiment pas de bol, soit Baldur’s Gate 3 est sévère sur les jets de dé, car j’ai tout de même beaucoup d’attaques avec une très bonne probabilité de réussite qui foirent. Il est toujours aussi rageant de voir un ECHEC CRITIQUE sur un tir à 90% de chances de réussite.
Les actions bonus apportent véritablement quelque chose au titre. Il m’est par exemple arrivé de faire le tour d’une corniche avec mon voleur pendant que le reste du groupe se battait en contrebas. Pour quelle raison me direz-vous ? Eh bien pour pousser les archers dans le vide, voyons !
Les possibilités offertes par le combat sont plus étoffées que jamais.
Les possibilités offertes par le combat sont plus étoffées que jamais, alors forcément quand on fait du mieux avec quelque chose de très bien… Et puis on étend cela aux déplacements, puisque le saut permet par exemple de grimper sur des toits ou atteindre des corniches éloignées pour trouver des secrets et trésors.
Pas le temps de niaiser
Mais là où on attend un jeu de rôle, et surtout un jeu de rôle estampillé Larian Studios, c’est au niveau de son scénario et de ses embranchements. Pour l’heure, il est très compliqué de donner un avis sur Baldur’s Gate 3 du point de vue de son histoire. Nous n’en sommes qu’aux prémices et ce premier acte garde ses cartes bien près de lui.
Pas beaucoup plus d’infos sur les flagelleurs ni sur le lore foisonnant que cette nouvelle itération dans la série est censé apporter. En revanche… on sent clairement que Larian en a sous le pied… et pour cause son boss nous a déjà parlé de son amour pour le jeu de rôle, et Baldur’s Gate 3 est développé en collaboration avec Wizards of the Coast, éditeur de Donjons & Dragons.
Signalons que les quêtes “secondaires” se révèlent très intéressantes, d’où les guillemets. Ce premier acte nous offre déjà beaucoup de contenu et l’aperçu des quêtes annexes est plutôt très bon. Point de tomates à aller cueillir ou de gnolls à aller occire juste histoire de faire un peu de nettoyage. Il y a une véritable écriture à l’œuvre sur Baldur’s Gate 3, et elle se retrouve partout.
Y compris dans l’environnement, puisque le titre n’hésite pas à faire transpirer son lore à travers les statues et autres éléments disposés dans le décor. Pour celui qui connaît un peu Donjons & Dragons, c’est le kiffe ; pour celui qui ne connaît pas, au moins c’est beau et il y a moyen de se renseigner… dans le jeu.
Un jeu dont vous êtes le héros
Baldur’s Gate 3 offre de bons embranchements et vos décisions, comme on pouvait s’y attendre, ont de gros impacts sur le déroulé des événements. Bien entendu, il faudra attendre d’avoir le jeu complet entre les mains pour se rendre compte de la portée de ces choix, mais rien que dans le 1er acte les conséquences sont très concrètes et conditionnent aussi les interactions et quêtes.
Larian Studios nous offre un véritable terrain de jeu dans l’univers de Donjons & Dragons et floute encore plus la frontière entre jeu de rôle papier et CRPG.
Larian Studios […] floute encore plus la frontière entre jeu de rôle papier et CRPG.
Notons que la route est encore longue pour Baldur’s Gate 3. Cet accès anticipé est bien plus bugué que ce à quoi Larian nous a habitués avec Divinity. Ceci dit, avec autant de possibilités à envisager, nul doute que les développeurs s’arrachent les cheveux pour que le navire ne prenne pas l’eau… et ça se tient plutôt bien malgré tout.
À part des cadavres qui se déforment, des personnages qui refusent de faire la moindre chose à part se déplacer ou des bugs graphiques prenant littéralement la place du jeu sur l’écran, Baldur’s Gate 3 déroule son aventure sans trop d’encombres. L’essentiel est là et fonctionne plutôt très bien.
Mention spéciale à l’écriture qui nous propose des choix de dialogue cohérents et crédibles à grands coups de jets de dés. Vraiment, le retour de la licence ne pouvait pas espérer mieux.
Parlons peu, parlons dés
Baldur’s Gate 3 se profile bien. Très bien même. Larian Studios continue de repousser les limites du CRPG pour proposer un accès anticipé offrant de belles heures de jeu, le tout avec une écriture aux petits oignons et une direction artistique toujours aussi inspirée. En gros ? Vivement la sortie.
Ce qu’on a aimé :
- Une histoire intrigante
- De grosses possibilités de combat
- Interactions avec l’environnement
- De vraies conséquences aux choix du joueur
- La direction artistique et les graphismes en mettent plein la vue
Ce qu’on n’a pas aimé :
- Gardez à l’esprit que c’est un accès anticipé : c’est buggé
- L’IA doit encore être perfectionnée
Ce jeu est fait pour vous si :
Avoir un têtard avec des dents dans le cerveau n’est pas un obstacle à une bonne aventure
Ce jeu n’est pas fait pour vous si :
Vous avez toujours eu la poisse avec les jeux de dés
WarLegend.net a bénéficié d’une copie presse fournie par l’éditeur de ce jeu.
Configuration de test :
- GPU : NVIDIA RTX 2080
- CPU : Intel Core i7-9700K @5GHz
- RAM : 16 Go DDR4
- Installé sur SSD
L’accès anticipé de Baldur’s Gate 3 est disponible sur PC, Mac et Stadia.